Chapitre 39

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Le Grand Nord, la pointe extrême nord de Arcadia ne connaissait que la neige et les aurores boréales que Elya a toujours voulu voir dans sa vie. Bien qu'ils étaient des phénix, le froid était maître des lieux ce qui a incité la jeune fille et Eryk à porter des vêtements chauds tandis que les chevaux faisaient leur possible pour emprunter le chemin blanc.

-Et sinon, c'est quoi le truc de commerces avec le Grand Nord ? Demanda la jeune fille.

-Il fut un temps où chaque tribu du Grand Nord mettaient en commun leur marchandise afin de tout vendre à Unissia, comme les autres régions. Mais c'était il y a...100 ans environ. Ce qui a causé cette arrêt vient du fait qu'il y a eu des tensions entre les tribus. Alain veut essayer de refaire cette alliance. Il a envoyé d'autres personnes vers certaines tribus qui pourront potentiellement accepter... D'après mes notes, on ne devrait pas tarder.

-Tu as entendu, Comète ? Tu vas pouvoir te reposer. Toi aussi, Plume.

Les équidés semblaient apprécier cette bonne nouvelle. Eryk avait réussi à ce que Elya puisse l'accompagner, cette dernière commençait à refaire des cauchemars et elle semblait être mal depuis que Marlyne lui avait dit que donner sa vie était normal et qu'elle a été prise comme garde du corps grâce à cela. Depuis, elle était en pleine dépression... En fait, Eryk avait compris que Elya déprimait de plus en plus en restant à Unissia. Le jeune homme faisait son possible pour qu'elle retrouve sa joie de vivre mais lorsqu'elle retourne au palais, un voile se pose sur son visage lui enlevant cela. Elya pourrait quitter son travail mais pourquoi faire par la suite ? Elle était totalement perdue.

Ils virent enfin des installations indiquant qu'ils arrivaient à la tribu recherchée. Les chevaux purent enfin poser leurs sabots sur de la terre, les résidents ont dû déblayer les allées afin de faciliter les déplacements.

-Bonjour ! Salua une femme. Vous êtes les envoyés de Unissia ?

Le duo mit pieds à terre et c'était Eryk qui prit la parole.

-Oui, nous aimerions voir le plus vite possible votre chef afin de commencer au plus tôt cette requête.

-Bien entendu, je vais mener vos chevaux à l'écurie. Notre chef, Ludwig, doit être à la maison longue.

Eryk la remercia et se dirigea vers le lieu indiqué avec Elya. C'était la première fois qu'elle se trouvait dans le Grand Nord, l'une des régions les plus enneigées qui soit.

-C'est quoi la maison longue ? Demanda son Protecteur.

-C'est la maison du chef et un lieu de rassemblement. Vois ça comme la place centrale. Expliqua la jeune fille.

C'était également une première pour le métamorphe sauvage, il était nouveau dans la culture d'Arcadia et de ses habitants. Les phénix entrèrent dans le grand bâtiment afin d'arriver dans la grande salle de rassemblements qui comportait quatre longues tables et plusieurs chaises.

-C'est aussi ici où les fêtes ont très souvent lieu. Indiqua Elya.

Le Protecteur trottina vers elle sous une forme de félin des neiges. Un trône sculpté dans du bois dominait l'ensemble de la pièce, la place du chef. Un homme et une femme sortirent d'une pièce, la femme avait plusieurs papiers au bras alors que sa longue natte auburn lui tombait derrière le dos tandis que l'homme avait le crâne rasé mais une queue de cheval blond platine déambulait.

-Bonjour, nous sommes les envoyés de Unissia afin de conclure l'acte de commerce.

-Ludwig ne devrait pas tarder, il est parti régler une affaire chez le poissonnier.

Eryk retira pleinement sa capuche quand le chef arriva quelques secondes après. Le Protecteur se redressa quand il vit le visage de Ludwig avant de regarder Elya. Elle tremblait quand son regard s'était posé sur l'homme. Il avait des cheveux gris et des yeux bleu identique à la jeune fille. Son visage était carré et inspirait le respect alors qu'on pouvait voir de balafre sur sa joue, il semblait avoir vécu des combats tous aussi difficiles les uns que les autres. La jeune fille enleva sa capuche ce qui arrêta le chef et surpris l'homme et la femme.

-Impossible... Pensa la femme.

-Ca ne peut pas être elle ! Se disait l'homme.

Les pensées de ces deux-là mirent sur la voie Elya. Ludwig avait les yeux rivés sur la jeune fille. L'atmosphère avait complètement changée, la tension était palpable et un voile d'incompréhension mélangé à du mystère noyait la pièce. Elya ne pensait qu'à une chose, cet homme n'était autre que...

-Père ? Intervint quelqu'un.

Un jeune homme, le même âge que Elya et lui ressemblait presque comme deux gouttes d'eau venait d'entrer.

-Je reviens de la chasse, est-ce que tout va bien ?

-Oui, mon fils, ce n'est rien.

Ludwig s'était refermé sur lui-même en un clin d'œil alors que la jeune fille baissa la tête.

-Je préfèrerai qu'on travaille demain, j'ai encore beaucoup de choses à faire et à finir. Sandra, emmène les à leur chambre. Malheureusement, nous n'avons qu'une chambre de libre.

-C'est déjà suffisant, merci. Répondit Eryk.

Le duo suivit la dénommée Sandra tandis que Eryk commença à s'inquiéter pour Elya. Elle était devenue toute chamboulée d'un coup, il commençait à la connaître et la voir toujours dans cet état le mettait très mal. Le trajet se fit dans le silence, tout le monde sentait ce quelque chose entre Elya et Ludwig.

Alors que Sandra laissait le duo prendre leurs aises dans leur habitation, Eryk voulut en savoir plus sur le mal être de son amie. Elya s'était assise sur le matelas quand il lui posa la question.

-Elya...

-Je ne veux pas en parler... Physiquement il me ressemble mais... Je ne vais rien faire et tu ne feras rien non plus. Tu fais toujours en sorte pour m'aider, la preuve avec Comète quand tu es allé voir Alain. Ça ne sert à rien de se jeter sur la première personne qui me ressemble. Promets moi que tu ne feras rien.

-Je te le promets.

***

Dès qu'il entra dans la pièce, la première chose qu'il entendit était un bébé balbutiant. Il s'avança vers le berceau du nourrisson aux magnifiques yeux bleus. Ludwig porta sa main vers le bébé qui s'amusa avec ses petites mains comparés à celui de l'homme.

-Je l'ai appelé Elyanna, elle te ressemble. Ne trouves-tu pas, Ludwig ?

Cette voix le fit sortir de son sommeil. Pas de doutes, ce rêve n'était autre qu'un souvenir qu'il aurait voulu oublié. Le premier souvenir de sa première rencontre avec Elya. 

A travers le tempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant