4 -- The Freaking Hold-Up

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Aujourd'hui, Jim se sentait nostalgique. Peut-être était-ce en raison de la demande en mariage présentée à Cassandra la veille, ou peut-être était-ce en raison de sa "rupture" avec Fred. Les faits lui donnaient envie de faire le point. Pour cette raison, il avait besoin d'être complètement seul, alors il se dirigea vers le futur gym d'escalade, où il avait déjà commencé à aménager la salle de sport pour répondre aux besoins des grimpeurs. L'endroit était vide, si on excluait les poids libres rangés par volume, les tapis moelleux qui n'avaient pas été installés encore et qui reposaient par paquets dans un coin, ainsi que les tapis roulants et autres machines variées. Bientôt, l'air et toutes les surfaces seraient saturés de magnésie, mais pour l'instant l'endroit était impeccable.

Jim choisit un tapis et lança la machine sans mettre ses écouteurs. Il aimait le calme qui régnait et il décida de s'en imprégner, se concentrant sur le martèlement de ses espadrilles sur la courroie et sur la salle vide qu'il surplombait. Il remercia le ciel qu'Antonio ne soit pas là. Sa journée avait déjà été bien envahie par les Rivoli. En fait, toute sa vie tournait autour d'eux désormais.

Cela dit, Jim n'était pas mécontent, juste surpris par la tournure qu'avait pris sa vie depuis son retour au pays. Il avait certes retrouvé sa mère et son père, mais il avait laissé derrière lui le grand-père qu'il avait retrouvé en allant finir ses études en Angleterre... et un ex qu'il ne regrettait pas le moins du monde.

Si la rencontre avec Antonio n'avait rien eu de très exceptionnel, le jour de sa rencontre avec Luca Rivoli, Jim s'en souvenait comme si c'était hier. À la base, il n'avait pas l'intention d'embaucher de nouvel employé après la reprise du Café, afin d'économiser en vue de son prochain projet personnel — le gymnase. Cependant le nom sur le curriculum vitae, ainsi que l'air surpris de Sophie au moment de venir le lui donner, l'avait fait changer d'idée.

Elle avait bien mentionné un jumeau, mais Jim n'avait pas cru possible une telle ressemblance. À première, deuxième et troisième vue, Luca et Antonio étaient identiques en tous points.

— Good lord! laissa échapper Jim, désarçonné.

Dans quel merdier mettrait-il le pied en embauchant cet homme?

Dans un plus gros merdier qu'il l'aurait cru, ça, c'était une certitude. Mais il ne savait pas, ne pouvait pas savoir, à l'époque, qu'ils n'étaient pas seulement deux, ni du genre à se faire oublier gentiment au besoin.

Les Rivoli étaient partout, tout le temps.

— Bonjour.

Luca brisa l'image d'Antonio en lui tendant la main, offrant par le fait même un sourire de la puissance d'un tord-boyaux. Il venait chercher un travail, et Jim était supposé être en charge dans ces lieux. Ce n'était pas le temps de se laisser distraire... ni d'être grossier.

James, son grand-père, n'aurait pas été fier.

Sorry, s'excusa Jim en serrant la main du bellâtre. Sophie m'a dit que tu ressemblais à Antonio, mais je n'imaginais pas à quel point. Viens dans mon bureau, nous serons plus tranquilles.

Il entraîna l'Italien à sa suite et, en voulant contourner son poste de travail, il en heurta le coin. Le meuble grinça avec violence sur le carrelage, et Jim jura dans sa barbe. Ce dernier rejoignit son fauteuil en tentant d'ignorer la douleur cuisante à sa cuisse droite. Il survola de nouveau la feuille de papier lui ayant été remise, puis releva les yeux vers son interlocuteur.

Poli, Luca attendait debout derrière la chaise qui lui faisait face. D'un geste de la main, Jim l'invita à prendre place.

— Alors vous connaissez mon frère? demanda son interlocuteur.

Comme deux et deux font quatreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant