Chapitre 19

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Si je veux m'en sortir, il va falloir que je me dépêche. Sinon je me ferais mordre. Mais où aller ? Je n'aurais jamais le temps de rentrer et je ne sais même pas où Lucas en est. C'est à dire qu'il peut très bien être à côté de notre maison, comme à deux maisons d'ici. Je me fige et regarde à gauche et à droite avant d'entendre des pas dans la rue adjacente à la mienne. Des pas trop légers pour être ceux d'un humains, mais trop lourd pour être ceux de mon vampire. Je n'encours donc aucun risque pour le moment. Je me déplace très lentement et discrètement et passe la tête par la ruelle et je le voit. Lui. Celui que je cherche tant. Ce vampire qui ne cesse de me donner du fil à retordre. Jack. Enfin. Il se nourrit à une femme, déduis je en voyant les talons rouges que me renvoie les réverbères. Je souris intérieurement. Je réfléchis à la meilleure façon de l'approcher et de le tuer sans qu'il ne m'aperçoive. Je plisse les yeux. Si je lance mon pieu, son manteau risque d'amortir le choc. Mais surtout, j'ai des chances de le louper. Si je m'approche, il risque de m'entendre. Si je fais le tour pour être face à lui, Je risque de perdre sa trace. Il ne me reste qu'une option. Escalader la façade et monter sur le toit avant de lui sauter dessus. J'évalue la distance qui me sépare du tout, puis de la distance de laquelle je vais sauter. Environ 4,5 mètres. Si j'atteris bien, je ne suis pas censée me faire mal. Je ne bouge pas d'un poil et regarde du coin de l'œil les appuis que j'ai. Quelques briques peuvent m'aider. Il me suffit de prier pour que j'ai des prises jusqu'en haut et qu'au moment de sauter, je n'atterrisse pas mal...Sans lâcher Jack du regard, j'escalade. Un mouvement furtif détourne mon attention de ma cible, mais je me reprends aussitôt. Cela doit seulement être un Rukos quelconque. Si seulement j'avais regardé...Arrivée en haut, je m'aide avec la gouttière pour me hisser sur le toit avant de continuer ma progression à 4 pattes. J'arrive à la hauteur de l'éventreur et je m'accroupis avant de sortir mon pieu. Je me relève et m'accroche au bord du toit avant de me contracter et...Quelqu'un arrive derrière moi et me prend en sac à patate avant de m'emmener dans une ruelle aléatoire. Je me débats mais sa voix m'arrête aussitôt.

-Enfin. Après 19 ans d'existence, je peux enfin te posséder.

-Dans tes rêves, mon grand.

Je lui écrase le pied mais, dans l'état où il est, c'est comme une piqûre d'insecte. Il me plaque brutalement contre le mur de la ruelle et se colle à moi. Encore une fois son érection bat contre mes fesses. Mais cette fois, je trouve cet aspect super érotique et je ne peux m'empêcher de respirer plus rapidement. Lucas grogne et se réajuste pour que son sexe se place au milieu de mes fesses. Je soupire d'aise.

-Je ne te savais pas si bandante quand tu es excitée.

Je secoue la tête en entendant cette voix rauque à mon oreille.

-Lâche...Lâche moi ou je crie au viol.

-Ma chasseuse. Crois-tu que cela servirait à quelque chose ?

Je connais déjà la réponse. Lucas s'enfonce plus profondément et m'écrase plus que je ne le suis déjà contre le mur. Je mets mes deux mains à plats sur les briques et Lucas les recouvre des siennes en les enlaçant. Je regarde quelques secondes nos mains en haletant. Elles s'emboîtent si bien, elles ont été faite pour se compléter. Une onde parcourt mes mains jusque dans mon cœur, une onde de chaleur qui me signifie que je l'ai enfin trouvé. Qu'il ne faut pas que je le laisse s'en aller. Mais son corps collé contre moi m'excite autant qu'il me dégoûte.

-Loutcha...Contrôle toi, je t'en supplie...

Les larmes me montent aux yeux. Depuis combien de temps n'ai-je pas ressenti ça ? Depuis que mes parents sont morts. J'essaye de les refouler. Lucas enlève sa main gauche et prend mes cheveux pour les faire passer par dessus ma nuque et m'embrasser le cou. Je frémis de plaisir. Il se met à dandiner des hanches contre mes fesses et m'envoyer des ondes de chaleur, à l'occasion, pendant qu'il commence à me lécher la veine. Je ne peux m'empêcher de gémir à mon tour, malgré les larmes qui menacent de couler à tout moment. Il mordille ma peau et je sens ses crocs s'allonger. Je me mordille la lèvre en retenant un cri. J'entends d'autres femmes hurler leurs plaisirs par des fenêtres ouvertes, ou à même la rue. La nuit des Rukos a officiellement commencé. Soudain, Lucas s'arrête et me retourne avant d'embrasser la naissance de mes seins et même plus bas.

