chapitre 1

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Je m'appelle Rachelle mais ça se prononce "Rackel". J'ai 17 ans et j'ai perdu mes parents. Comment ? Tués par ces connards de Rukos alors que j'avais 5 ans. Je ne sais pas comment je m'en suis sortie. Je sais juste que je suis restée pendant deux jours dans mon armoire à double fond, sans manger ni boire. Et quand je suis allée dans ma cuisine, il n'y avait plus de signe de vie. Aucune trace de sang ni de corps, comme-ci mes parents n'avaient jamais existé. Car oui, les vampires existent. Sinon, comment Jack l'éventreur a-t-il réussi à se cacher et à ne pas être démasqué ? Comment a-t-il pu éviscérer ses victimes sans traces de couteau ? Oui, il fait partie de ces Rukos. Ces satanés Rukos qui en veulent toujours plus. Tous ces meurtres atroces, ces enquêtes toujours ouvertes, ces accidents bizarres ainsi que les enquêtes conclus sur un non-lieu, ne sont pas des hasards. Ils viennent d'eux. Ces êtres qui se fondent dans notre monde. Ces êtres qui peuvent être nos maîtres et maîtresses d'école primaire, nos parents ou même le Président. Personne ne sait qui ils sont et où ils se cachent. Un seul moyen de les démasquer ; leurs yeux qui ont des reflets rouges. Ils ont également une peau légèrement grisâtre et ont une fâcheuse tendance à porter des lunettes lorsqu'il y a beaucoup de soleil. Et ils sont d'une beauté surnaturelle aussi. Quasiment tout le monde se retourne sur leur passage, homme femme ou encore enfant. Ils se retournent sur leur petit cul dégoûtants que ces Rukos ne cessent de bouger pour attirer l'attention. Ils ont tout pour plaire. Seulement voilà, personne ne fait face à cette réalité. Parce que les gens ne croient que ce qu'ils voient. Ce que je peux comprendre car entendre que les vampires existent, ça peut être mal interprété. Mais au point de dire qu'une personne saignée à blanc avec deux crocs dans la jugulaire, a été attaqué par un animal, c'est encore plus fous. Et personne n'arrive à comprendre que c'est seulement une supercherie de ces Rukos qui croient que ce monde leur appartient. Combien de fois ai-je failli finir dans un hôpital psychiatrique à cause d'eux ?! Ça se trouve, c'est vrai. Je suis folle. Sûrement même, après avoir vécu des horreurs pareilles, ça ne serait pas étonnant. Mais quand je vois ce que les autres font semblant de ne pas voir, ça me dégoûte et ça me rend dingue. Complètement dingue.

J'ai hérité des longs cheveux bruns de ma mère qui m'arrive aux fesses. Ma peau matte et mes yeux verts, eux, viennent de mon père. Je suis menue mais musclée. J'ai une grande gueule et je dis tout ce qui me passe par la tête, sans réfléchir aux conséquences généralement désastreuses qui arrivent après l'avoir ouverte. Je suis plutôt petite, 1m55 et je vis à Venise. Enfin, officieusement. Officiellement, j'habite à Londres, mais je suis en chasse. Un certain "Lucas". Je l'ai rencontré dans un supermarché, aussi étonnant que cela puisse paraître. Car oui, selon les légendes, ils craignent le soleil, l'ail, les crucifix, l'eau bénite et toutes sortes objets de gens superstitieux qui n'y connaissent rien. Seulement ça n'a rien à voir. Ils craignent le bois et c'est d'ailleurs la seule chose qui peut les tuer car ils sont immortels. Autrement, ils ne craignent ni le soleil, ni les crucifix ni l'ail. Ils portent des lunettes de soleil car leurs yeux sont un peu sensible au rayon du soleil et n'ont aucune chance de bronzer ou de connaître la douleur des coups de soleil. Pour en revenir à Lucas, je prenais un paquet de céréale quand je l'ai vu. Lui. Lucas. Il était au rayon viande et commandait quelque chose de bien saignant, sans surprise. J'ai vu que c'était un vampire car ses crocs se sont légèrement allongés quand il a vu toutes les viandes et quand il a regardé dans ma direction, une lueur rouge est passée dans ses yeux. J'ai instinctivement refermé ma main sur mon pieu, mais me suis rendue compte du monde qu'il y avait autour de moi. Je me suis détendue et l'ai suivi de loin dans le supermarché. Quand il se retournait, je me planquais soit dans un rayon, soit je faisais mine de m'intéresser à quelque chose puis reprenais ma traque. Il est arrivé devant une caissière et à légèrement abaissé ses lunettes. La caissière s'est raidit et ses yeux se sont figés. Quel radin ! Il l'a hypnotisé pour avoir un steak gratuit. Alors ils se fondent dans la masse, mais quand ça parle d'argent, il n'y a plus personne. Je fulmine et le rouge me monte au joue. Quelles tricheurs ceux-là ! Il sort précipitamment du supermarché et je l'ai suivi. À peine dehors, je l'ai perdu de vue. J'ai haussé les épaules ; j'aurais d'autres occasions de le revoir. Je me suis engagée dans une ruelle adjacente au supermarché en sifflotant, les mains dans les poches. Mais à ce moment là, je me suis faite plaquée au mur et une main puissante a enserré mon cou. J'ai levé les yeux aux ciels. Ils se croient tellement supérieurs à nous juste parce qu'ils ont une force supérieure à la moyenne huamine...Quels bandes de crétins !

-Qu'est-ce que tu me veux, Rukos ?

J'ai remarqué que c'était le vampire du supermarché.

-Comme on se retrouve.

J'ai haussé les sourcils, surprise par son accent italien.

-Que fais un italien à Londres ?

-Ça ne te regarde pas.

Il avait une voix puissante et avait l'air plutôt jeune, vu la couleur de sa peau qui ressemblait davantage à celle d'un humain que celle d'un vampire.

-Tu sais ce que je suis ?

J'ai étouffé un bâillement en lui répondant d'un ton neutre :

-Un putain de Rukos.

Il s'est approché de mon cou et m'a reniflé. Je lui ai donné un coup de genou dans le ventre, ce qui l'a fait rire.

-Elle est sauvage en plus.

Il m'a soulevé de terre et m'a mis à hauteur de sa bouche. J'ai porté la main à mon pieu caché à l'intérieur de mon manteau.

-Pas si vite, petite humaine.

J'ai ricané à mon tour.

-Dit le vampire qui me reniflait il y a de cela 5 secondes.

Il mesurait au moins 1m90. Une bonne tête et demi de plus que moi. J'ai incliné la tête et mes cheveux sont tombés sur mon épaule droite.

-Dis-moi, tu n'as pas plus de 19 ans, toi.

-Tu parles trop.

Il s'est alors penché vers moi et m'a léché la jugulaire. Ce n'était pas là première fois que ça m'arrivait. Pleins d'autres l'avaient fait mais ils n'ont jamais pu recommencer, faute de ne plus avoir de langue. Pourtant, malgré moi j'avais lâché un gémissement de plaisir lorsque ce vampire m'a léché. Il m'a replaqué au mur et j'ai lâché un grognement.

-La délicatesse c'est une option pour toi ?

Mais il m'a arrêté dans ma phrase car je me suis rendue compte d'une chose qui n'annonçait absolument rien de bon pour moi. Il avait les joues roses et son pouls battait à nouveau. Fais chier...

Rachelle Delewis Où les histoires vivent. Découvrez maintenant