chapitre 5

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Dès que je descends -en débardeur, jean et pieu à la hanche- et que j'arrive dans la cuisine, je tombe sur des yeux marrons, glaciales. Ses yeux descendent jusqu'à mon décolleté puis remontent à mes yeux d'un regard possessif et brûlant de désir.

-Jette moi encore un regard comme ça et je t'arrache les yeux.

Je prends une pomme et croque dedans. Lucas suit mes gestes dans les moindres détails.

-Nous partons en mission ce soir.

-"Nous" ? Arrête de faire semblant.

Je regarde sa boisson pourpre avec dégoût.

-Ca me donne envie de vomir ton truc.

Je fais demi-tour et commence à partir. Il arrive derrière moi, soulève ma queue de cheval et dépose un baiser sur ma nuque avant que je puisse réagir. Je sors mon pieu et lui mets sous le nez.

-Alors porte toi volontaire pour me donner du tien, humaine.

-Tu peux courir.

Je sors de la cuisine et me dirige vers la porte de la maison. Lillya m'interrompt :

-Tu vas où ?

Je soupire et me tourne vers le salon.

-Je vais me défouler.

Lillya saute par dessus le canapé et me rejoint.

-Je viens avec toi.

-Hors de question.

Lillya a beau avoir l'air adorable, je ne me coltinerais pas une enfant immature.

J'ouvre la porte brusquement.

-Maintenant, si tu veux bien arrêter de me lécher les baskets et me laisser tranquille.

Lucas arrive et se place à côté de Lillya.

-Ne lui parle pas sur ce ton.

Je m'approche de lui.

-Ne la défend pas, tu risques de me rendre jalouse.

Il se recule légèrement et me regarde. Une lueur rouge passe dans ses yeux. Il ne sait pas si je me moque de lui ou si je suis sérieuse.

-Et je ne suis vraiment pas belle quand je suis jalouse, continué-je.

Je fais un bisou sur ma main et fais mine de lui envoyer. Il me fait un fuck en retour. Je fais une moue vexée puis sors en claquant la porte. Il est 21h30 et la nuit commence déjà à tomber. Pourtant, il ne fait pas froid. Je m'enfonce dans les ténèbres, consciente que je suis suivie par quelqu'un. Je ne fais mine de rien et mets mes mains dans mes poches, non loin du pieu. Je m'enfonce dans une ruelle et me plaque précipitamment derrière une poubelle. Quand mon ravisseur arrive à ma hauteur, je lui fauche les jambes d'un coup de pied circulaire et m'assois sur lui en appuyant sur son cou. Je le relève et le plaque au mur, à la lumière du lampadaire. Rukos. Et nourrit il y a moins d'une heure. Cette pensée me révolte et je le tue d'un coup de pieu qui va du coeur jusqu'au bas du ventre. Il meurt avant que ses organes internes ne touchent le sol. Je le lâche et essuie mon pieu sur sa veste. Puis continue mon chemin comme-ci il ne s'était rien passé. Vers vingt-trois heure, j'estime qu'il est temps de rentrer et arrive devant la maison de Paul. Je rentre et essuie mes dock dur le paillasson. Paul est dans le salon et est installé sur le canapé, face à Lucas. Je les rejoins et m'assois à côté de Paul en jetant un regard noir à Lucas. Qu'il me rend aussitôt, d'ailleurs.

-J'ai une mission pour vous ce soir.

Nous nous écrions en même temps :

-Objection !

-Pas discutable. Il y a un bal de vampire organisé par Monsieur Patrick Hagard. Le thème est les années 1600.

-Les corsets avec les grosse robes ? Et les énormes chignons sur la tête ??

-En résumé, oui.

Lucas pouffe.

-Je préfère avoir une robe que de me balader avec des collants par dessous une sorte de culotte kangourou gonflable !

Il arrête de rire et me fusille du regard.

-Nathalia va vous habiller. Votre cible ce soir est un vampire du nom de Patrick. Il est l'organisateur de la fête et sera habillé en noir corbeau. Il est petit, il sera facile à reconnaitre. Il est accompagné d'une femme humaine rouge. Trouvez-le et tuez-le.

-Pouvons-nous savoir pourquoi nous devons le tuer ? Demandé-je.

-Parce que tu trouves toujours une raison à tuer tous les vampires que tu croises peut-être ? Me demande agressivement Lucas.

Je lui lance un regard noir et croise mes bras sur ma poitrine.

Peu de temps après, une dame d'une trentaine d'année arrive. Elle est vachement belle : peau blanche, cheveux noirs, yeux marrons et grain de beauté au coin de la bouche.

-Belleza, viens là jolie donzella.

Je m'approche d'elle et elle me prend la main avant de m'amener au premier étage. Cette femme a un fort accent italien.

-Ici, c'est la salle des robes. Je te déguiserais et te maquillerais dans cette pièce, belleza.

Je lui souris, amusée par son accent et sa joie de vivre.

-Tu es vraiment une jolie donzella, toi. J'espère que tu feras craquer le petit Loutcha.

Je rougis et arrête de sourire.

-Enlève tes vêtements et reste en sous-vêtement.

Elle prend mon poids, me mesure et prend le tour de mes hanches et de ma poitrine.

-Tu es beaucoup trop mince. Je n'ai aucun vêtements à ta taille. Je dirais à Paul de bien te nourrir.

Elle me montre un corset jaune horrible tirant vers le blanc.

-Trop gros. Je vais devoir faite du surmesure. Attends moi là, j'en ai pour quelques minutes.

Elle s'approche d'une couturière et commence à faire quelque modification sur le corset. Puis elle revient vers moi et me l'enfile. Elle se glisse derrière moi et commence à serrer. Mon souffle sort de mes poumons tandis qu'elle serre les lacets pour me faire une taille encore plus mince que je ne le suis déjà. Elle repart parmi ses rangées de cintres et revient avec une longue jupe de la même couleur que le corset. Elle me la passe par la tête et me la descend jusqu'à la taille. Puis elle me tourne vers le miroir.

-Magnifico. Une petite touche de maquillage et ma donzella sera fin prête.

Elle m'amène à une coiffeuse et me boucle légèrement les cheveux. Elle ajoute de l'eye-liner et du rouge à lèvre rouge. Puis elle me tend un masque gris qui recouvre seulement mes yeux, accroché au bout d'un bâton. Quand elle me le met sous le nez, je ne peux m'empêcher de remarquer à quelle point il fait ressortir mes yeux verts ; je me lève et me dirige vers le grand miroir. Je me regarde puis plaque mes mains sur mes seins. Ils sont à deux doigts de sortir du corset.

-Je trouve que ça les grossis et rebondis beaucoup trop.

Nathalia porte une main à son menton.

-Non. Je trouve que c'est très bien comme ça.

J'entends quelqu'un marcher et ouvrir la porte.

-Tu aurais pu toquer ! Je m'exclame en regardant Lucas. Imagine si j'avais été à poil !

-Il n'y aurait pas eu grand chose à regarder, rétorque-t-il en regardant ma poitrine.

Une lueur rouge passe dans ses yeux et il ajoute sans même me regarder :

-Il faut y aller. Notre cible nous attend.

Rachelle Delewis Où les histoires vivent. Découvrez maintenant