Chapitre 23

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Elena

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Elena

En me réveillant ce matin, j'inspecte machinalement la pièce du regard dans l'espoir d'y trouver la femme qui m'a hanté dans mon sommeil. La déception n'est que plus grande quand je réalise que tout ce que j'ai vu et entendu n'étais que le fruit de mon imagination. Je soupire longuement avant de sortir du lit. Tous les évènements de la veille me reviennent en mémoire. Je redoute le moment où il faudra que je m'explique avec Éros ou son père. Avec un peu de chance, ils pensent que j'ai réussi à m'enfuir et à rentrer en Angleterre. Ce qui me laisserait l'opportunité de rester cachée ici le temps que l'affaire se tasse. Mon dieu Elena, tu lis beaucoup trop de livres et regarde bien trop de films.

Je me rends dans la pièce de vie du palais, toujours vêtue de ma tenue de la veille. J'y trouve mon oncle, attablé à la vieille table de chêne, le nez plongé dans des papiers, la mine sombre et inquiète.

-Tout va bien Cassien ?

Pour un vieux vampire, il n'a pas l'ouïe affûtée vu la façon dont il a sursauté en entendant ma question.

-Par tous les saints, Héra, tu m'as fait une de ces peurs... Oui tout va bien ma puce, ne t'en fait pas. Bien dormi ?

Je hausse les épaules, souhaitant éviter le sujet. Je m'installe face au petit déjeuner qui m'attend patiemment et grignote dans les différents plats mis à ma disposition. Je n'ai pas vraiment d'appétit pour le moment.

-Tu peux rester ici le temps que tu souhaites Héra.

Je hoche la tête en guise de remerciement. Il ne lui en faut pas plus pour comprendre que je ne suis pas enclin à faire la discussion ce matin. Il se plonge à nouveau dans sa paperasse, je décide alors de me lever et de me balader dans le jardin. L'absence de gardes m'étonne dans l'enceinte et à l'extérieur du château. Chez les Lazaridis, ils vadrouillent dans les moindres recoins. Je me sens à la fois plus libre et moins en sécurité. Sûrement à cause du fait que des créatures surnaturelles veulent ma mort et que Daerios court toujours dans la nature. J'espère qu'il n'aura pas l'idée de venir me trouver ici. Pour être tout à fait honnête avec moi-même, j'aurais aimé que ce soit Éros qui me retrouve. Ces satanés sentiments m'empêchent d'être objective sur la situation. Après tout, pourquoi ai-je tant envie qu'il vienne me retrouver alors qu'il ne s'est pas inquiété de mon absence lors du déjeuner ? Il faut dire qu'il était en si bonne compagnie. Elle occupait toute son attention cette garce française. Comme si Meredith ne suffisait pas, il faut que l'Univers se ligue contre moi et envoie Blondasse numéro 2. Je vais finir par croire qu'il ne faut pas réaliser ce mariage arrangé finalement. Je devrais peut-être écouter tous les signes et rentrer chez moi, dans ma bonne vieille campagne de la capitale anglaise. Ce serait le choix le plus raisonnable. On ne peut pas dire que je brille par mon raisonnement depuis que je suis arrivée ici, il y a deux mois de cela.

Je pourrais peut-être demander à Silas et les autres de m'aider à quitter la Grèce incognito. C'est une bonne idée sur le papier, mais je me vois mal lui demander son aide après la façon dont il m'a traité la dernière fois. J'ai un minimum de fierté. Même si parfois je devrais apprendre à la mettre de côté. C'est perdue dans mes pensées que j'avance dans les extérieurs de la propriété Ioannis, quand un bruit suspect attire mon attention. J'aperçois très distinctement la cape noire de la femme de la veille. Est-ce que ça pourrait être ma mère ? Bien sûr que non, ma mère est morte. Ce rêve que j'ai fait n'était qu'une illusion de mon espoir... ou de mon désespoir, tout dépend de comment on le perçoit. Je devrais sûrement alerter mon oncle de la présence suspecte de cette femme, ou du moins me mettre à l'abri mais ma curiosité me pousse à découvrir qui elle est et pourquoi elle rôde sur ma propriété. On croirait entendre Éros. Il n'a définitivement pas une bonne influence. Ces terres ne sont pas MA propriété mais celle de ma famille biologique. Je feins de ne pas l'avoir aperçut et continue ma marche dans la cours. Bien cachée par le tronc centenaire d'un arbre, je m'enfonce dans la forêt pour venir surprendre l'inconnue par derrière. Je tente de faire le moins de bruit possible, ce qui est compliquer quand on se trouve en pleine forêt. J'arrive tout de même à arriver à la hauteur de la femme à la cape et me racle la gorge pour lui signifier ma présence. Je vois son corps se tendre et se tourner dans une lenteur insoutenable. C'est à ce moment que mon cœur s'emballe à cause du stress. Si ça se trouve c'est l'une des personnes qui souhaitent ma mort et je viens littéralement de me jeter dans la gueule du loup. Et dire que je pensais qu'être plus Candide que le chaperon rouge n'était pas possible. Quelle belle preuve de naïveté tu fais Elena.

Aime MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant