Chapitre 9 : Retour au bureau

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Elle en m'était du temps... que se passait-il avec Clarisse pour que ce soit aussi long ? Estelle commençait à perdre patiente d'attendre le retour de Mélyan. Et il fallait le reconnaitre, elle commençait à croire qu'elles remettaient le couvert. La vieille dame assise à son côté sortit une nouvelle photo. La lui mettant sous le nez, Estelle regarda les trois inconnus avec inintérêt tout en affichant un sourire poli. La femme désigna le plus à droite.

- C'est mon petit-fils, Jean-Martin. Il est parti étudier la technologie au Japon.

- Oh c'est merveilleux.

Nouveau coup d'œil à la porte qui ne s'ouvrait toujours pas. Elle regarda sa montre, cela faisait presque trente minutes qu'elle était entrée.

- Que c'est long, râla une femme sur sa gauche. Elle se pointe et on la prend tout de suite ! Puis ça rallonge le temps d'attente. Pour qui elle se prend ?!

Depuis que Mélyan était entrée dans le cabinet cette femme ne cessait de se plaindre. Estelle perdit patience et ne parvint pas à s'empêcher de dire.

- Vous savez qu'il s'agit de la fille du président ? Ne vous étonnez pas qu'elle passe devant tout le monde.

La femme lui lança un regard de merlan frit et Estelle eut beaucoup de peine de ne pas éclater de rire. La vieille femme chuchota à l'oreille d'Estelle.

- Je suis sûre que vous savez qu'il ne s'agit pas de la fille du président. Il n'a pas d'enfants. Et elle est en réalité une grande Empathiste. Elle a été au procès de mon mari, ils voulaient lui retirer son permis. Mon mari a encore tous ses réflexes mais des jeunes ont fait les idiots dans un caddie et il l'a renversé. Par chance personne n'est mort.

La porte s'ouvrir enfin sur Mélyan et Clarisse. La première lui adressa un gentil sourire tandis que l'autre l'ignora royalement et saluait Mélyan. Estelle se leva et se tourna vers la vieille femme.

- Je vous remercie pour vos anecdotes. Je vous souhaite de passer une excellente journée.

Elle partit à la suite de Mélyan qui ne l'avait même pas attendu. Elle semblait plus fatiguée que trente minutes plus tôt. Estelle se dépêcha de la dépasser pour lui ouvrir la porte.

- Merci.

Elles traversèrent le parking pour récupérer la voiture. Mélyan se glissa à la place du passager et Estelle prit celle du conducteur. Mélyan posa sa tête sur l'appui tête et poussa un long soupire.

- Tout va bien ?

- Ouais... vous pouvez trouver une pharmacie ?

- Il y en a une près du travail il me semble.

Mélyan posa sa main sur sa jambe et grimaça. Estelle démarra le véhicule et sortit du parking.

- Quel est le verdict ?

- Une microfissure à la base du poignet. Clarisse pense que c'est un traumatisme remontant à mon enfance qui l'a fragilisé. Quand j'avais huit ans, Nathan m'a roulé sur le bras avec son vélo. Bien entendu il ne s'agissait pas d'un acte volontaire.

- Que t'a-t-elle prescrit ?

- Le port d'une attelle, des antidouleurs et une crème pour mes ecchymoses sur mes hanches.

- L'examen a été douloureux ? Tu sembles souffrir de ton poignet.

- Assez oui et pas seulement au poignet.

- Je ne suis pas sûre de comprendre.

Mélyan poussa un long soupir, ses yeux rivés sur la route. Elle n'était pas contrainte de lui révéler ce qu'il s'était passé mais elle savait qu'en le faisant elle éviterait de futurs questionnements.

Juste une empatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant