Sixième

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Le vent du soir me décoiffe mais je me contre-fou.

Un putain de PDG m'a invité à dînera après m'avoir baisé. Étrange non?

Durant le trajet, je pose plusieurs questions à Alexandre, aux quelles il répond avec plaisir.

"Quel âge as-tu?"

"J'ai 28 ans."

"Tu as toujours vécu en Californie?"

"Mes parents vivent à Paris."

"Paris en France?!"

"Non" il rit "Paris au Texas."

"Oh..."

"Et toi? Ton âge, ce que tu fais dans la vie... je veux tout savoir."

"J'ai 20 ans, je suis étudiante en médecine à Stanford."

"Tu es née en Californie?"

"Non." Je soupire " j'ai fais ma scolarité à New York."

"Pourquoi avoir quitté New York?"

"C'est compliqué. Et toi? Pourquoi avoir quitté Paris au Texas?"

"C'est... compliqué." Dit-il avec un sourire narquois.

"Je vois."

"Nous sommes arrivés" il descend de la voiture et m'ouvre la portière.

"Quel gentleman Monsieur Webber" il se contente de rire et de le guider dans le restaurant par la main.

"Il y a beaucoup de queue!" Je l'exclame "on pourrait aller ailleurs."

"Ne t'inquiéte pas, je connais bien le patron."

Nous passons la file et penetrons directement dans la salle.

"Monsieur Webber! Je ne savais pas que vous veniez aujourd'hui." Dit un homme qui doit être le maître d'hôtel.

"Je ne viens pas pour le travail James, j'ai de la compagnie." Il me désigne de la tête.

"Une bien charmante compagnie monsieur."

"Merci" Alexandre et moi répondons en même temps.

"Vous savez où vous asseoir, monsieur. Bonne soirée." Il désigne le fond de la salle puis me souris et incline la tête "mademoiselle"

Je le fais traîner à travers la pièce par Alexandre. Nous prenons place à une table un peu à l'écart.

"La déco te plaît?" Me demande-t-il.

"C'est magnifique." Et c'est la vérité. L'ambiance feutrée des années 50 met incroyablement à l'aise. La musique est présente mais pas trop. Juste assez pour que je reconnaisse l'air.  "Mozart te suis à ce que je vois."

"Comment ca?"

"La musique. C'est une partie du Requiem de Mozart. La première fois qu'on a... qu'on s'est rencontré,  c'était également Mozart. Drôle de coïncidence non?"

"Je ne crois pas aux coïncidences. Je dirais plus que c'est le destin. "

J'ai du mal à comprendre comment le fait que les oeuvres de Mozart soient également là où Alexandre se trouve peut être le fruit du destin. A moins que...

"Tu le fais exprès?"

"Non. Mais j'avoue que si j'avais à décider de la musique, mon choix se porterait sur ce bon vieux Mozart."

"Tu es musicien?" Je demande en sirotant mon cocktail.

"Non, malheureusement. Mais toi, oui si je ne me trompe pas."

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