Dix-huitième

4.3K 178 11
                                    


Alexandre se tient devant moi, une bouteille à la main mais toujours aussi beau. Il ne cesse de s'essuyer le front dont perlent des goutes de sueur.

"Et bien quoi? Tu n'es pas heureuse de me voir?" demande-t-il d'une voix pateuse.

Je secoue la tête car il semble que ma langue ait renoncé à fonctionner.

"Pourtant, on a passé des bons moments n'est-ce pas? En Australie par exemple."

"Aucun de ces moments ne vaut ta depravation" dis-je durement presque surprise par ma voix cassante.

Son rire acerbe me fait frissoner et une peur mêlée à du dégoût m'envahit. Il s'approche de moi à petit pas et l'odeur de l'alcool inonde mes narines.

"Je te fais peur Roxanne? Mais il n'y a aucune raison ma belle."

Nous ne sommes qu'à quelques centimètres l'un de l'autre et son haleine me donne des hauts le coeur. Je tente de reculer mais ma voiture me bloque.

Je suis prise au piège.

Il passe son idexe sur ma joue "Tu es si belle. Nous ferions un beau couple si tu voulais bien oublier mon erreur."

Je repousse sa main "J'évite de faire deux fois la même erreur."

Je me détourne en pensant stupidement que cela va s'arrêter là. Alexandre m'attrape violemment le bras de sorte à ce que je lui fasse face et plaque ses lèvres contre les miennes. Je tente de le repousser mais sa poigne est trop forte sur mes bras. Sa langue tente de percer la barrière de mes lèvres mais je lui refuse et il pousse un grognement de frustration.

"Embrasse moi" murmure-t-il contre ma bouche, me donnant d'avantage envie de vomir.

Pour toute réponse, je lui mord la lèvre violemment et il ne peut rien faire d'autre que me lâcher.

"Tu vas me le payer." Sa voix est remplie de haine.

Je me libère de son étreinte et tente de courir, mais il est plus rapide et me donne un coup si fort, que j'en tombe à terre.

C'est alors que mon esprit cré un voile noir dans lequel je m'enveloppe peu à peu, dans lequel la douleur physique et mentale de ce coup n'est qu'une caresse du soleil sur ma peau.
Un bruit de bouteille brisée me parvient de loin, de très loin, puis le silence, puis rien.

*

Une douleur lancinante me sort d'un sommeil dans lequel je ne me souviens pas être tombée. Je tente de me redresser mais ma tête semble peser une tonne et le marteau piqueur dans mon crâne ne veut pas s'arrêter. Je lève doucement ma main pour toucher ma faucette.

Je me retiens de crier et respire comme si j'étais en train d'accoucher. Des fragments de souvenirs me reviennent en mémoire.

Alexandre. Frapper. Bouteille. Noir.

Avec ça, je ne risque pas d'écrire un livre sur cette soirée.

Je me risque à seulement bouger mes yeux pour repérer où je suis. Le soleil me brûle la rétine et des larmes coulent sur mes joues.

Je reconnais immédiatement la chambre, même si je ne m'y suis trouvée qu'une seule et unique fois.

Comment Diable suis-je arrivée chez Tyler?

Pile au moment où je sors un peu du brouillard, il fait sinon entrée dans la pièce. Vêtu d'un jean noir uniquement, il me fait penser à une version moderne d'Adès, Dieu des Enfers. Ses cheveux en bataille et mordillant son piercing à la lèvre, il est presque séduisant.

"Tu pourrais arrêter de me regarder comme si tu allais me bouffer? Tu vas me faire rougir."

Je lève mes yeux de son torse d'Apollon pour affronter son regard, le rouge aux joues, mais il est rieur malgré les cernes sous ses yeux.

Je redirige mon regard vers ses mains dans lesquelles il tient je tasse de café.

"Pourquoi elle est bandée?" Je demande en désignant sa main droite.

Il soupire et s'approche pour s'asseoir sur le lit. "Il fallait bien quelqu'un pour empêcher Webber de faire quelque chose qu'il aurait regretté."

Je reste bouche-bée. "C'est toi qui... enfin, la bouteille..." j'essaye de formuler à partir des micro flashs qui me reviennent.

"Je suis ton sauveur Carmichael. Tu devrais me vénérer ou quelque chose dans le genre, non?" je ris ce qui me redonne mal au crâne. "Ça va ta tête?"

"Ça dépend. C'est grave si un orchestre de percussions la louent pour répéter?"

Il rit à son tour. "Le médecin a dit que ta tête a du heurter le sol et que le choc te donnerait des douleurs. Des médicaments et ça ira mieux."

Il masse ma cuisse en me parlant. Un silence s'installe entre nous, durant lequel nous nous regardons dans les yeux. D'ailleurs, je n'avais jamais remarqué à quel point les siens sont beaux. On dirait la couleur de la mer après un orage. Un bleu délavé saisissant et envoutant.

Je sens l'atmosphère devenir lourd et je romps le silence.

"T'es super maternel dis-moi"

Il soupire et s'éloigner de moi. Je n'avais même pas vu que nous nous étions approchés l'un de l'autre.

"Tu peux rester jusqu'à ce que tu te sentes mieux." Sa voix est devenue tendue et il est déjà à la porte.

J'acquiesce et il s'en va. Une boule dans ma gorge ne cesse de grossir jusqu'à me donner mal au coeur.

Une question me taraude pourtant.

Pourquoi Tyler est-il toujours là quand j'en ai besoin?

*

*

*

Yooo! Désolée pour ce retard de chapitre.

J'espère qu'il vous a plut! C'est bientôt les vacances alors je pourrai poster plus régulièrement!

Avouez vous êtes à fond sur Tyler gnarf.

Vous avez un nom de ship pour Roxanne et lui?

Donnez votre avis pour ce chapitre :)

Ily

E.

IrrésistibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant