Chapitre 17: Dark day and white night

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Chapitre dix-sept: Dark day and white night.

Elle gisait là, sans vie. Elle avait le teint cireux. Elle ressemblait à toutes ces statues que j'avais vu, à Londre. En silence, je me détournai et sortis. Niall me suivit. Comme a mon habitude, je m'emparai de sa main pour ne plus la lâcher. Depuis quelques jours j'étais un zombie aphone. Je ne remarquais pas les foules de paparazzis qui nous mitraillaient sans pitié ni compassion. Je ne voyais pas les piètres tentatives de Niall pour me réconforter, ni n'entendais les mots apaisants que répétaient le peu d'amis au courant de la situation. Mais aujourd'hui était un jour plus sombre encore que les deux précédents...

Le premier soir, en sortant de l'avion, nous étions directement allés à l'hôpital. Là se trouvaient déjà Greg et Solene. Lui m'avais prit dans ses bras et m'avais caressé les cheveux, elle me murmura d'être courageuse. Dans la chambre, la machine ronronnait doucement. Sa poitrine se soulevait, mais c'est comme si je savais a fond de moi qu'elle n'était déjà plus là. Elle vivait mais elle était déjà morte. Quand les médecins firent irruption dans la pièce, je signai les formulaires. Grave, l'infirmière éteignit l'appareil. Lentement, sa poitrine cessa de bouger pour finir par s'immobiliser entièrement.

- Tout va bien? s'était inquiété Niall

Je n'avais pas répondu, me contentant de hocher la tête avant de sortir. Il me suivit.

Le second jour, c'était celui des visites. Niall avait obtenu l'autorisation de rester malgré l'interview qu'il devait doner avec le groupe. Paul comprenait que j'avais besoin de sa présence, et il l'acceptait. Alors il l'avait laissé. J'avais vu un nombre incalculable de personnes, je n'arrivais pas à me souvenir qui.

Lentement je vis les croque-morts refermer le cercueil et l'emporter. Derrière le corbillard, le cortège funeste se mit en branle. Derrière moi marchaient les quatres autres gars, Perrie et Eleanor. Ils avaient fait le trajet, ils avaient décidé d'être là pour moi. Je suivais la voiture, mécaniquement, car c'était le seul mode de fonctionnement que mon corps semblait accepter. Dans mon dos je sentais la présence de tous ces amis qui se taisaient avec moi: des proches de ma mère, de ses collègues, de Ray, des connaissances de l'école et mon amis Belges. Et c'était bien, ce silence. J'étais la seule à avoir une raison de pleurer, j'étais la seule à l'avoir vraiment connue et même moi, je n'étais pas sûre d'avoir réussi à la cerner dans son entièreté...

La célébration se déroula dans une église presque vide. Tant mieux. Je n'avais aucune envie de voir des tantes aux baisers humides et aux mains tremblantes ou des oncles rapaces souhaitant plus que la part qui leur revient. Je n'avais plus de famille et c'était parfait. Je restai de marbre. Depuis deux jours, je n'avais pas versé une seule larme. Puis je craquai. Quand ils jetèrent la première pelletée de terre sur le cercueil clos, je me mis à hurler comme une démente. Niall me serra contre lui et des torrents s'échappèrent de mes yeux clos. Je me laissai aller contre son torse en pleurant. Je n'avais pas la force de résister encore. J'avais besoin de lacher prise. Les quelques personnes présentes vinrent me présenter leurs condoléances. Aucun ne parvint à créer ce barrage dont j'avais tant besoin pour faire bonne figure.

Lentement, Niall m'enmena jusque chez moi. J'étais calmée mais détruite. J'avais l'impression que plus rien ne serait comme avant. J'étais une coquille vide. Je ne ressentais plus rien, ou du moins j'avais l'impression de ne plus rien ressentir... Maman n'était plus là, et je ne voulais pas vivre dans un endroit où tout n'était que souvenirs. Je voulais pouvoir tourner la page. Cette maison qui n'étais plus la mienne. Depuis deux jours, je dormais dans ce que je considérait comme ma chambre d'enfant. Je n'habitais plus là.

- Je vais vendre la maison, annonçais-je à Niall alors que nous tentions de dormir.

- Pardon?!

- La maison... celle de ma mère. Je vais la vendre. Je vais réaliser mon rêve.

- C'est quoi  ton rêve?

- Tu le sauras bien assez tôt. Mais d'abord, il faut que tu rentres chez toi. Je t'ai enlevé au groupe, à tes fans. Tu ne m'apartiens pas, Niall, et il est temps que tu retournes à Londres. Demain tu prends l'avion avec les autres...

Je m'étais mise à sangloter, ce qui est beaucoup plus facile que d'être froide comme un mur de béton, quand on demande à son copain de s'en aller et de traverser une mer.

- Tu n'as pas le droit de me quitter! Marine! Je t'aime, même si je ne l'ai jamais dit. Je t'aime! Tu ne peux pas me demander de partir...

Il pleurait aussi, il ne comprenait pas. J'avais envie de lui dire que je le savais, que son amour émanait de lui et qu'il n'avait pas besoin de l'épeler. Je le sentais, je lui faisais confiance. Je déchiffrais ses moindres pensées et je ne concevait

- Fais moi confiance, je reviendrai. On se retrouvera toujours. Juste qu'il y a certaines choses que je dois gérer seule...  Je t'aime aussi Niall, plus que tout. Tu es le seul qu'il me reste...

Nous nous embrassâmes longuement, puis il finit par s'endormir. Moi, je n'y parvenais pas, je réfléchissais : est-ce réellement une bonne idée? Ne sera-t-il pas trop tard quand je reviendrai? M'oubliera-t-il un jour? Cessera-t-il de m'aimer? Je sais que c'est la seule chose à faire, si j'ai envie que le nous subsiste.. mais j'ai tellement peur! Je suis trop brisée pour lui résister, pour survivre face à lui, je n'ai pas envie que ma tristesse le détruise...

Voilà, aujourd'hui il rentre à Londres avec les gars. Zayn sembla surpris de nous voir arriver, de le voir donner sa valise. Avant qu'ils ne montent dans l'avion je lui donnai un long baiser, comme un baiser d'adieu.

- Je vais peut-être mettre du temps mais... ne m'oublie pas, je t'aime!

Ils partirent. Je m'assis dans un des fauteils du salon où je me trouvai et pleura encore. Ma mère était partie avec un moitié de mon coeur, Niall venait d'emporter celle qui me restait. Et je devais le reconstruire, c'était la dernière chose qu'il me restait à faire avant de le retrouver.

Je sortais de l'agence. Après avoir récupéré tout ce qui me revenait, j'étais allée dans une agence immobilière et j'avais mis la maison en vente, n'emportant que quelques vêtements et du matériel pour perfectionner le  confort de l'appartement. J'avais embarqué le tout dans ma Mini, que je retrouvais avec plaisir. Nous étions en septembre et je m'étais enfuie. J'avais quitté cette ville et avait espéré ne jamais y revenir... mais ce n'était qu'un espoir. La vente de la maison m'avait obligé à refaire le voyage en sens inverse, rencontrer le couple d'acheteurs et signer. Une fois l'argent sur mon compte en banque, j'étais allée voir la dernière personne qui me soutenait encore, ici. La dernière qui comprenait mon mal...

I hate haters!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant