Chapitre 35

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En ouvrant les yeux, elle remarqua qu'elle se trouvait dans une rue vide où le ciel était d'un bleu vierge de nuages. Les pavés de pierres étaient accompagnés de maisons et de magasins. Tout était épuré et aspirait à une grandeur qui dépassait la jeune fille aux cheveux argentés. Elya ressentait l'absence complète de vie dans ce centre ville, cet endroit avait ce petit quelque chose qu'appréciait le phénix. Les bâtiments semblaient être d'une autre époque, Elya constata des lanternes créées avec de la magie arcanique qui semblait être la carte maîtresse de l'endroit. Alors qu'elle voulut faire un pas, sa vue s'assombrissait alors qu'un rugissement d'une grosse créature et qu'un piaillement d'un oiseau vinrent l'accompagnés dans les ténèbres.

Eryk posa l'assiette de volaille et des légumes avec une soupe sur le plateau avant de le prendre et de monter les escaliers. Cinq jours que Elya récupérait de sa deuxième mort. Après avoir sauvé la vie de Alain, qui allait mieux, Elya s'était écroulé et quelques minutes plus tard, son cœur avait lâché. Le phénix dormait paisiblement sur son lit, cela faisait deux jours que le cœur de la jeune fille venait battre à nouveau. Le Protecteur s'était transformé en un gros félin à fourrure grise pour réchauffer sa protégée. En effet, la semaine dernière tout les phénix ont eu un coup de froid incompréhensible et le Protecteur réchauffait Elya pour éviter qu'elle n'utilise trop de magie et s'épuiser de trop. Eryk se posa sur le lit et caressa les cheveux de la jeune fille, il faisait cela quand il avait du temps devant lui et il ne pouvait s'empêcher de le faire. C'était devenu un moment de détente pour le phénix. Eryk ferma les yeux et profita du calme tout en espérant que Elya se réveille. En parlant de cette dernière, elle n'avait pas eu de complications lors de sa phase de résurrection ce qui avait rassuré le brun.

Alors qu'il somnolait avec sa main sur la tête de la jeune fille, il la sentit bouger et il comprit qu'elle allait se réveiller. Le phénix enleva sa main et se redressa alors que Elya ouvrit les yeux dans un soupir de bien-être. Eryk vit les iris bleus du phénix s'adapter à la lumière, toujours ce bleu hypnotisant et magnifique. Elle tenta de se redresser mais sa santé ne le permettait pas.

-Attends, je vais redresser ton oreiller. Rassura Eryk.

Elya le laissa faire, trop fatigué pour dire quoi que ce soit. Elle se positionna un peu mieux sur le lit alors que que son ami prit une soupe avec une cuillère pour en lui proposer.

-Tu dois manger, ton corps a subi une baisse de température anormale et te nourrir alors que tu étais en phase de renaissance était très complexe.

Elle hocha de la tête et fut aidée par Eryk pour boire sa soupe et manger son repas sous l'œil avisé du Protecteur.

-Sinon, comment tu te sens ?

-Je suis fatiguée. Et j'ai fait un rêve étrange. Mais je n'ai aucun problème avec ma magie. Répondait-elle avec une voix fatiguée. 

-Tant mieux si ce n'est que la fatigue. Tu veux parler de ton rêve ?

-Mmh ça va aller. Je n'ai rien compris alors ça devrait aller. Qu'est-ce qu'il s'est passé lors de mon absence ?

Le Protecteur posa sa tête poilu sur les jambes de sa protégée, la surprenant.

-C'est rare que tu sois aussi câlin. Indiqua t-elle avant d'avoir un frisson.

-Je suis là pour te réchauffer. Répondit-il.

-Christian est venu te voir, il s'en voulait de t'avoir sous estimé.

-Et c'est tout ?

Il affirma alors que les paupières de Elya devinrent lourdes.

-Tu devrais dormir, tu es épuisée.

Il s'apprêta à prendre le plateau quand Elya le retint.

-Tu peux rester avec moi, s'il te plait ? Je n'ai pas envie de rester toute seule...

Il reposa le plateau et s'installa à côté d'elle avant d'inciter Elya à mettre sa tête sur son torse.

-Tu ne veux pas me dire pourquoi tu ne veux pas être seule ? Questionna Eryk.

-A ma première mort, je me sentais isolée et seule. Même si j'avais mes amis qui me tenaient compagnie, ce n'est pas pareil qu'ici et je veux profiter de ce moment.

Le brun prit son courage à deux mains et se remit à caresser les cheveux de Elya, éveillée. Elle semblait aimer cela. Tandis qu'elle s'endormit, une vision la troubla.

Eryk faisait face à Alain dans son bureau. Ils étaient en pleine discussion sérieuse.

-J'ai désormais une écurie pour mon futur cheval et maintenant que Elya est chez moi, je voudrais que vous lui donniez Comète.

-De quel droit ? Je le nourris et l'héberge, il est donc normal qu'il reste avec moi.

-Je savais que vous diriez cela alors...

Il posa un livre de droit sur le bureau faisant froncer les sourcils du Représentant.

-J'ai fait des recherches et Elya est en droit d'avoir Comète suite à la loi de la vie. Lorsqu'une personne sauve la vie d'une autre, elle est en droit de demander une vie ou son équivalent. En soit, Elya a sauvé la vie de Comète, elle a donc le droit de demander une vie en échange de cela. Elle réclame donc sa licorne sans corne.

Alain se mit à réfléchir, il se devait de respecter cette loi. C'était son devoir de montrer l'exemple.

-Bien, Comète lui appartient.

Elya se réveilla en sursaut et en s'éloignant de Eryk qui sortit de son sommeil. La jeune fille savait qu'elle pouvait voir des choses, en clair des visions. Mais cette vision venait du passé, et du passé de Eryk.

-Elya ? Ca ne va pas ?

-Je...tu as demandé à avoir Comète en mon nom ? Je viens de le voir... J'ai vu ton passé.

Quand elle le regarda dans les yeux, elle comprit qu'elle venait de faire la chose qu'elle ne voulait pas faire. S'infiltrer dans l'esprit d'une personne sans son consentement.

-Je suis désolée ! Je n'aurai pas dû ! Je suis allé dans ton esprit sans ton consentement, je suis désolée ! Excuses-moi, Eryk ! C'est de ma faute ! Je-

-Elya ! Calmes-toi, tu n'y es pour rien. Je voulais simplement t'en faire la surprise mais je crois que c'est loupé. Ce n'est pas de ta faute. Grâce à ta magie noire, tu dois être capable de voir le passé comme tu peux avoir des visions et voir les fantômes et en écoutant les pensées. C'est seulement ta magie qui s'améliore au fil du temps, ce n'est pas de ta faute. Le rassura t-elle en lui prenant les mains tendrement.

Elle était complètement désorientée mais il put la calmer en essuyant une larme sur sa sa joue et en la réconfortant. 

A travers le tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant