Chapitre 27

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-Paul ! Hurlé-je.

Je descends les escaliers à toute vitesse, en tenant les pans de ma robe.

-Rachelle ! Dit Lucas à son tour. Qu'est-ce que tu fais ?

Je ne l'écoute pas et continue de courir jusqu'au salon. Paul relève vivement la tête vers moi lorsque je débarque.

-Vous m'aviez dit que j'irais seule en mission ce soir, pourquoi je me retrouve avec Lucas au final ?

Paul fronce les sourcils et se remet à lire le journal comme si je venais de dire que j'ai un caillou dans la chaussure.

-Oui, et bien j'ai changé d'avis.

Je me tape les cuisses.

-Vous n'êtes pas sérieux ?

Paul relève à peine les yeux de son journal pour me toiser.

-Il va falloir que tu apprennes à différencier le personnel du travail, Rachelle. JE suis celui qui donne les ordres et vous les appliquez bien gentiment.

Je fulmine et serre les poings.

-Allez tous vous faire foutre, bande de Rukos de malheur.

Je balance une chaussure sur Paul et remonte pour rejoindre Nathalia.

-Bellezza, qu'as-tu fait de ta chaussure ?

-Je l'ai perdue, ralé-je en faisant la moue.

Elle claque la langue, ne me croyant pas du tout. Mais elle voit que je suis furieuse et part dans ses rayons sans rien ajouter. Je tape du pied sur le sol et croise les bras sur ma poitrine, attendant avec impatience de partir d'ici. Nathalia revient en marmonnant en italien. Je lève les yeux au ciel et lui prends les ballerines des mains. Mais elle m'attrape le poignet et m'oblige à lever les yeux.

-Qu'est-ce qu'on dit ?

Je fronce les yeux et me glisse hors d'atteinte.

-Merci, grommelé-je entre mes dents.

Je les enfile et quitte précipitamment la pièce. Lucas m'attend déjà en bas et nous partons sans même nous jeter un regard.
Après une bonne demi-heure de marche, nous entendons un léger bruit de musique. Les fenêtres d'une immense bâtisse laissent filtrer la lumière et éclaire la rue vide. Le son de l'orchestre envoie des vibrations dans le sol si forte que même au bout de la rue, nous le ressentons dans nos pieds.

-Prête ?

Je jette un regard à Lucas avant d'inspirer et de hocher la tête. Il me prend le masque que j'avais calé sur mes cheveux et le glisse sur mon visage. Puis il fait de même avec le sien sans me quitter des yeux. Il me tend le bras et je passe le mien autour du sien.

-Alors allons-y.

Lorsque nous arrivons au pied de la bâtisse, une forte odeur nauséabonde nous envahit et je fronce le nez en essayant de deviner d'où cette odeur vient. Mais je n'ai pas le temps d'en identifier l'origine que Lucas m'entraine à l'intérieur.

-Tu n'as pas senti ? Lui crié-je à l'oreille tant la musique est forte.

Ils n'ont vraiment aucun goûts, ces Rukos. Même en musique. Putain, ça craint.

-Si, dit-il en se penchant à son tour à mon oreille.

Les sens aux aguets, je regarde tout autour de moi. Où est-ce que tu te caches, Patrick ?

-Tu m'accorderais une danse avant qu'on passe aux choses sérieuses ? Demande Lucas.

Je retire mon bras et me mets face à lui.

Rachelle Delewis Où les histoires vivent. Découvrez maintenant