-Arrête !

Je hurle en fermant les yeux, une larme s'échappant de ma paupière. Mon vampire ne s'arrête pas là et continue d'embrasser mon nombril et en dessous, jusqu'à embrasser mes parties par dessus mon jean. Un frisson me parcourt. Est-ce que plaisir ou de la peur ? Je renifle. Je vais me faire prendre par un Rukos. Mon Rukos même. Je grimace de dégoût et continue de pleurer. Lucas déboutonne mon jean mais s'arrête en relevant la tête.

-Rackel ?

Son accent italien reprend le dessus et sa voix rauque m'interpelle. J'entends qu'il se relève mais je n'ose pas ouvrir les yeux. Il prend mon visage en coupe.

-Tout va bien ?

J'ouvre un œil. Son regard me transperce et je vois une lueur rouge passer à plusieurs reprises dans ses yeux. Ses mains se mettent à trembler et je vois qu'il fait ce qu'il peut pour se contrôler. Ses crocs sont toujours allongés et son regard est emplit de désir.

-Non...Laisse moi tranquille.

-Je ne peux pas, Rackel. Tu auras toute la vie pour m'en vouloir, mais ce soir m'appartient. Tu ne pourras pas aller à l'encontre de ma nature.

Sur ces dires, il me retourne à nouveau, se remets en position initiale, qui consiste à place son sexe entre mes fesses et me plaque au mur avant de se déhancher langoureusement contre moi. Je remets mes mains au mur et il les mets sur les miennes, comme ci nous n'avions pas bougé depuis tout à l'heure. Contre mon gré, je me frotte à mon tour contre les briques en lâchant un long gémissement, récompensé par un grognement de mon compagnon. Celui-ci lèche une dernière fois avant de planter ses crocs...et la fièvre m'envahit. À la première succion, ma tête s'est renversée sur son épaule et mes yeux se sont ouverts de surprise. À la deuxième, j'ai hurlé de plaisir, mon cri se perdant dans la nuit. À la troisième, mon sexe s'est contracté dans le vide comme jamais je n'avais ressenti un aussi grand orgasme, avant de crier à nouveau. J'eus les larmes aux yeux de plaisir. Lucas semblait satisfait de mes réactions, car il sourit contre mon cou et accélère sa cadence. Pendant plus d'un minute cela dura. Mon sexe se contractant dans le vide, moi la tête renversée de plaisir à gémir comme une folle, Lucas à se frotter régulièrement et frénétiquement tout en entendant les bruits de ses succions qui rendait la chose encore plus érotique. Quand il se détache et me lèche une dernière fois la veine pour la dernière goutte, mes jambes ne me tiennent pas et si Lucas n'avait pas été là, je serais tombée.

-C'était...

-Époustouflant ! Nous disons ensemble.

Il me redresse lentement et me tourne face à lui en me tenant la taille.

-Je n'ai jamais ressenti autant de plaisir, m'avoue-t-il. Ça fait si longtemps que j'attendais ça...J'ai l'impression d'avoir extériorisé un démon.

Il me retire une mèche de cheveux trempée de sueur du visage pour me la glisser derrière l'oreille.

-À vrai dire, moi non plus.

-À refaire ?

Je reprends une expression indéchiffrable.

-Non.

Je me détache de son étreinte et m'en vais dans le sens inverse.

-Tu ne peux pas dire que tu n'as pas aimé...

-J'ai adoré ça, si c'est ce que tu veux entendre. Mais je te signale que j'allais tuer -ou du moins essayer- Jack, et qu'à cause de tes ardeurs, j'ai perdu sa trace.

Une lueur passe dans ses yeux et son regard tombe sur mes lèvres.

-Rukos !

Il se rapproche, les canines de nouveau allongées.

-Encore ??

-Je ne t'ai pas possédé, Rackel. Tu vas donc devoir supporter mes morsures toute la nuit, si tu ne supportes pas que je te fasse l'amour.

L'idée de lui faire l'amour est alléchante, a vrai dire. Mais hors de question. Même pas une morsure de plus. Il s'approche, menaçant, et me domine de sa hauteur. Je ne bronche pas et soutiens son regard.

-Tu as apaisé la tension qui te tenaillait depuis des semaines. Hors de question d'une autre morsure pour le plaisir.

Une lueur rouge passe dans ses yeux et il me prend dans ses bras avant de m'emmener à une vitesse fulgurante je ne sais où.

Rachelle Delewis Où les histoires vivent. Découvrez maintenant