Juste une empathe

Chapitre 30 : Un sourire et des fleurs

Suivant les conseils de son frère, Mélyan s'était dirigée vers un fleuriste après qu'il eut pris congé. Il avait une mission à effectuer pour une semaine et qui se passerait la nuit. Il ne lui en avait pas dit plus et elle ne lui avait pas demandé de détails. Ils savaient tous les deux que cela l'inquiéterait forcément alors elle avait adopté la technique de l'autruche. Bonne ou mauvaise celle-ci fonctionnait. Le fleuriste qu'elle avait choisi se trouvait en plein centre-ville et avait la meilleure réputation d'après internet. Elle avait eu que de rares occasions de se rendre chez ce type de commerçant et elles n'avaient pas été dans un but romantique. Elle se tenait face à la devanture du magasin. Les lettres argentées, indiquait le nom « L'althéa fleuri », reflétaient le soleil de fin d'après-midi et se détachaient de la couleur rose terni dû à l'usure. Ce fut hésitante qu'elle poussa la porte. Elle indiqua sa présence en faisant retentir la clochette suspendue au plafond. La petite femme d'une cinquantaine d'année leva la tête et lui adressa un franc sourire. Elle portait un tablier de jardinage marron terreux. Ses cheveux blancs étaient relevés en un chignon dont des mèches éparses venaient caresser ses joues. La vie avait dessiné quelques rides légères sur son front et autour de ses lèvres. Il émanait d'elle une sérénité agréable et réconfortante, aucune émotion ne semblait la perturbé de son travail. Elle confectionnait une composition florale dans les tons rouges, blancs et verts d'une splendeur qu'elle n'avait jamais vue.

- Bonjour. Je suis à vous dans quelques minutes. N'hésitez pas à faire le tour de la boutique, lui offrit-elle chaleureusement.

- Bonjour, je vous remercie, lui répondit-elle simplement.

L'endroit était plutôt petit mais bien aménagé. Le sol et les murs étaient noirs, faisant ressortir les couleurs des plantes, hormis celui derrière le comptoir, noir également, d'un rose pâle arborait divers cadres photos et certificats. Sur sa gauche se trouvait divers bouquets de fleurs, allant du plus petit au plus gros. Ils étaient composés de différentes manières. Il y avait tellement de fleurs qu'elle ne pouvait toutes les citer. Sur sa droite se trouvait des fleurs en vrac afin de, certainement, pouvoir faire des bouquets très personnalisés. Là aussi, il y en avait bons nombres. Derrière elle se trouvait des roses de couleurs multiples dans des objets en verres de tailles et d'aspect unique. Après avoir observé l'endroit de longues minutes elle se retrouvait totalement perdus. Elle se demandait ce qui pourrait faire plaisir à Estelle. Elle rit intérieurement en se disant que n'importe quoi lui plairait que seul l'intention comptait. La fleuriste fit le tour de son comptoir et vint se placer devant elle.

- Je peux vous aider ? Lui offrit-elle.

- Je dois reconnaitre que c'est la première fois que j'offre des fleurs dans cette circonstance et que je ne pensais pas que cela pouvait être aussi difficile.

- C'est pour quelle occasion ?

- Un anniversaire... et me faire pardonner d'une vilaine chose que j'ai faites.

- Je vois.

La fleuriste se tapa le menton d'un air songeur et la détaillant comme si elle pouvait scruter et tirer la moindre information de son âme. Elle se dandina légèrement mal à l'aise. La femme lui adressa un nouveau sourire et se tourna vers les bouquets de fleurs composés.

- Y a-t-il un bouquet que vous trouvez à votre goût ?

- Ils sont tous beaux mais rien ne me convient.

- Bien, je ne pense pas que les verreries composés de roses vous conviennent également.

Elle hocha de la tête pour lui signifier son accord. La fleuriste se tourna donc vers les fleurs restantes, celles qui prenaient le plus de place dans la boutique d'ailleurs.