L'histoire d'un été

Chapitre 8 Une très bonne soirée

Nous sommes tous les deux bourrés et lui, encore sous les effets de la drogue. Nous dansons avec tous les autres en écoutant la musique, mais c'est comme si nous étions seuls. Juste lui et moi, nos regards posés sur l'autre, nos corps se rapprochent l'un de l'autre sans qu'on ne puisse rien y faire, comme si nous étions attirés comme des aimants. Nos fronts sont collés et avant que nos lèvres ne se touchent, il met sa main derrière ma nuque pour me chuchoter à l'oreille, « Et si on se cassait d'ici ? » je hoche la tête pour lui faire comprendre que je suis d'accord. Il prend ma main dans la sienne en me fixant avec un grand sourire. Il attrape une bouteille avant de partir et nous partons de cette maison. Nous marchons en titubant et en riant sur le chemin.

Nous arrivons dans le jardin de chez lui. Nous entrons par la porte de derrière et il me fait signe de ne pas faire de bruit, ce qui est plutôt difficile vu le taux d'alcool que nous avons ingéré. Nous rions comme des enfants quand chaque pas que nous faisons ressemble à une expédition et chaque objet que nous touchons, tombe par terre. Nous arrivons tant bien que mal dans sa chambre et tombons sur son lit, sur le dos totalement ivre. Nous restons là quelques instants sans rien faire. Ce silence fait du bien. Me retrouver là, à côté de lui aussi.

Je me redresse et m'assoie au bord du lit. Il me rejoint et me regarde, la bouteille vide à la main. Il se lève et va la poser sur un meuble avant de revenir devant moi. L'épaisseur de son lit est assez importante, ce qui fait que assise, mes pieds ne touchent pas le sol. Il prend mon visage entre ses mains et plonge son regard bleu dans le mien. Nous analysons les traits de l'autre. Quelque chose à changer en lui, je ne saurais pas dire quoi, mais je le sens. Ce n'est pas plus mal, car moi aussi j'ai quelque peu changé. Je sens, de la façon dont il me regarde, qu'il le perçoit lui aussi.

- Tout va bien Mya ?

- Oui pourquoi ?

- Je sais pas, t'es plus comme avant.

- Toi non plus... Je ne te plaît plus ?

- Tu veux rire ou quoi ? me dit-il en ayant un rire nerveux. Jamais je ne pourrais trouver mieux que toi.

- Rafe...

- Quoi ?

- Tu sais que toi et moi, c'est impossible.

- Pourquoi ? On n'a jamais vraiment essayé. Et ne dis pas qu'on ne s'est pas amusé l'été dernier, c'étais un peu comme si on été en couple...

- Oui mais on est trop brisé, on se détruirait.

- Je ne pense pas. Je pense qu'après tout ce temps, on a toujours la même connexion inexplicable, on est vital pour l'autre. Tu es la seule qui me comprenne. Tu es mon âme sœur.

- Rafe tu es bourré.

- Oui, justement, je le pense et je sais que tu le pense aussi. Arrête de dire que toi et moi ce n'était qu'un flirt d'été, ce n'est pas le cas, ça a toujours été bien plus. Je sais que tu ne veux pas te mettre en couple avec moi et je ne sais pas pourquoi, mais je suis sur que ce n'est pas parce que tu ne m'aimes pas, ou que tu ne crois pas en moi, en nous. Tu ressens la même chose que moi. Alors pour une fois, pour ce soir, je ne te demande pas de prendre cette décision, mais laisse tes sentiments prendre le contrôle pour une fois. Comme si tu acceptais qu'on soit ensemble, comme si on était revenu à notre été. Ca ne t'engage à rien, seulement à entrevoir la possibilité du bonheur que je peux t'apporter et qu'on pourrait avoir.

Je le regarde, les yeux légèrement humides. Ce qu'il vient de me dire me touche tellement. Après tout, je sais qu'il a raison, j'aime sa présence, être avec lui, son odeur, son rire et je pourrais continuer comme ça jusqu'à énumérer tous ce qu'il possède. Même s'il a bu, je le connais, et ce qu'il vient de me dire est sincère, il en pense chaque mot, ce qui me touche encore plus. Les mots me manquent, alors une fois de plus, je hoche simplement la tête.