Automates

7. Dans la forêt

Il fait nuit, et j'ai froid. Je n'ai rien pour me réchauffer. Je tremble. J'aurais dû prendre quelque chose pour me couvrir. J'essaie de faire un feu, mais je me tords le poignet en frottant les brindilles.

Je commence à douter. Ce n'étais peut-être pas une si bonne idée de partir. J'aurais voulu ne jamais découvrir ce maudit secret. J'aurais voulu vivre dans l'innocence un peu plus longtemps. Mais c'est trop tard. Je suis au beau milieu de la forêt, sans aucun repère, sans aucun indice pour savoir où je dois aller.

J'essaie de ne plus y penser. Je m'allonge sur la terre humide et je regarde au dessus de moi. Une étendue de feuilles et de bois. Je ferme les yeux. Je perçois des bruits, je frissonne. J'ai un instant oublié que je ne suis pas seule. Il y a des loups dans cette forêt, peut-être des ours. J'essaie de rester éveillée, mais l'épuisement prend le dessus et je m'endors malgré moi.

Je me réveille en même temps que le soleil. J'ai très mal dormi. J'ai senti quelque chose me chatouiller le cou pendant que je dormais. Mais je ne vois rien, aucune trace. Je prends ma gourde par terre, et je vais chercher un point d'eau. Mais je ne vois rien. Rien d'autre que des arbres, et encore des arbres. Je commence à m'énerver. Je marche vers une petite clairière que j'ai aperçue hier. Ça fait longtemps que je n'ai plus vu le soleil. Ça fait six jours, en fait. Six jours que je marche dans l'obscurité. Six jours que j'ai quitté la ville.

Je m'assoie dans la lumière. Je mets la main dans ma poche droite. J'en retire une petite boussole. Ma "mère" me l'a donné il y a longtemps, et depuis, je la mets tout le temps dans ma poche. C'est juste un jouet, mais je crois bien que ça peut marcher. Je regarde la boussole et me dirige vers le nord. C'est toujours là qu'on va quand on est perdu. Peut-être que le Survivant, comme je l'appelle maintenant, est parti vers le nord? Pour l'instant, c'est mon seul indice. 

Je marche, sans quitter la boussole des yeux, ce qui ne s'avère pas être une très bonne idée. Je ne fais que de ne cesse de me cogner contre des arbres. Alors je regarde devant moi. Mais ça ne m'empêche pas de trébucher sur quelque chose que je prends d'abord pour un amas de feuilles. Mais quand je me relève et que je regarde, je vois...

Un écureuil?