XIV. Shadow

36 2 0
                                    

People say, there's splendor in that bright light But my growing shadow swallows me and becomes a monster

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

People say, there's splendor in that bright light
But my growing shadow swallows me and becomes a monster...

----------

Je sors enfin de la douche après y avoir passé un temps considérable. J'ai envie de vomir, ça ne va pas. Rien ne va. Deux ans. Comment ai-je pu rester dans l'ignorance aussi longtemps ? Comment ai-je fait pour penser qu'il n'avait sûrement pas reçut mes messages ? Ma tête me fait mal, la bosse y est sûrement pour quelque chose, et puis ce brouhaha incessant. Je suis épuisé. J'en ai marre de ces maux, alors je me dirige vers la cuisine pour me servir un grand verre d'eau et ainsi prendre ne serait-ce de quoi calmer ma tête.
Ma mère n'a pas pu sortir de l'hôpital, je pense qu'elle ne sortira pas de sitôt et je me sens coupable de me réjouir de cette issus. Je ne veux pas la voir, je lui en veux terriblement tout comme à NamJoon. Quant aux garçons, je n'ai échangé que quelques banalités, JungKook ne me parle toujours pas et Jimin viens une fois par jour au moins pour me forcer à manger et voir comment je vais.

L'appartement sans elle est sinistre mais étonnement cela ne me change pas de d'habitude. Je n'ai plus envie de rien, même la cuisine je l'évite tant que je peux. Tout m'ennui, tout a perdu son sens à mes yeux. Ma vie n'a plus aucun sens, n'a plus d'avenir. Le bout du tunnel semble si sombre. Je souhaite juste m'enfoncer dans ma baignoire et immerger ma tête sous la masse d'eau pour ne plus rien entendre à l'exception des battements lents de mon cœur résonnant dans mes tympans.

Nam a essayé de me joindre à de multiples reprises, il a même essayé de venir à la maison, mais je n'ai tout simplement pas répondu. Je n'en ai pas la force, surtout après les évènements de ces derniers jours.

Je sens mon angoisse prendre le dessus, les peurs que j'avais il y a quelques années maintenant reviennent toutes à la surface dans une grande vague déferlante qui anéantira tout sur son passage. L'abandon, la solitude, le rejet, la déception étaient autant de peur qui me consumaient à petit feu et voilà que maintenant les trois personnes qui construisait le noyau solide autour duquel je gravitais depuis toujours venait d'éclater en mille et un morceau. Mon ventre se tord à cette pensée. J'ai peur, peur du futur à présent. Plus rien n'est certain.

Je repasse par la salle de bain, juste le temps de me laver les dents avant d'aller me coucher sachant pertinemment que je ne fermerai pas l'œil de la nuit. Je me regarde dans le miroir et écris encore et toujours cette même phrase :

"Nous devons survivre."

Dans un geste rageur, j'efface la phrase. Mes yeux sont humides, je n'ai pas arrêté de pleurer depuis que je suis revenu de l'hôpital.

Je ne veux plus la voir. Je ne peux plus la voir ni même la lire. Elle n'a aucun sens et je comprends aujourd'hui qu'elle n'en a jamais eu.

La pièce tourne autour de moi ou alors est-ce que c'est ma tête qui tourne ? J'ai mal au crâne. J'ai si mal.

_ Il ne peut pas faire effet rapidement ce truc ?

Je me cale sur la baignoire, j'aimerais que ma tête se calme avant de pouvoir regagner ma chambre. Mais cette dernière n'a pas l'air de le vouloir, alors en titubant j'arrive enfin jusqu'à ma chambre, et m'affale sur mon lit.

----------

Le réveil ce matin est violent, entre hier soir où je ne me souviens pas de mettre endormi, mon mal de crâne qui reprend de plus bel et puis ce foutu téléphone. Je le vois du coin de l'œil s'allumer, la sonnerie retentie pour la seconde fois, à contre-cœur je le prends et aperçoit le nom de Nam écrit dessus. Par reflexe, je repose le téléphone, je ne suis pas prêt à lui répondre, pas maintenant. Pas après ce que j'ai appris.
Il savait. Il savait et il a décidé de ne rien me dire. Je ne sais pas comment le prendre, je suis furieux contre lui, comment il a pu se taire ainsi ?

Mon téléphone continue de sonner, la sonnerie me donne encore plus mal à la tête. N'en pouvant plus, j'attrape mon téléphone et le lance contre le mur, mais ce dernier a décidé de continuer. Je me lève et finit par répondre à Nam.

_ Tae ?! Je ne m'attendais pas à ce que tu répondes...
_ Alors pourquoi tu m'appelles ?
_ Je suis content de t'entendre...

_ Tu veux quoi ? Dis-je la voix plate dénué de toute émotion. Tu trouves que je n'ai pas assez mal.

_Ecoute...

_ Non. Arrête de m'appeler. Tu ne comprends pas ? Tu le savais et tu ne m'as rien dit. Comment tu as pu me faire ça ?! Comment peux-tu encore te regarder dans une glace la conscience tranquille ?!? Tu savais que je voulais de ses nouvelles, mais non tu as préféré être égoïste, c'est plus facile n'est-ce pas ?
_ TaeHyung ! Me coupe mon interlocuteur.
_ NON ! J'EN AI MARRE ! POURQUOI TU NE ME L'AS PAS DIT ?! POURQUOI ?! JE TE FAISAIS CONFIANCE !!!!

Ma tête ne me remercie pas d'hurler ainsi, mais je lâche prise, je lui en veux. Je ne contrôle plus rien, ma colère prend le dessus, dans le fond j'ai peur de ce que je pourrais dire mais d'un autre côté je veux lui faire autant de mal qu'il ait pu m'en faire en décidant de garder le silence.

_ TaeHyung s'il te plaît. Maintenant tu vas m'écouter ! Je veux qu'on se voit ! S'énerve NamJoon.

_ Je ne peux pas, désolé.

_ Arrête de me fuir...

Je ne lui laisse pas le temps de terminer que je lui raccroche au nez énervé contre lui et contre la Terre entière, chose que je n'aurais jamais pensé faire avant mais aujourd'hui s'en était trop. Je n'avais pas la force de le confronter.

Toujours chamboulé par l'appel je fini de me préparer Jimin n'allant pas tarder à arriver, se joignant à moi tous les midis me forçant à m'alimenter. A vrai dire au départ je le rembarrais voulant être seul mais finalement sa persévérance avait porté ses fruits puisque j'ai baissé les bras, le laissant cuisiner pour nous deux et passer une partie de sa journée avec moi. Je passais celle-ci à me morfondre sur ma vie pendant qu'il tentait de me remonter le moral et me faire rire.

Une heure que je regardais fixement le cadre photo en face de moi sur le meuble télé quand la sonnette de ma porte d'entrée me fit sursauter tout en me sortant de cette transe. Je tourne ma tête vers l'horloge du salon tout en me levant interrogateur, 11h20, Jimin est en avance et ce n'est pas dans ses habitudes. Je me dirige donc vers ma porte pour l'accueillir, de toute façon personne d'autre ne venait me voir cela ne pouvait être que lui.
J'enlève le loquet de sécurité et ouvre la porte, me figeant sur le pas de celle-ci.

_ Salut, me lance-t-il.
_ Salut.
_ Comment tu vas ?

Black SwanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant