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Finalement, il ne s'est rien passé ce soir. Mais quelque part, je sais que je n'ai pas perdu mes chances pour autant car nous avons instauré entre nous quelque chose de vraiment spécial, à la fois fragile mais aussi incroyablement fort que je ne saurais même pas décrire car je n'ai encore jamais été dans cette situation. Je ne sais pas si j'arriverai à gérer tout ça et je ne sais pas non plus où ça va me mener, mais j'ai tout de même envie d'essayer.

C'est un jeu dangereux, mais c'est un jeu qui me plaît.

Armin : Mais t'es con ma parole ! C'est une asymptote là, donc la limite c'est deux !

Moi : Raaah c'est bon, j'ai compris...

Je laisse tomber mon crayon sur la table en soupirant et me prends la tête entre les deux mains, puis essaie de penser à autre chose en espérant me détendre. Ça va faire près de deux heures qu'Armin et moi travaillons sur les limites en prévision du bulletin de Pâques, mais cette espèce de petit génie a réussi à me faire perdre le peu de confiance en moi qu'il me restait.

Moi : Je suis foutu... Je déteste cette matière.

Armin : Mais non, tu verras.

Un blanc s'installe.

Armin : Oh et puis merde.

J'entends le blond trifouiller dans ses affaires, et quelques secondes plus tard, il referma violemment la farde qui était posée devant moi en manquant de me la rabattre sur la tronche, provoquant chez moi un brusque mouvement de recul.

Moi : Mais fais gaffe ! Tu veux me tuer ou quoi ?

Mon ami m'ignore royalement, puis il posa son menton sur sa paume en me regardant d'un air satisfait.

Armin : Vous allez baiser quand ?

Moi : Que... Q-Quoi ?!

Mais qu'est-ce qu'il raconte encore, ce couillon ?

Armin : Sérieux mec, ça doit faire bientôt quatre mois que t'as compris que tu l'aimais et on en est toujours au même stade. Le flirt c'est cool, mais là vous me faites presque de la peine tellement ça se voit que vous vous retenez de vous sauter dessus.

Moi : Je ne suis ni un animal sauvage ni un obsédé, donc ce serait pas mal si tu pouvais arrêter de parler de moi comme d'un toxico en manque.

Armin : Ta gueule, tu vois très bien où je veux en venir.

Je le regarde quelques secondes, avant de me taper le front contre la table.

Moi : Mais je sais pas comment m'y prendre !

Armin : C'est pas compliqué pourtant... Tu vas vers lui, tu le chopes par le colbac, tu lui roules une pelle puis après tu te mets à genoux devant lui et tu le demandes en mariage.

Moi : La ferme.

Armin : ... Ou alors tu lui tailles une pipe.

Moi : T'es vraiment un cas désespéré, tu le sais ça ?

Armin : Mouais, pas faux...

Je me relève et m'enfonce dans ma chaise, les bras ballants, méditant sur une manière d'aborder Levi en fixant le plafond de la salle à manger d'Armin.

Depuis la soirée tente, les choses n'ont pour ainsi dire pratiquement pas changé. On se taquine mutuellement en se lançant des regards en coin ou en créant des contacts physiques très brefs, et bien que je trouvais ça amusant au début, je suis forcé d'avouer que je commence à être sacrément frustré de ne pas pouvoir aller plus loin.

BlindOù les histoires vivent. Découvrez maintenant