Juste une empathe

Chapitre 38 : Une belle soirée

Après s'être assuré d'avoir pris leurs affaires elles sortirent de l'appartement. Mélyan avait enfilé des sandales à talons carrés, d'un marron clair, qui claquaient au rythme de ses pas. Elles descendirent, passèrent devant Emma et se rendirent dans le sous-sol. Estelle avait salué la jeune femme au comptoir tandis qu'elle l'avait superbement ignorée.

- Tu as vraiment une dent contre elle, remarqua Estelle alors qu'elles grimpaient dans le véhicule.

Estelle prit la place conducteur après une nouvelle victoire grâce à ses arguments plus que valables. Elle s'attacha, programma le GPS et la voiture quitta sa place.

- Je ne la porte pas dans mon cœur...

- Puis-je savoir pourquoi ?

Elle soupira.

- Il est vrai que je ne t'ai jamais raconté cette petite histoire. Nathan est sorti avec Emma il y a quelques temps.

- Laisse-moi deviner, elle te plaisait ?

- Non ! S'offusqua-t-elle. Comment peux-tu croire que je puisse être aussi puérile ? Aussi... insensée ?!

Qu'Estelle puisse penser qu'elle serait capable de ne pas adresser la parole à une personne seulement parce qu'elle avait choisit son frère plutôt qu'elle la vexait profondément. Oui elle pouvait parfois être un brin frivole mais pas au point d'agir ainsi.

- Je ne voulais pas te blesser, seulement détendre l'atmosphère, la radoucit Estelle d'une voix ssurée mais douce.

- Ne me taquine pas là-dessus, fit-elle, moins amère.

- D'accord. Mais tu dois reconnaitre qu'elle n'est pas vilaine à regarder.

- Certes mais elle ne m'a jamais vraiment intéressé.

Un petit pincement s'invita dans sa poitrine. De la jalousie ? Elle n'appréciait pas qu'Estelle l'ai suffisamment regardé pour apprécier son physique. Elle se rendit compte tardivement qu'elle s'était enfoncée dans son siège, les bras croisés sous sa poitrine. Elle se redressa et porta un regard sur le profil de la brune. Elle ne semblait pas s'être aperçu de l'origine de sa réaction.

- Alors ? Demanda Estelle.

- Alors elle a fréquenté Nathan pour se rapprocher de moi.

- Je ne remettrais jamais ta beauté en doute mademoiselle mais tu en es sûre ?

Elle reporta son regard sur la route après l'avoir brièvement observé.

- Je ne l'invente pas. Un soir alors que nous passions du temps tous les trois Nathan a dû s'absenter. J'ai trouvé normal d'attendre son retour avec elle. C'est là qu'elle a essayé de m'embrasser. Elle m'a ensuite avoué que, bien qu'elle appréciait Nathan, elle s'était mise avec lui pour m'approcher. Quelques jours plus tard ils se sont séparés, après qu'elle lui ait fait ses aveux. Nathan n'a jamais reconnu que cela lui avait fait de la peine. J'ai pour principe de ne pas apprécier ceux qui blessent mes proches.

- Je te comprends. Et je comprends mieux pourquoi tu l'ignores.

- Mais ne te gènes pas pour lui parler bien sûr, ne pût-elle s'empêcher de dire un brin sèche.

- Oh, je ne me gênerais pas je ne vois pas pourquoi tu serais... jalouse, termina Estelle dans un ricanement.

Elle rougissait de nouveau, ses attitudes ne passaient pas inaperçues finalement. Après tout elle lui avait dit un jour qu'elle lisait en elle comme dans un livre ouvert. Elle remercia l'attention que portait Estelle à la route pour ne pas remarquer ses joues rougies. Elle réorienta la conversation sur un sujet lui permettant de retrouver contenance.