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"Don't have to be right, just wanted you to say the way you are. Kind hearted, always smiling."
Je marchais tranquillement quand un poids s'immisça dans mon bas ventre. Des voix me disais de presser le pas, ce que je fis sans hésiter. Je ne pouvais aller à leur encontre. Mon estomac et mon cœur se tordaient d'inquiétude. Mon sourire s'effaça quasi instantanément de mon visage et la peur pris le dessus. Je me surprenais alors à courir, je n'avais bientôt plus de souffle, mes jambes me faisaient mal, mais je n'arrivais pas à m'arrêter.
Lorsque j'aperçu mon immeuble ma course se fit alors plus rapide et mon souffle plus court. L'angoisse et la peur prenaient de plus en plus de place dans mon ventre, je déverrouillais ma porte d'entrée, me déchaussais en vitesse laissant tout en désordre dans l'entrée et parti en direction de sa chambre. Ce que je ressentais il y a quelques instants redoubla d'intensité au moment où je la vis couchée dans son lit, dos à moi, une plaquette de médicaments prônant sur sa table de nuit. Je me précipitai vers elle. Je sentais mon sang battre contre mes tempes. Arrivé devant son visage elle semblait si paisible, ses traits détendus comme si tout allait bien. Or ce n'était pas le cas. Plus rien n'allait. Mais yeux dévièrent alors vers sa poitrine. Sa respiration était calme et régulière. Elle dormait.
Mes yeux se sont alors concentrés sur l'objet de mes soucis et de mes craintes, posé là, me narguant sur sa table de nuit et un sentiment de soulagement m'envahît aussitôt, elle avait pris sa dose quotidienne.
En sortant de sa chambre une sensation de fatigue m'envahît d'un coup, ma journée a été chargée en émotion et la peur avait été la pire de toute. Je me dirigeais vers le salon et m'affalais sur le vieux canapé, je fermais les yeux et m'endormais en quelques secondes. Lorsque mes yeux se sont réouvert un souvenir me traversa l'esprit : ma pommette me lançait, une ombre s'acharnait sur moi. Quand j'ai fermé les yeux au moment où l'ombre décida de me frapper au visage pour la dernière fois, le souvenir s'estompa. Qu'a-t-il bien pu se passer cette nuit-là ?
Je ne pourrais pas me rendormir alors autant me lever.
J'entre dans la chambre de ma mère, elle est réveillée. Assise sur le bord de son lit, son regard est fixé à travers les carreaux de la fenêtre suivant le vol des feuilles par ce temps venteux. La surprenant dans sa contemplation, je posais une main sur son épaule et lui proposais d'aller se laver la première. Comme d'habitude je n'ai eu le droit à aucunes réponses. Murée dans son silence maintenant presque quotidien elle se leva et se dirigea vers la salle de bain.
Pendant ce temps je décidais d'aller choisir mes vêtements dans ma chambre, je n'en possède pas une quantité époustouflante mais j'ai ce qu'il faut et cela me convient. Un jean noir, un t-shirt blanc, un collier, et des lunettes de soleil, ça devrait le faire.
Ma mère sortait à présent de la salle de bain. Elle ne m'avait toujours pas décrochée un mot. Merde !! Un simple bonjour me suffirait. Quelque chose qui me prouve que je suis encore quelqu'un pour elle, que j'ai encore de l'importance à ses yeux. Je suis son fils, bordel !! Je suis encore là moi !! Me voit-elle seulement encore ? J'en doute, ses yeux sont voilés de tristesse et de douleur. Et je suis là. Impuissant, la regardant s'éloigner de la réalité de jour en jour. Cela faisait si mal. C'était si douloureux. C'était ma mère et pourtant c'est comme si je n'en avais plus, comme si elle m'avait été enlevée. J'avais tout essayé, je passais le plus de temps possible avec elle mais rien n'y faisait. Pas un sourire, pas un regard, à peine quelques mots quand elle était dans ses meilleurs jours. Elle m'emportait avec elle sans même s'en rendre compte.