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"T'as tout nettoyé han? C'est bien"




"J'ai pensé que tu n'allais pas le faire et que tu allais t'enfuir hors de la maison mais bon..."




"On peut voir que tu es un peu plus docile et obéissante qu'avant..."



   "Bon travail, Hana"



   "Je suis fier de toi..."








      Ses mots, les plus gentils et honnêtes qu'il m'ait adressé depuis que j'ai entré dans cette maison, me firent un certain effet de chaleur à l'intérieur de moi.

   Une chaleur que j'ai appris à accepter au fil du temps, une chaleur dont j'ai arrêté de nier l'existence.

    Je ne pouvais la cacher, essayer de la dissimuler s'était avéré impossible.

   Bizarrement, je ne semblais plus être importunée par cette chaleur, qui m'avait tant agacée et mise en colère alors qu'elle se manifestait quand Sangwoo me regardait ou me prenait dans ses bras, se dirigeant vers la cave, où il m'avait enfermé.

   Je n'arrivais plus à la dissimuler, autant s'avouer vaincue et vulnérable que s'attacher à un mensonge vulgaire.

   Cette chaleur appartenait et était dévouée à Sangwoo.

   Seul lui pouvait la contrôler.

   Il pouvait la rendre aussi froide qu'il le pouvait, m'enfonçant dans des profondeurs et des douleurs terrifiantes, tout comme il pouvait faire hausser la ligne rouge du thermomètre, lorsqu'il me souriait ou qu'il me touchait la joue, le tout en usant d'une parcimonie maternelle.

    Cette chaleur lui était destinée et elle représentait l'admiration scintillante et l'amour aveugle que je lui vouais.

J'avais conscience d'agir de façon insensée mais étrangement, j'arrivais facilement à me détacher de cette évidence, lui arrachant toute son importance, ne voulant pas y penser, de la même façon qu'on évitait de penser à nos devoirs, jusqu'à ce que ça nous revole au visage.

Lui agenouillé près de moi.

Moi le regardant, les yeux brillant d'une lueur joyeuse.

Lui caressant ma joue.

Moi souriant, mon premier vrai sourire depuis ma venue ici.

   Je savais que ses remerciements n'égalaient aucunement les efforts que j'avais mis pour nettoyer mon vomi et mon sang mais je ne me plains pas.

   Le voir faire quelque chose d'autre que me rabaisser, me dénigrer et me charrier était suffisant.

   D'ailleurs, la joie que je ressentais alors qu'il avait prononcé mon nom semblait être tellement puissante que j'ai cru avoir découvert une autre sorte de sentiment.

   Je dus pourtant me résonner.

   C'était bien de la joie. Sa puissance dépassait pourtant les autres altercations que j'avais eu avec ce sentiment.

   Assise sur les genoux, les deux mains fixées au sol, me permettant de rester stable, le dos formant une légère courbe, le tissu vert de ma longue jupe s'accrochant à ma peau, Sangwoo agenouillé près de moi.

   Le tableau qu'on formait tout les deux ressemblait plus à l'image d'un maître caressant son chaton qu'un ravisseur démontrant un semblant de compassion envers son otage.

    Sangwoo se penche un peu plus vers moi, posant la pointe de son nez sur mon cou, humant ma nuque.

"L'odeur du sang est collé à toi, Hana" me dit-il, se détachant de moi, me regardant répondre à son regard plein de sous-entendus par une mine étonnée. Je puais. J'empestais même. C'était vrai.

𝐊𝐒 | sangwoo ohOù les histoires vivent. Découvrez maintenant