Imaginarium tome 2 : Sombre Dessein Terminé

9 - Un souffle dévastateur

En cette fin d'après-midi, dans le bosquet désolé, Sophia porte sa main à sa tête, ressentant la douleur lancinante se répercuter dans son crâne. Elle a pu avertir Draguir de sa présence sur les terres d'Imaginarium et espère au fond d'elle qu'il viendra vite la retrouver.

Rencontrant du bout de ses doigts la formation d'une bosse naissante à la racine de ses cheveux. Elle se redresse, observant les grains de sable s'envoler sous la brise du vent, formant des mini tourbillons avant de se reposer sur le sol meurtri.

Péniblement, elle se lève, chancelante, encore sonnée par le coup qu'elle a reçu plus tôt dans la matinée. Puis, elle se retourne en s'agrippant, le bras bandé pour soutenir son épaule, quand Evy l'interpelle dans sa tête en l'avertissant :

Attention !

D'instinct, elle se recule, scrutant les alentours avec précaution. La luminosité faiblissant, certains endroits du bosquet deviennent de plus en plus difficiles à distinguer.

Profitant de l'ombre d'un arbre mort, la personne ayant attaqué Sophia taille une pointe dans une branche assez longue en ne prêtant pas attention à la demoiselle qui l'a repérée.

Evy profite de l'ignorance de l'intrus pour mettre en garde Sophia en la prévenant :

Pendant ton inconscience, cette personne a essayé de m'enlever de ton poignet.

— Comment ça ? demande-t-elle en s'attrapant le poignet.

J'ai vraiment besoin de te faire un dessin ? crache Evy agacée avant d'expliquer, D'abord, elle a tiré dessus, ensuite elle a tenté avec un couteau. Ne t'étonne pas si tu as des griffures autour du poignet, ajoute-t-il pendant que Sophia examine son poignet. Et, elle a essayé avec l'eau de la source. Mais, le pire, c'est qu'elle aurait réussi, si je ne l'avais pas attaqué.

Evy s'agite et grogne envers l'inconnu adossé à l'arbre. L'affront qu'a subi le dragon fait pester Sophia :

— Et puis quoi encore ! Qu'est-ce que c'est que ces manières ?

Elle replace le bandage autour de son poignet, et se dirige d'un pied ferme vers la personne. Trop, c'est trop pour elle. Dans sa projection, elle comptait botter l'arrière-train de celui qui s'était amusé à l'assommer sans une once d'explication.

L'inconnu repère les mouvements de la demoiselle en arrêtant la taille en cours. Elle se tourne vers l'arrivante en l'attendant patiemment. Quand enfin Sophia arrive à sa hauteur, elle pointe son doigt sur elle et crache son venin :

— C'est quoi ton problème ? Si tu veux le même bijou, va t'en acheter un si t'es jalouse, mais évite d'essayer de me voler le mien !

Cachée sous son capuchon, Sophia ne voit pas le regard plissé de l'intrus, mais un sourire édenté lui fait office de réponse. La demoiselle sent que le courant ne passera pas avec elle quand celle-ci se met à glousser de manière incontrôlable.

— Tu te moques de moi en plus !

Sophia plaque ses mains sur ses hanches en grognant. L'inconnu récupère son bâton posé contre l'arbre et prend appui dessus en gardant la tête baissée pour ne pas dévoiler son visage. De son ton moqueur, elle souffle :

— Ce que tu peux être naïve !

— Qu'est-ce que tu baragouines ?

— Et ça prétend être celle qui doit nous sauver, je crains le pire avec une attitude pareil.

Le sang de Sophia ne fait qu'un tour dans ses veines en entendant la personne la juger sans la connaître. Elle tourne les talons pour s'en aller, mais elle entend dans un murmure :