Chapitre 47

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Deux jours étaient passés et Elya avait fini par se familiariser avec son équipe. Aujourd'hui, la jeune fille comptait faire une petite visite dans les mines du volcan dans le but de trouver un indice sur la migration des phénix. Alors qu'elle passait par le port, elle remarqua des elfes et des marchands s'échanger des produits. Les elfes donnaient des minéraux et les forgerons et marchands leur laissaient des armes.

-Bonjour Elya. Salua une femme en toge.

-Bonjour Leah, qu'est-ce qu'ils font ?

Leah était une conseillère s'occupant des échanges commerciaux, à chaque transaction, elle était au courant.

-C'est un secret entre Karore et Kalanion. Nos réserves de pierres s'épuisent, et si on en a plus, nos chiffres d'affaires risquent de s'écrouler. Mais les elfes ont trouvé une solution, ils ont des plantes qui créent des minéraux. On a donc décidé de faire des échanges, leurs ressources contre nos méthodes de forge. Et le Représentant Alain n'est pas au courant, si il l'était, il changerait nos prix et ce ne serait pas avantageux pour nos deux peuples. Tu comptais te rendre quelque part ?

-Oui, dans les mines du volcan. Je me suis dit que je trouverai quelque chose sur la migration des phénix.

-On se revoit au dîner alors.

Elya affirma. Après avoir été accepté, le Conseil lui a offert un appartement dans l'hôtel des autres historiens mais elle faisait en sorte d'aller manger avec le personnel du conseil et ces derniers, c'était très convivial.

La jeune fille suivit le chemin la menant à la mine. Pendant ce temps, quelque chose titillait le Protecteur.

-Pourquoi ils ne partent pas au-delà de Karore si les ressources sont limitées ?

-Il fut un temps où les ressources étaient illimitées, j'ignore quand cela a commencé. Et si ils vont au-delà de leur territoire, cela va se poser des questions et ils vont perdre de la réputation.

-Et qu'espères-tu trouver dans les mines ?

-Une partie des phénix y vivaient, je pense trouver des similis d'habitats avec des journaux, des notes ou des objets avec lesquels je pourrai lire dans le passé.

Le Protecteur semblait tout excité, leur mission était considérée comme de l'exploration et comme le métamorphe sauvage était du genre à être curieux de tout, c'était la meilleure mission par rapport à être enfermé dans une bibliothèque pour faire des recherches.

Plus ils montaient et plus la chaleur montait, Elya ne subissait pas vraiment cela grâce à son feu tandis que le Protecteur devait se changer en un gros lézard pour s'adapter à la température. Le duo trouva l'entrée qu'ils recherchaient. Mais avant d'entrer, Elya sentit une sensation particulière.

-J'ai l'impression d'être dans l'annexe des phénix. Mais...cette sensation semble être ancienne. Comme une odeur qui disparaît mais laisse une dernière empreinte.

-N'oublie pas que tu peux voir le passé, et en plus c'était l'habitat des phénix. C'est ton instinct de phénix qui te lie à cet endroit comme mon instinct qui me lie à mon habitat, la Forêt Sauvage.

Elle entra et suivit l'odeur, mais plus elle approchait et plus l'odeur changeait. Cependant, la mine était incroyable, la roche était rougeoyante et montrait bien que la lave était à quelques mètres d'eux. Le travail des mineurs étaient très méticuleux, un coup de plus ou de moins aurait pu ensevelir les mines dans la lave. Elya posa une main sur la paroi et ferma les yeux. Elle pouvait sentir les derniers instants de la demeure des phénix. Les cris d'horreurs et de douleurs se faisaient entendre alors que l'atmosphère, à la base calme, était similaire à celle d'une fin du monde. Il n'y avait pas de guerre.

-Il faut partir !

-Qu'Aorth nous garde !

-Allons à Leagards, là-bas nous serons en sécurité.

-Ils ne se sont pas fait attaquer. On dirait qu'ils avaient peur de quelque chose et ont fui pour Leagards.

-Un lieu dans le ciel et assez éloigné pour s'écarter du danger. Examina le Protecteur.

Elya continua son petit bonhomme de chemin, une petite heure plus tard, avant de s'arrêter devant un autre mur. Elle pouvait sentir une présence....morte mais une présence quand même. Le phénix tenta de l'ouvrir un chemin mais les roches étaient trop lourdes.

-Ah Elya ! Vous êtes là ! S'exclama un jeune homme.

-Bonjour Martin ! Dis moi, tu contrôles bien la roche, n'est-ce pas ?

-Oui, j'ai aidé pour une petite partie des mines lors d'un stage. Pourquoi ?

-Tu pourrais les déplacés ? Je crois qu'il y a quelque chose derrière.

Martin accepta. Il s'agissait d'un jeune homme qui faisait partie du groupe d'historiens de Elya, il y a deux semaines, il avait aidé dans les mines pour reboucher certains trous grâce à son pouvoir de la terre. La jeune fille se recula et admira son collègue faire léviter les rochers en toute simplicité. Alors qu'ils s'attendaient à voir un coulis de lave ou un autre tunnel qu'il a fallu reboucher, le groupe remarqua qu'il s'agissait d'une petite pièce, peut-être une salle de repos pour les phénix qui étaient de gardes.

-Elya....regarde là...

Martin était livide et ça se comprenait. Un phénix carbonisé depuis des lustres était accroché sur une paroi rocheuse avec un piquet en plein cœur.

-Il est vraiment mort ? Demanda le jeune homme.

-Oui. C'est l'une des façons de tuer un phénix.

Elya entra dans la pièce qui ne comportait qu'une chaise, une table et une étagère vide.

-Ils ont dû tout vider en s'enfuyant. Mais on dirait que je me suis trompé. Soit il y a eu une bataille soit un phénix est revenu ici mais s'est fait empaler...

Tout d'un coup, les chuchotis se firent entendre en direction du phénix décédé. Ce dernier cachait quelque chose. Elya enleva le piquet et récupéra délicatement le défunt pour le poser sur la table, ventre à l'air. Elle prit un couteau et se fit guider par les voix, quelque chose se cachait en cet oiseau de feu. La fille aux cheveux argentés planta la lame et ouvrit le ventre du phénix. Martin se retourna pour ne pas voir le cadavre se faire éventrer. Une fois l'opération faite, Elya plongea sa main dans le corps et sortit une clé.

-Qu'est-ce que cela fait là...?

Elle reporta son attention sur l'oiseau avant de sentir une larme couler le long de sa joue.

-Elya ? Appela le Protecteur.

-On ne peut pas le laisser ici comme ça...

***

Elya regarde la tombe qu'elle avait creusé et pria. Le Protecteur ne s'attendait pas à ce que sa protégé ait une quelconque croyance. Elle n'en parlait jamais et n'allait jamais à l'église. Mais il ne lui posa pas la question et pria à ses côtés. 

A travers le tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant