Chapitre 1 ; Thérapie

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Elle poussa la porte et pénétra dans la pièce qu'elle connaissait bien. Comme s'il s'agissait de sa demeure elle referma la porte derrière elle et se dirigea d'un pas confiance vers la salle d'attente. Pas étonnant qu'elle se sentît comme chez elle. Après tout elle y passait au moins trois fois par semaine. Elle passa devait la secrétaire qui lui lança un bref regard. Celle-ci était brune et avait coiffé ses cheveux d'une queue de cheval haute. Elle portait des lunettes noires qui lui donnait un air faussement sévère. Peut-être aurait-elle eut l'air plus dure si elle n'était pas autant maquillée. Elle avait la peau claire et pourtant une délimitation presque orangée apparaissait sous sa mâchoire. Mélyan trouvait ça bien trop, en tout, c'était trop. Elle ne se présenta pas, se connaissant de vue elles savaient toutes les deux ce qu'elle faisait là. Cependant cela ne l'empêcha pas d'être polie et de la saluer gentiment.

- Bonjour.

La secrétaire ne lui répondit pas et sauta sur le téléphone prétextant un appel alors que celui-ci n'avait même pas sonné. Bizarre, se dit Mélyan. Haussant les épaules elle passa la porte en verre qui était ouverte et tenait grâce à un poids glissé juste devant. Elle pénétra dans la salle d'attente. Quatre portes se trouvaient disposés de manière plutôt aléatoire. Entre chacune d'elles se trouvait de petits sièges en fers, comme nous pouvions en trouver dans toutes salles d'attentes digne de ce nom. Au centre de la pièce se trouvait une table basse en verre avec différents magasines rependu dessus. Vraiment classique comme salle d'attente. Ses yeux furent attirés par un homme assis sur l'une des chaises. Il s'agissait d'un policier, il était en tenue et tripotait sa casquette. Il ne la remarqua pas tout de suite, ses yeux rivés sur ses mains. Il avait les coudes sur les genoux dans une position recroquevillé sur lui-même. Mélyan qui se trouvait être une Empathiste aguerrie pouvait pressentir les émotions des personnes qui se trouvaient en face d'elle avant même de les avoir touchés. Depuis peu elle était capable de s'isoler, et d'éviter de trop ressentir les émotions qui planaient autour d'elle. Elle refusait d'empiéter sur la vie privée des autres. Seulement parfois ce n'était pas si évident... et actuellement elle ressentait vaguement la tristesse et l'accablement de l'homme. Il faut dire que sa gestuelle corporelle était un très bon indicateur. S'efforçant à cloisonner son esprit des émotions externes elle s'avança un peu plus dans la pièce.

- Bonjour, Bob, fit-elle doucement.

Bob releva la tête soudainement. Il regarda Mélyan durant un instant, surpris, avant de se lever. Il parcourut les quelques mètres qui les séparaient et la prit dans ses bras. L'étreinte était dure et un peu désespérée. Il la relâcha et s'écarta d'elle. S'assurant au passage qu'elle ne trébuche pas tant il avait été brut.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Lui demanda-t-il étonné.

- C'est ma deuxième maison, sourit-elle. Et toi ?

- Je viens voir Saint Nicolas, lui répondit-il gêné.

Elle avait remarqué que les hommes avaient plus de mal à accepter la thérapie. Sûrement s'agissait-il d'une histoire d'égo masculin et d'un problème à reconnaître l'aide extérieure. Cependant elle n'était pas étonnée de le voir ici. Le bâtiment dans lequel ils se trouvaient abritaient la branche de la Vérité Empathique et tous ceux travaillant pour cette branche. A cet étage se trouvaient les psychologues et thérapeutes qui sont à disposition spécialement pour les forces de l'ordre, les militaires et les Empathistes. L'étage comprenait une trentaine de thérapeutes. Leurs cabinets étaient séparés par petits groupes de thérapeutes, de quatre à six, afin de rendre l'endroit un peu plus privé et de sécuriser psychologique les patients. Chaque thérapeute avait une liste de patient et planifiait les rendez-vous selon les demandes ou, comme le voulait la loi, des jours définit pour les Empathistes. Elle savait tout ça car elle avait posé la question aux bonnes personnes.

Juste une empatheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant