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Armin : Il est temps de passer à la troisième phase du plan.

J'ai bien l'impression que je ne suis pas au bout de mes peines, moi.

En ce lundi matin, bien que je n'aie aucune interro de prévue aujourd'hui, je sens encore cette boule horrible coincée dans ma gorge et qui refuse de partir depuis que j'ai fait mon coming-out. Je ne sais pas si c'est dû au fait que j'ai l'impression qu'il est marqué « je suis gay » sur mon front et que j'ai peur des potentielles remarques que je risque de recevoir, ou bien si c'est tout simplement parce que je suis le voisin de classe du mec dont je suis amoureux et en face duquel je vais me retrouver dans moins de cinq minutes.

Mais dans les deux cas, ça craint.

Armin : T'oublies pas ce qu'on a dit, hein 'Ren ?

Moi : Ouais ouais...

Mikasa : Vous savez même pas à quel point j'ai hâte de voir ça !

Moi : Allez vous faire foutre, vous rigolerez moins le jour où ça sera votre tour.

Armin : Mais là en l'occurrence c'est le tien, et t'as pas intérêt à te planter sinon je vais te frapper tellement fort que ta tronche ressemblera à celle de Ryûk.

Moi : Avec ta force de moucheron, tout ce que je risque c'est d'avoir un hématome.

Armin : Mais...?!

Le blondinet fit mine de lever la main sur moi, et en tant que gamin immature et provocateur que je suis, je fis une grimace totalement exagérée accompagné d'un « ouuuuh j'ai peur ! ».

Mikasa : Arrêtez de faire les cons, on arrive.

Tout le stress qui s'était envolé l'espace de quelques secondes me revint en plein dans la face, et lorsque je vis Levi au milieu de notre groupe devant l'entrée du lycée, mon coeur se mit à battre tellement fort que je pouvais l'entendre tambouriner dans ma poitrine.

Putain... Depuis que j'ai enfin compris qu'il me plaisait, sa simple présence me fait ressentir des trucs tellement bizarres que j'ai l'impression d'être une ado de quinze ans qui va à son premier rencard. Ça fait carrément pitié, et le pire c'est que je ne peux strictement rien y faire.

L'intéressé se tourna vers moi alors que nous arrivions près du groupe et me fit un signe de la main, signe que je lui rendis assez timidement alors que je le fais pourtant tous les jours.

Mikasa me donna un léger coup d'épaule qui m'extirpa de mes pensées, puis se pencha à mon oreille pour me parler sans que personne n'entende.

Mikasa : Calme-toi, on dirait que t'as un balais coincé dans le cul.

Super, exactement ce que j'avais besoin d'entendre pour me sentir rassuré. Connasse.

C'est donc encore plus crispé que je m'approche de mon « ami » pour entamer nos conversations matinales, et même s'il semble avoir remarqué mon comportement quelque peu étrange, il a la présence d'esprit de ne rien dire.

C'est tout bonnement horrible. Je n'arrive pas à le regarder sans que les sensations de ses lèvres dans mon cou me prennent aux tripes, ou bien que je ne me remémore ces quelques moments où son visage était si proche du mien que j'aurais pu l'embrasser rien qu'en penchant la tête. Mon corps réagit d'une façon démesurée à chaque fois qu'il parle ou qu'il pose ses yeux sur moi, mais il y a toujours cette petite douleur désagréable qui me rappelle qu'il a probablement oublié ce qu'il s'est passé à la soirée de Moblit.

BlindOù les histoires vivent. Découvrez maintenant