Epilogue: Black Swan

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An ocean where daylight never touched yeah, yeah, yeahMy lost feet stuck in the mundane yeah, yeah, yeahEvery noise, every sound becomes filled with pain yeah, yeah, yeahKillin' me now, killin' me nowDo you hear me yeahI'm losing consciousness nah...

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An ocean where daylight never touched yeah, yeah, yeah
My lost feet stuck in the mundane yeah, yeah, yeah
Every noise, every sound becomes filled with pain yeah, yeah, yeah
Killin' me now, killin' me now
Do you hear me yeah
I'm losing consciousness nah, nah, nah
Struggle but it's all filled with mud nah, nah
Every moment seems like forever yeah, yeah, yeah
Film it now, film it now
Do you hear me yeah

Une semaine.

Une semaine qu'il est parti sans rien dire, qu'il nous a abandonné, qu'il m'a lâchement abandonné. 7 jours d'obscurités la plus totale. 15 ans parti en fumée en un instant comme si elles n'avaient jamais existé, laissant la place à un trou noir insassiable. Plus rien n'a d'importance depuis ce jour, plus rien n'a de sens.

Je suis recroquevillé, toujours sur moi les vieux vêtements de cette soirée-là. J'ai peur qu'en les ôtant la réalité me frappe en plein cœur. Car oui j'ai encore espoir, espoir qu'il soit encore parmi nous, espoir qu'il franchisse cette porte avec son sourire rectangle. J'ai espoir que tout ça ne soit qu'un mauvais rêve, mais plus le temps passe et plus la réalité est dure à accepter. J'ai l'impression qu'une partie de mon cœur m'a était arraché au moment où l'océan a engloutit son corps. J'ai tellement mal, j'en peux plus, je n'arrive plus a gérer ce cerveau et ce corps qui sont censé m'appartenir. Mon esprit est en ébullition essayant de me faire oublier mais je ne veux pas, oublier, ça m'est impossible. Son visage, son sourire, son grain de beauté sous son œil et celui sous sa lèvre, ses yeux, son regard unique, tout me saute au visage dès que j'essaie de fermer les yeux. Je ne dors plus. Son visage me hante. J'entends encore son rire parfois, c'est insupportable. La nuit quand j'ai le malheur de m'endormir mes démons refonds surfaces et je le revois... sur cet échafaudage se jeter dans le vide... je le revois... son regard inoubliable. Il était empli de liberté, d'apaisement mais aussi de tristesse, mais contrairement à ce qu'on pourrait penser il n'était pas triste pour lui, il l'était pour nous. Nous les survivants. Nous qui allons devoir vivre... sans lui à présent.

Il n'est qu'un putain d'égoïste. Je le déteste.

Cela fait donc 7 jours que je ne mange plus, ne dors plus, ne parle plus, ne vit plus. Je suis comme mort. Mes larmes, c'est tout ce qu'il me reste pour attester de ma vitalité mais elles sont épuisées elles aussi, elles dévalent mes joues depuis une semaine créant des sillions marque de ma souffrance, de ma peine immense.

Je n'osais plus sortir de peur de croiser le regard inquisiteur des gens, qu'ils me prennent en pitié à la vue de mon état actuel. Je n'en veux pas de leur pitié, ce que je veux c'est lui. J'ai voulu leur crier tant de fois qu'il n'y avait rien à voir mais aucun son de sortait de ma bouche, seule des plaintes. Mais ce qui me faisait le plus mal c'était cette ville, ces rues qu'on avait parcouru mille et une fois ensemble. Les souvenirs s'imposaient à mon esprit, c'était si douloureux, si éprouvant, alors j'avais arrêté de sortir.

Les gars... je ne les ai pas vu depuis son départ. Ils ont essayé de m'appeler et de venir toquer chez moi maintes fois mais je n'ai jamais répondu. Je n'en étais tout simplement pas capable, j'avais peur, peur de croiser leur regard alors j'avais préféré les ignorer malgré leurs supplications. Ils venaient toujours d'ailleurs. Chaque jour l'un d'entre eux m'appelait ou toquait à ma porte, ma réponse étant toujours la même. Rien. Silence radio, pourtant je sais qu'à un moment donné je devrais les affronter mais pas encore, je ne suis pas encore prêt. De ce fait, je ne sais pas comment ils vont, je me pose la question souvent mais je n'ose pas les contacter. Je pense aussi que d'une certaine manière je leur en veux encore, je leur en veux de ne pas avoir sauté, de ne pas être allé le chercher, de m'avoir retenu, de m'avoir empêché de le sauver. Mais plus j'y réfléchissais et me remémorais les deux mois précédents et plus je me demandais si je n'avais pas manqué un élément capital dans ses yeux à chaque fois qu'il me regardait. Finalement peut être était-il déjà trop tard ce jour-là ? Peut-être était-il déjà mort depuis bien longtemps ? Alors cela voudrait dire que j'ai échoué, lamentablement échoué. Je n'ai pas réussi à le sauver de sa vie, de la vie, mais surtout de lui-même.

Deux semaines.

Deux semaines qu'il est parti et j'ai eu le temps de beaucoup y réfléchir. J'ai décidé que c'était le moment. J'allais dès aujourd'hui reprendre contact avec les gars et être là pour eux si tentais qu'ils me pardonnent mon absence. J'avais également fait ce choix, le plus important mais aussi le plus difficile pour moi. J'allais chorégraphier, mettre en mouvement mes maux et mes émotions pour lui et je danserai, pour la dernière fois de ma vie, pour lui, sur cette digue, face à l'océan qui me l'a volé. Kim TaeHyung.



A présent je déploie mes ailes, ces ailes qui ont été si longtemps sur son dos, ce sont ses ailes, pas les miennes tout compte fait. Ses ailes, elles sont emplies d'une chaleur bienfaisante, elles m'accueillent, je le vois me sourire, j'entends son rire. Je ferme les yeux, et pour la dernière fois ici je le vois.

Il fait noir. J'ai froid. J'ai cette sensation d'apesanteur, comme si plus rien n'avait d'importance, comme si, plus rien ne me retenait, il était là, devant moi, souriant. Je suis libre. Nous sommes libres. TaeHyung et moi.

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"On était heureux tous ensemble. On se croyait les maîtres du monde, que rien ni personne ne pouvait arrêter. On pensais contrôler le temps, contrôler nos vies. Triste illusion qu'est la réalité. Tragique et sans issue. On se retrouve finalement dans une course aux moments de bonheur. Une course contre le temps, contre les événements, mais ils te rattrapent toujours à un moment où à un autre. Même quand tu es au plus bas, que tu penses que rien ne peut être pire, elle te montre que tu n'es rien. La contingence. Un grain de sable parmi tant d'autre. Car la vie est cruelle. Elle n'est pas faite pour être facilitante, elle nous apprend à nous battre et à tomber. A surtout tomber, car... on n'échappe pas à son destin aussi tragique soit-il." NamJoon.

Black SwanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant