Levi : Tu as très bien compris.
Et sans un mot de plus, il s'éloigna en direction du groupe comme si rien ne s'était passé.
Je crois bien que je suis dans la merde.
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Assis par terre et emmitouflé dans un plaid que j'avais emporté pour le camping, je regarde les dernières braises du feu de camp perdre peu à peu de leur lueur à cause du froid. Je ne sais pas exactement quelle heure il est étant donné que je n'ai plus de batterie, mais la température a bien baissé depuis la tombée de la nuit et mes cheveux restés légèrement humides à cause de la baignade de toute à l'heure ne sont pas vraiment pour arranger les choses.
Il n'y a plus que moi dehors, et tous les autres se sont visiblement déjà endormis car ça fait plus d'un quart d'heure que je n'entends plus le moindre bruit venant des tentes. Mes yeux se ferment tout seuls tellement je suis fatigué, mais j'ai la flemme de me lever dans ce froid alors je préfère rester là en attendant de me téléporter jusqu'à mon matelas comme quand j'étais petit.
Raisonnement débile, j'en ai bien conscience.
Mon nez commence à m'irriter, alors je ne trouve rien de mieux à faire que d'enfoncer ma tête entre mes genoux pour mettre mon visage au chaud. Dans cette position, j'entends mon propre souffle qui résonne dans mes oreille ainsi que les battements de mon cœur, et ce petit cocon que je me suis moi-même créé ne fait que rendre plus difficile encore ma lutte contre le sommeil.
Mes pensées commencent à divaguer, et mon corps se réchauffa légèrement lorsque je me remémorai la scène des sources chaudes. Je me souviens bien de ce que m'a dit Levi en sortant de l'eau après son massage plus qu'explicite, mais j'ai bien l'impression qu'il va falloir reporter ça à une autre fois au vu des circonstances. Tout ça va bien trop vite pour que j'arrive à suivre, et je n'ai pas envie de prendre le risque que ça parte en couilles entre nous dans une putain de tente alors que je suis crevé et frigorifié, le tout à quelques mètres à peine de nos amis.
Au bout de quelques minutes passées à rêvasser et alors que je me sentais vraiment partir, un bruit de tissu provenant de derrière moi me fit sortir de ma torpeur, mais je ne bougeai pas d'un pouce pour autant.
Levi : Eren ? Qu'est-ce que tu fais encore dehors, viens te c-...
Je sentis mon coeur se gonfler en entendant les chuchotements de Levi, mais il coupa brusquement sa phrase comme s'il avait vu quelque chose. Je ne réagis pas, restant exactement dans la même position de boule, puisque je suis trop assommé par la fatigue pour ne serait-ce que relever la tête dans sa direction.
Levi : Mais quel con, j'vous jure...
Je souris à sa remarque, la tête toujours baissée, mais mon sourire disparut bien vite lorsque je sentis son odeur près de moi ainsi que ses deux bras qui vinrent se loger sous mes genoux et derrière mon dos. Qu'est-ce que-...?
Levi : Putain, t'es lourd...
C'est au moment où mon corps fut soulevé à la manière d'une princesse qu'un souffle chaud vint s'échouer contre mon oreille, faisant brûler mes joues toujours cachées par la couverture.
Levi : Tu vas mourrir de froid si tu restes là.
Je rêve ou il est en train de me porter ? Je ne pensais pas Levi capable d'une telle douceur à mon égard, on dirait presque une autre personne. Mais même si je ne l'ai pas regardé, je sais que c'est lui. C'est comme si j'étais capable de sentir sa présence sans même le toucher.
D'instinct, je me lovai contre lui en faisant semblant de dormir et essayai de m'accrocher à son tee-shirt, mais c'est à ce moment-là que je me rendis compte qu'il n'en portait pas.
Levi : Je dors torse nu, t'as oublié ?
Je ne réagis pas tout de suite, assez gêné du fait de l'avoir touché de la sorte. Il est vrai que Levi dort souvent comme ça lorsque je vais chez lui, mais je prends toujours soin de ne pas me coller à lui et surtout je ne pensais pas qu'il le ferait alors qu'il doit sûrement faire moins de quinze degrés dans la tente...
