Imaginarium tome 2 : Sombre Dessein Terminé

29- Équilibre

Quatre jours se sont écoulés depuis que Reirtsedi a manipulé le groupe sous sa tente, comprenant l'avertissement de Gothika et de Gan sur le chemin que Sophia doit poursuivre. Et depuis cette réunion, il a donné l'ordre que, quand la jeune force se déplace, elle doit être accompagnée en la suivant comme son ombre.

Un cri déchirant se répercute dans ses oreilles, en la réveillant en sursaut et en sueur, cherchant autour d'elle d'où peut provenir ce son d'une âme en peine. Le brasero est en train de mourir parmi les cendres, alors qu'elle tente de reprendre sa respiration saccadée avant de décider de sortir de son lit.

Elle se regarde dans la glace disposée sur un petit buffet et remarque une caractéristique étrange. Son coin de l'œil gauche est craquelé. Elle pose ses doigts dessus et effleure la cicatrice qui se forme à la place des fissures. La jeune femme se demande ce qu'il se passe, et se dit qu'il faudrait qu'elle puisse retrouver Herba, mais depuis cette soirée, elle ne sait pas où elle se trouve. De plus, Evy n'est pas revenue pour le lui dire.

Sophia s'habille et sort de son logis pour aller se promener un peu. Ce sentiment depuis mon réveil ne la quitte pas. C'est comme si quelque chose s'était éteint et avait déchiré une partie de son âme.

Elle marche perdue dans ses songes, repensant à ces derniers jours. Malgré la surveillance accrue autour d'elle, elle a pu découvrir que cet endroit regorge de beaucoup de culture. Cela lui a fait penser à une tribu aborigène. Ils confectionnent leurs outils, font de la poterie avec la terre rouge qui les entoure, cultivent les champs et surtout vivent en harmonie. Mais leurs plus grandes fiertés reposent sur le dressage des destriers. Elle s'en est aperçue seulement la veille quand Jackiel l'a amené dans un endroit plus reculé, tous les étalons étaient présents.

Sophia les a regardés pendant des heures galoper dans une immense plaine où d'innombrables piliers de roches se dressent vers le ciel, sa contemplation suivait les lianes qui se rejoignaient d'un pilier à un autre.

Sans s'en rendre compte, ses pas l'on diriger vers ce lieu paisible où la nature ce démarque davantage. Elle se sent sereine ici, laissant son esprit vagabonder à l'ambiance l'entourant. Le martèlement des sabots sur le sol. Le feuillage qui bruisse entre eux. L'eau qui s'écoule tel un petit ruisseau turquoise entre les roches.

Tout comme pour le contraste entre Blasqueen et Pharekth, ce lieu se contredit entre la verdure des plaines et le sol rouge poussiéreux. Tout cet ensemble ne faisant qu'un, rends ce tableau idyllique.

Tidus s'approche de Sophia le visage fermé. Elle est allongée les yeux fermés, soupirant de lassitude et profitant de ce moment calme. Le jeune homme s'assied à ses côtés en silence, ne la saluant en aucun cas. Sophia ouvre un œil et remarque son comportement. Elle se redresse sur ses coudes et lui demande inquiète :

— Ça va ?

Il hausse les épaules sans rien répondre, mais il ne peut cacher la larme qui roule sur sa joue. Sophia se rapproche de lui en le prenant dans ses bras. Elle le berce doucement, tandis que silencieusement il pleure dans contre son cou. Tidus a le cœur meurtri, faisant ressentir sa peine à la jeune femme. Elle s'écarte et lui tend un tissu pour qu'il puisse se moucher. Le jeune homme le récupère et essaie de se montrer discret sans grand succès.

— Raconte-moi.

Il renifle encore, alors qu'il ouvre plusieurs fois la bouche, ne sachant pas trop par quoi commencer. Quand il trouve enfin le fil conducteur, il raconte ce qu'il l'a mis dans tous ses états, la voix chevrotante :

— Je... Je ne me trouvais pas dans ma tente. J'étais dans un lieu où les tornades s'entrechoquent, où les nuages s'épaississent, où les flashs des éclairs se répercutent entre eux pour déchirer l'espace confiné de là où je me trouvais.