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Pourquoi... Pourquoi j'ai pensé à lui...?

Et putain, pourquoi ça m'a fait cet effet-là ?

Assis sur cette chaise au confort douteux et ayant les mains fourrées dans la poche ventrale de mon sweat à capuche, je discute distraitement avec Armin, Jean et Levi en attendant que le prof m'appelle pour aller chercher mon bulletin. Il fait affreusement froid à la mi-décembre, mais les flocons qui blanchissent le paysage en tourbillonnant avec grâce ainsi que les jours de plus en plus courts sont là pour compenser ce petit désagrément.

La plupart des gens dépriment lorsqu'il fait nuit à seize heures trente, mais pour ma part, j'adore ça. J'ai toujours eu ce côté nocturne qui fait que tout me semble beaucoup plus appréciable en soirée, que ce soit les restaurants, les fêtes ou bien les promenades. Évidemment, j'apprécie tout autant les longues soirées d'été, et c'est pour ça que j'aime toutes les saisons. Chacune a sa petite particularité et je trouve que c'est très bien comme ça.

Je suis interrompu dans mes pensées lorsqu'une main s'agite devant mon visage, me ramenant brusquement à la réalité. Pourquoi ne peut-on pas me foutre la paix juste cinq minutes ?

Moi : Quoi encore ?

Sans le vouloir, j'avais parlé fort et avec une pointe d'agacement dans la voix. Et à mon plus grand dam, c'est le prof qui me répondit.

Prof : Mr. Jäger, votre bulletin.

Je me lève en me raclant la gorge, assez mal à l'aise de constater que ma mini-crise de nerfs avait attiré l'attention des trois-quarts de la classe. Heureusement pour moi, ils sont trop occupés à pleurer à cause de leurs notes ou à demander les points des autres pour rester concentrés sur moi plus longtemps.

Lorsque j'arrive au niveau de mon professeur, celui-ci me lance un regard noir en me tendant un petit dossier bleu que je lui prends en faisant un regard désolé. Certains trouvent que c'est un comportement de faible, mais c'est juste que je trouve ça stupide et inutile de se mettre ses instituteurs à dos sans aucune raison valable. Ceux qui jouent encore à ça au lycée ont sûrement du retard niveau maturité.

Je vous vois venir, à dire que dormir avec un doudou et jouer à pokémon saphir alpha n'est pas un comportement très mature... Mais c'est pas pareil ! Mon kaloo et mon kyogre ne dérangent personne, eux.

Lorsque je retourne à ma place, je suis immédiatement interpellé par mes très chers collègues.

Armin : Ça a été ?

Moi : Je sais pas, j'ai pas encore regardé...

Levi : Donne.

Levi me prend le bulletin en effleurant ma main au passage, créant une vague de chaleur en mon fort intérieur. Ça peut paraître étrange, mais depuis que mon esprit a légèrement déraillé quand j'étais avec Nanase, j'ai toujours cette sensation un peu bizarre au creux des intestins dès que le nabot est proche de moi. Ceci dit, ce n'est encore rien comparé à ce que je ressens quand il se change sous mon nez pendant les cours de sport... J'ai appris à me maîtriser un minimum, mais ça me perturbe bien plus que je ne le voudrais. Je ne comprends pas pourquoi je surréagis comme ça, c'était rien qu'un un accident après tout... Je crois que ça m'a juste mis un peu mal à l'aise, d'autant plus que Levi est un garçon donc ça me paraît encore plus illogique.

Mais bordel, ça fait quand-même plus d'un mois ! Pourquoi je peux pas juste arrêter d'y penser ? Parfois je m'énerve moi-même...

Je le laisse prendre mes feuilles en évitant toutefois son regard et me rassieds à côté de lui, profitant de son odeur qui me chatouille les narines au moment où je passe derrière sa chaise.

BlindOù les histoires vivent. Découvrez maintenant