J'entrepris de retirer ma main de son torse, mais la sienne vint m'attraper le poignet pour m'empêcher de rompre le contact.
Levi : Je sais que t'es réveillé, pas la peine de faire semblant.
Il s'arrêta de marcher en parlant, et c'est en me sentant comme un enfant pris sur le fait que je dégageai mon visage de la couverture pour croiser son regard posé sur moi. Je ne le distingue pas très bien à cause de l'obscurité, mais je distingue très clairement son expression détendue et sereine que je n'ai que peu l'habitude de voir.
On resta comme ça un long moment, comme pour essayer de faire durer ce contact visuel le plus longtemps possible. Je ne sais pas trop si je suis troublé, gêné, apeuré ou les trois en même temps, mais cette sensation qui me retourne les entrailles comme à chaque fois que je le regarde prend des proportions tout à fait fabuleuses.
Levi : Ça te dérange pas de marcher ? Je vais avoir du mal à me baisser pour rentrer dans la tente si je dois te porter en même temps.
Je secouai doucement la tête de gauche à droite, puis posai prudemment mes pieds frigorifiés sur le sol sans manquer de lancer une petite pique à Levi au passage.
Moi : T'as pas besoin de te baisser pour rentrer dedans.
Il ricana silencieusement, sans savoir que ce simple son stoppa mon coeur pendant quelques fragments de seconde.
Levi : Crétin va.
C'est avec un léger sourire aux lèvres que je m'introduisis dans le petit habitacle en tissu, suivi de près par le noiraud. Son odeur qui embaume d'ailleurs cet espace confiné me fit très vite oublier la sensation de froid que je ressentais depuis près d'une heure, et je ne pus réprimer un soupir de soulagement lorsque mon ami referma la tente et que le vent arrêta enfin de martyriser mes pauvres joues.
Je m'assis en tailleur sur mon sac de couchage pendant que Levi se faufile dans le sien comme une chenille, allant jusqu'à resserrer les cordons autour de sa tête ce qui lui donne un air franchement ridicule.
Moi : Tu ressembles à un ver de terre.
Levi : Au moins, moi j'ai pas froid.
Moi : Va te faire foutre.
Levi : Mouais... Ça dépend par qui.
Un sourire malsain apparut sur ses lèvres, et face à ce sous-entendu que je ne pus ignorer, je ne trouvai rien de mieux à faire que de rire nerveusement en me retournant pour cacher mes rougeurs.
Levi : Bonne nuit Eren.
Lentement, je me préparai moi aussi à dormir en me roulant en boule sur mon matelas, faisant de mon mieux pour envelopper tout mon corps avec les couvertures. Et alors que je sentais le sommeil s'emparer de moi peu à peu, un sentiment de satisfaction énorme me prit et mes lèvres s'étirèrent d'elles-mêmes en un large sourire.
Moi : Bonne nuit Levi.
Finalement, il ne s'est rien passé ce soir. Mais quelque part, je sais que je n'ai pas perdu mes chances pour autant car nous avons instauré entre nous quelque chose de vraiment spécial, à la fois fragile mais aussi incroyablement fort que je ne saurais même pas décrire car je n'ai encore jamais été dans cette situation. Je ne sais pas si j'arriverai à gérer tout ça et je ne sais pas non plus où ça va me mener, mais j'ai tout de même envie d'essayer.
C'est un jeu dangereux, mais c'est un jeu qui me plaît.
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Ptdrrr j'suis vraiment désolée j'ai mis deux semaines à sortir le chapitre et en plus il est nul xD mais vous inquiétez pas je me rattraperai avec la suite (du moins j'espère)
Je suis en train de peaufiner le scénario pour ma prochaine ff qui sera un KageHina (parce que c'est juste le meilleur ship) et j'ai vraiment vraiment trop hâte de la sortir :D
La bise à Denise <3
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Blind
Fanfic« - Dis, Levi ? - Oui ? - Tu trouves pas que ça ressemble au gros cliché où, comme par hasard, il se passe un truc au moment fatidique qui empêche les deux personnages de baiser ? - Je me disais exactement la même chose. Un silence s'installe entre...