chapitre 4

50 5 2
                                    

Ma chambre est plutôt vaste. Elle est composée d'un lit double avec, en face, une petite commode où un chandelier est posé. Le plafond est en pente et un velux est posé près du lit. Le parquet recouvre le sol et le plafond est blanc, sans oublier les murs gris. Je n'aurais jamais pu me payer un hôtel avec une aussi grande chambre. Un miroir est à gauche de la commode. Et à droite, une petit cheminée avec un petit fauteuil. Je pense sérieusement à accepter le job. Je dépose mon manteau sur le lit et prends mon pieu pour l'accrocher à ma ceinture. Je me dirige vers le miroir et me fais une queue de cheval qui tombe jusqu'à ma chute de rein. Mais un mouvement me raidis. Une ombre vient de passer derrière moi et quand je me retourne, je vois mon vampire allongé sur mon lit, les jambes croisés et les mains derrière la tête. Je me tourne de nouveau vers mon miroir.

-Je t'ai tant manqué que ça ? Lui dis-je en finissant d'accrocher ma queue de cheval, sans le regarder.

-Pour être honnête...Non. je m'ennuyais. Imagine la joie que j'ai ressenti quand je t'ais senti, dit-il, envoûté par mes mouvements.

Il inspire en fermant les yeux. Je profite de cet instant pour me jeter sur lui d'un geste vif et rapide. Je m'assois à califourchon sur lui et mets ma main sur ma ceinture et...mon pieu ?

-Tsss...Pas assez rapide.

Lucas balance le pieu à l'autre bout de la pièce.

-Alors je vais le faire à ma façon.

-Arrête de bouger comme ça, tu me fais exploser de l'intérieur. Je te signale que notre position laisse à désirer.

Je le regarde avec dégoût et bloque mon avant-bras sur son cou, lui bloquant la respiration au passage.

-J'aime quand on est sauvage.

-Là, tu vas être servie.

Quand je sens son pouls sous mon bras, je ne peux m'empêcher d'avoir une grimace de dégoût. Et c'est moi qui l'ai ressuscité...Il donne un coup de rein si puissant qu'il me cogne la tête au plafond en pente. Je tombe sur le plancher, assommée. Je porte une main à mon front, mais Lucas me prend les poignets et me les plaque au dessus de la tête et se cale entre mes cuisses.

-Mon humaine. Ma chasseuse.

-Mon Rukos. Ma proie.

On se regarde un moment puis je recommence à gesticuler sous lui.

-Cesse de gesticuler comme ça. Tu vas finir par me faire franchir des limites que tu regretterais amèrement.

Une lueur rouge passe dans ses yeux remplis de haine.

-Crois-tu que si j'avais eu le choix, je t'aurais choisit comme âme soeur ?

Je ricane.

-Je ne l'aurais pas espéré pour toi en tout cas.

Je lui mets un coup de boule et il lâche un grognement en se tenant la tête. Je me relève et vais chercher mon pieu. Il se lève à son tour et nous commençons à nous tourner autour. Lui, griffes et crocs sortis, moi, pieu en main. Mais ma porte de chambre s'ouvre d'un coup. Lucas tourne la tête intrigué et je lui saute dessus. Il en tombe et je resserre mes jambes sur ses côtes pour l'immobiliser. Je lève le pieu au dessus de ma tête et m'apprête à frapper.

-Stop ! Hurle Paul.

Je ne détache pas mon regard de celui de Lucas.

-C'est un Rukos. Je dois le supprimer.

-Il fait partie de mes traqueurs.

Je manque de m'étouffer.

-Quoi ??

Je me relève sans aucune délicatesse et il lâche un grognement quand je lui donne un coup de pied dans les côtes.

-Ce truc est un traqueur ?

-Un de mes meilleurs. Il s'est rendu à Londres pour une mission. Vous allez d'ailleurs travailler ensemble.

-Quoi ?

Nous nous fusillons du regard pour avoir dit la même chose en même temps.

-Sa promise est restée à Londres. Je voudrais que vous alliez la chercher pour qu'il soit moins tendu.

J'éclate d'un rire jaune. Puis m'adresse à Lucas :

-Il ne le sait pas ?

-Ne t'avise pas de lui dire.

-Ben tiens.

Je montre Lucas du pouce et m'adresse à Paul d'un air blasé.

-C'est moi sa promise.

Lucas lâche un grognement rauque.

-Tu joues avec le feu, Rachelle.

Paul nous regarde, ébahis. Puis il reprend usage de la parole.

-Alors là, pas de chance mon pauvre Lucas.

Lucas sort de ma chambre en furie. Un sourire narquois apparaît sur mes lèvres.

-Vous êtes vraiment âme-sur ?

-J'aurais également préféré que ça soit un canular.

-Les missions vont s'avérer plus compliqué que prévu.

Je lance mon pieu pour le rattrapper.

-Je n'ai pas accepté votre offre. Et de toute manière, je saurais me débrouiller toute seule, ne vous inquiétez, je n'ai aucunement besoin de son aide.

-Je suis le dirigeant de cette association. Vous partirez en mission à deux, ce n'est pas discutable.

Je pousse un soupir d'exaspération.

-Plutôt mourir.

Paul s'en va en ignorant ma remarque. Qui eu crut que je tomberais si bas en venant à Venise ? Je ne pourrais même pas le tuer ! Lucas...Le seul être qui me donne autant de pulsions contradictoires. Le seul et l'unique. Je finirais pas l'avoir. Je me le promets.

~~~

Quelle plaie !!! Paul pouvait pas me choisir une autre collègue ? Comme Lillya par exemple ? En plus, elle est plutôt mignonne. Enfin, Rachelle est plus gâtée par la nature que Lillya. Je m'assois sur mon lit et me prends la tête. J'irais demander à Paul de bien vouloir me changer de partenaire. Il faut qu'il comprenne que je ne pourrais pas retenir mes pulsions indéfiniment. Quand je pense qu'elle est venue pour me tuer et que ça va finir en collègue de travail...Je me lève et me remets à faire les cent pas en me mordant le poing. Ça sera impossible. S'il ne veut pas me changer, je demanderais ma démission. Ou je la tuerais. Rien que d'y penser, mes poings se serrent et l'excitation m'envahit. C'est la seule solution. Il faudra que je l'ai en un coup et je ne la louperais pas cette fois. Je descends dans la cuisine et me sers un verre de sang. Je m'installe au bar centrale et boit ma boisson en regardant le fleuve San Cassiano par la fenêtre. Des pas discrets descendent les escaliers et je sens l'odeur de miel et d'orange envahir mes sens. Merde. Il fallait qu'elle arrive maintenant.

Rachelle Delewis Où les histoires vivent. Découvrez maintenant