A travers le temps

Chapitre 52

Sur Plume, Eryk sortit de l'écurie et se retourna quand un aigle le suivit pour voler dans le ciel.

-Tu t'en sors ? Tu sais qu'on a deux jours et deux nuits pour rejoindre la guilde.

-J'arrive !

Comète trotta avec la jeune fille sur son dos.

-J'ai eu du mal à installer les sacoches à la selle.

-Tu as la lettre au moins ? Tu as rendu les clés de l'appartement ?

-Tu me prends pour qui ? J'ai tout fait comme il se doit. Et jamais je n'oublierai la lettre de recommandation. J'y crois toujours pas ! Je vais enfin devenir érudit. Un phénix érudit, depuis tout ce temps.

-Et tu vas les épater avec la création de notre espèce dont je n'ai pas entendu parlé. La liste de l'Elite et l'autre liste. En plus des quatre vents.

-Sauf que je ne dois pas parler de ces derniers, d'après Aloy, ce serait trop dangereux.

Ils traversèrent le grand pont alors qu'un troupeau de sirènes passait sous le pont.

-Je le jure que quand je serai une véritable érudit, je voyagerai dans tout les royaumes pour découvrir leurs secrets et leurs histoires. S'émerveilla Elya.

-Le conseil a dit que tu devais passer un examen pour être érudit. On logera là-bas en tant qu'invités puis quand tu réussiras, on aura un logement dans la Contrée Grise.

-C'est ça ! En parlant de Contrée Grise, on va passer par là, comme la guilde des érudits s'y trouve. Et comment ça s'est passé à Unissia ? Tu as donné ta démission ?

-En fait... J'ai bien donné ma démission mais avec un motif différent du tien.

Il semblait réticent à dire Elya. Cette dernière rapprocha sa monture de la sienne afin de poser sa main sur son bras.

-Eryk, tu n'es pas obligé de m'en parler. Jamais je ne lirai dans tes pensées que tu le veuilles ou non. Alors j'attendrai le temps qu'il faut si tu souhaites me parler à cœur ouvert.

-Elya...merci... Tu as l'air d'aller bien mieux que ce que je pensais.

-Ah oui ?

-Après ce que tu as appris sur Arami, tout ses mystères lui tournant autour.

-Il est vrai que je suis déboussolée mais je compte ne pas m'apitoyer. J'ai déjà fait une dépression une fois, et je ne compte pas en refaire une seconde.

Ils passèrent par l'arche limitant la Contrée Grise, la terre neutre. Une immense terre où les ennemis n'existaient pas mais où la joie et l'ivresse y régnaient. Mais c'était avant. La Contrée Grise n'est habité que par une centaine de personnes souhaitant être au calme et loin de la civilisation sans être sous le joug d'une personne mais avec un crédo, une devise. Elya passa devant tandis que Eryk la regarda faire. La jeune fille avait une magnifique allure sur son cheval. Le brun se rappela de la rencontre entre elle et son père, ils se ressemblaient et aucun doute qu'ils avaient la même façon de combattre.

-Une magnifique hybride, Phénix du Grand Nord. Pensa Eryk.

Elya se retourna, les sourcils froncés.

-Tu as dit quelque chose ?

-Non, rien.

Un piaillement les fit s'arrêter. C'était le Protecteur, il tournait autour d'eux et semblait avoir vu quelque chose d'intéressant.

-On te suit !

Ils le suivirent en passant par un petit chemin qui les montait au-dessus de la crevasse qui servait de limite à toute la Contrée Grise. Alors qu'ils continuaient le chemin, un étrange frisson parcourut les phénix.

-Qu'est-ce que c'était ? S'inquiéta Elya.

-Les phénix sont liés à la vie, il doit y avoir un cimetière pas loin.

Depuis en haut, ils purent voir les terres s'étendre sous leurs yeux alors que les montures commençaient à stresser.

-Il doit y avoir autre chose qu'un cimetière si ils le sentent aussi.

La Contrée Grise a été créée il y a bien longtemps pour tout ceux qui souhaitaient vivre en paix, sans qu'une quelconque guerre ne vienne empiéter dans leur tranquillité. On dit que si un désaccord apparaissait sur cette terre, les personnes concernées seraient maudites. Le Protecteur se posa sur l'herbe pour regarder une montagne en contrebas. Les phénix le rejoignirent et furent stupéfaits de voir une telle chose. Un immense squelette était assis contre la montagne, une épée aussi géante que lui planté dans le sol.

-Je pensais que la race des géants était une légende. Souffla Eryk.

-Elle a disparu suite à l'invasion des démons, non ? Questionna Elya.

Eryk hocha de la tête. Les géants, une race créée dans le seul but de combattre afin d'équilibrer. Cependant, elle fut éteinte lors de l'invasion des démons et depuis, leur corps repose dans le monde entier de Arcadia.

-J'y pense... Comme tu vois le passé, tu pourrais peut-être voir son passé. Supposa Eryk.

-J'ai déjà essayé mais cela n'a rien fait. Soit je ne peux le faire, soit je suis trop faible.

***

Le soir était un moment idéal pour entrer par effraction dans la catacombe de Unissia. Seul sa barbe grisonnant sortant de sa cape alors que ses yeux aussi noir que les ténèbres scrutaient les tombeaux jusqu'à s'arrêter sur une tombe elfique. Un arbre était planté dans une pièce loin des tombeaux avec une petite figurine faite avec des branches.

-Bonsoir, Ravissante elfe des rebelles. Il se pourrait que vous connaissiez l'emplacement du Vent de l'Est et j'aimerais le connaître. A moi, la porte céleste.

Arami porta sa main au-dessus de la tombe et aspira un flux magique mais au vue de son grondement, ce n'était pas ce qu'il cherchait alors qu'une voix venant de l'au-delà venant le narguer.

-Tu crois vraiment que c'est moi qui l'ai caché ? Allons, je ne suis pas sotte à ce point !

-Qui a caché les Vents ?!

-Désolée, mais je ne suis pas du genre à dire quoique ce soit à un démon dans ton genre !