—Mia, on va dans la même direction.
Furieuse, je me tournai vers Mico.
—Toi, je te retiens avec ton véto ! Comment t'as pu en plaisanter !
—J'ai prévenu Thibault.
C'était encore pire à mes yeux. C'était de sa bouche que le petit frère avait eu ses certitudes. De la personne pour laquelle je m'intéressais. Horrible !
—Tu n'aurais pas dû !
Comment Thibault avait-il dû se sentir ? Aussi misérable que moi en ce moment ?
—Il avait déjà parlé du baiser à Eva.
Son calme me le fit détester. Ils avaient monté cette machination derrière mon dos et Mico trouvait la situation totalement normale.
—Tu ferais mieux de te taire, tu ne fais que t'enfoncer !
—Mia, tu veux bien te calmer ? Passer tes nerfs sur moi ne sert à rien.
—Tu as mal agi, me justifiai-je.
—Tu es énervée contre toi, pas contre moi, ni les autres.
Je le détestai définitivement de me comprendre. Les poings serrés, je poursuivis ma route sans plus prêter attention à lui. Il soupira et me suivit sans essayer de m'adresser la parole. J'eus de la peine pour lui lorsqu'il se stoppa devant la maison de mon père. Je rentrai en claquant la porte et changeai d'avis la seconde suivante en sortant à nouveau. Mico n'avait pas bougé d'un pouce. Je me plantai devant lui, le regard braqué sur ses chaussures.
—Bon, d'accord. Tu as raison et je suis désolée. Je me sens juste trop stupide.
C'était déjà bien assez compliqué d'admettre tout ça.
Derrière moi, je crus entendre la porte se rouvrir.
—C'est pas grave. Tu as besoin de réaliser.
Je hochai la tête, puis il me fit une pichenette sur le front.
—Fais pas cette tête. Thibault t'en veut pas.
Je soupirai.
—Je vais rentrer réaliser tout ça dans mon lit, assurai-je.
—Ok, me sourit-il.
Mes lèvres aussi s'étirèrent un peu. Je le saluai et me dirigeai vers la porte, manquai de frôler l'arrêt cardiaque. Mon paternel se tenait devant la porte, les sourcils froncés.
—Bonjour, M. Park.
Mico l'avait déjà vu, ce bougre ! Mon père lui prêta à peine attention.
—Mia ? chuchota-t-il.
—Je vais m'en remettre, assurai-je avant de m'engouffrer dans la maison.
Ma mission était à présent de me morfondre dans mon lit.
#####
—Ça va mieux ?
A 21 heures passées, tandis que je remontais après le dîner, Mico me téléphona. Il devait avoir un radar, car le timing était parfait.
—Je ne vais pas non plus pleurer pendant trois jours. J'ai encaissé la nouvelle, je repars.
Mico rit à l'autre bout du fil, sans rien ajouter.
—Wow, tu m'as vraiment appelée juste pour ça ?
Un autre signe, non ?
—Evidemment. Ça s'appelle prendre des nouvelles, Mimi.
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Amitié ambigüe
Short StorySimple, naturelle, évidente. Notre amitié pouvait ainsi être qualifiée. Puis, parce que sinon ce n'est pas drôle, il a fallu que de mon côté ça change un petit peu. S'il s'approchait un peu trop près de moi, mon coeur se mettait à faire la course. Q...