Chapitre 8

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Le troisième cycle de Arno venait de débuter il y a 3 semaines. Et deux semaines plus tôt, Elya était revenue mais encore en phase de résurrection. Les médecins ont préféré la laisser dans un lieu familier pour sa première résurrection. Arno rentra dans la chambre de son amie où Cyannea volait en rond au-dessus du phénix endormi. Arno pensait la même chose que les médecins, pas vraiment pour le lieu familier mais depuis qu'il connaissait Elya, il savait qu'elle ne voulait pas être seule, elle haïssait la solitude plus que tout.

-Je prends la relève si tu veux. J'ai deux heures devant moi, je vais en profiter pour réviser.

-D'accord, je reviens plus tard alors. Tu m'appelles si elle se réveille, hein ?

La fée s'en alla après avoir eu sa réponse alors que Arno s'installa sur un fauteuil pour ouvrir l'un de ses livres.

Elya ouvrit difficilement les yeux. Des picotements lui parcouraient tout le corps tandis que son feu réchauffa son corps meurtrit et en pleine phase de guérison. La jeune fille à la chevelure grise tenta de se redresser alors que la lune était au beau fixe. Elya constata que Arno était endormi sur un fauteuil avec un livre sur les genoux. Alors qu'elle voulut l'appeler, son regard s'attarda sur la fenêtre, un petit rapace était posé sur le bord de la fenêtre et l'observa très attentivement avant de s'envoler. Elya se leva malgré quelques difficultés, et vertiges, et s'avança vers la fenêtre pour voir un loup se diriger vers la forêt avant de jeter un œil vers la chambre de la jeune fille. Un frisson la parcourut et l'incita à suivre la bête. Essayant d'éviter de réveiller son ami, elle sortit de sa chambre discrètement.

***

La forêt donnait un air effrayant la nuit, les métamorphes et espèces nocturnes rôdaient quand il faisait sombre contrairement aux phénix qui préféraient le jour. La douce brise lui caressait la peau mais grâce à ses pouvoirs, Elya ne souffrait jamais de la température. Elle s'arrêta soudainement, elle se sentait épiée. Des flammes firent leurs apparitions sous forme de marques sur ses avant-bras, signe qu'elle allait utiliser sa magie.

-Je ne vous ferais pas de mal. Intervint une voix tel un chuchotis derrière un arbre.

Une grande créature se tenait derrière l'arbre. Elya ne pouvait voir que ses yeux brillants et ses longs doigts crochus.

-Un métamorphe sauvage... Que fais-tu ici ?

Les métamorphes sauvages, contrairement à ceux domestiqués qui sont humains, ont une apparence plus primaire préférant se transformer en n'importe quel animal au lieu de se référer à une seule espèce. Rare était d'en voir, surtout d'aussi près.

-Je suis un envoyé de Phobos, peut-être que vous ne le connaissez pas. Il a une tête de canidé noire avec un sceptre et une toge à capuche.

-Alors c'est lui, Phobos ? Celui qui était dans mon rêve... ?

-Je l'ignore mais il m'a chargé de vous protéger. Je suis désolé d'être arrivé trop tard pour votre enlèvement, à cause de moi vous avez expérimenté votre première mort.

Elya ne savait pas trop quoi dire. Elle avait plusieurs questions à poser à...

-Quel est ton nom ?

-Les métamorphes sauvages ne donnent jamais leur nom, si nous vous le donnons, on aura l'impression d'être enchaîné voire domestiqué... Appelez-moi Protecteur, cela ira très bien ainsi.

-D'accord. J'ai beaucoup de questions à te poser...

-Malheureusement, je ne pourrai vous donner satisfaction. Je sais seulement à quoi ressemble Phobos. J'ignore qui il est et quel lien vous lie. J'ai seulement accepté sa requête comme la loi de mon espèce me l'indique.

Il était vrai que les métamorphes sauvages sont réputés pour être de bon mercenaires, leur espèce se veut de toujours accepter une requête tant que cela ne va pas à l'encontre de leur principe et de leurs lois. Personne ne connaissait pleinement cette espèce, c'était un véritable mystère.

-Hum... J'ignore si ils vont accepter ta venue...

-Je suis très doué pour me dissimuler. Vous n'aurez pas à vous en faire.

Elya affirma malgré elle, le métamorphe sauvage compte bien accomplir sa mission quoi qu'il en coûte. Ne voulant pas traîner trop longtemps, l'étudiante retourna dans son annexe avec un ocelot sur ses talons.

Le lendemain, des soigneurs vinrent voir Elya dans sa chambre. Le Protecteur s'était caché en serpent sur l'armoire de l'étudiante et observa les médecins.

-Quand nous vous avons trouvé, les soldats ont constaté que de la magie noire a tué vos assaillants. Nous sommes obligés de prendre votre sang pour voir si vous êtes porteuse de cette magie.

Elya les laissa faire quand Arno arriva à son tour.

-Elle va bien ? Demanda t'il.

-Du repos ne lui fera pas de mal même si elle semble prête à reprendre les cours. Vous recevrez vos résultats dans deux jours, votre directeur vous communiquera tout cela.

Après quelques tests, les soigneurs s'en allèrent. Arno s'installa sur le lit et regarda Elya.

-Tu n'imagines pas à quel point je me suis inquiété. Elya ?

Les mains de la jeune fille tremblaient tandis que des larmes coulèrent une à une.

-J'ai eu tellement peur. J'étais seule...je ne voulais pas mourir là-bas...pas seule...

Elle fondit en larmes dans les bras de son ami qui essaya de la réconforter.

-Tout les phénix étaient aux aguets pour quand tu reviendras. On avait tellement peur pour toi. Allez, tout est fini. Je suis là et on va finir nos cycles en vie.

-Ils n'arrêtaient pas de me torturer ! Je ne savais pas ce qu'ils me voulaient.

-Chut, c'est terminé. Ils ne te toucheront plus.

Il resserra son emprise sur elle. Tout le monde avait eu peur. Les victimes étaient revenues traumatisées et en piteux état. Pas au même point que Elya qui a eu son expérience avec la mort. 

A travers le tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant