Jujutsu Kaisen - Inumaki Toge x OC

Chapitre 6 - Les flux inversés

La journée était chaude, particulièrement humide, merveilleusement belle. Hisae s'était levée d'humeur plus joviale encore qu'à son habitude. Son thé matinal était savoureux, le riz parfaitement cuit et le poisson qui l'accompagnait, frais à souhait. Avant de partir travailler, elle avait pris soin de plier sa plus belle robe et de la ranger dans un sac pour pouvoir se changer en fin de journée. Et quelle journée !

Les clients s'étaient montrés plus nombreux qu'à leur habitude. Elle avait noté au moins sept nouvelles commandes et avait vendu de nombreux objets de décoration. La boutique avait été fermée plus tôt pour lui permettre de se vêtir et de se maquiller. La brune avait opté pour quelque chose de simple, la mettant joliment en valeur. Ne sachant pas si le dîner qu'elle allait partager avec Toge était un rendez-vous, ou un simple repas entre amis, elle avait choisit la sobriété. Observant son reflet dans son miroir de poche, elle vérifia à plusieurs reprises qu'aucun rouge à lèvres n'était venu ternir la blancheur de ses dents, que son mascara n'avait pas coulé et que sa franche ne rebiquait pas. Chantonnant sur les airs de Yumi Matsutoya, elle patienta sagement jusqu'à l'arrivée de son compagnon. La boutique était en ordre, les fours étaient éteins et même son retard ne parvint pas à la sortir de sa petite bulle de bonheur.

Le carillon répandit sa mélodie enchanteresse dans la vieille maison, obligeant la jeune femme à sourire et à se rendre dans la boutique.

_ Ah, je suis désolée, mais la boutique est fermée. Pardonnez moi, il me semblait avoir changé l'écriteau à l'entrée.

Ils étaient deux et à vrai dire, ils ne ressemblaient en rien à la clientèle qu'elle avait l'habitude de voir. Décidant qu'il ne fallait pas juger les gens à leur tenue vestimentaire, elle garda son sourire bienveillant et s'excusa une nouvelle fois en voyant qu'ils ne bougeaient pas.

L'air vibra légèrement, ils firent un pas en avant. L'homme posa la main sur le katana attaché à sa ceinture. Hisae cessa de sourire sur le champ et fit à son tour un pas, en arrière cette fois. Il ne lui semblait pourtant pas que le quartier était habité par des mafieux. Avait-elle contrarié un gang du coin sans s'en apercevoir ? Ils faisaient sans doute erreur.

Mais tout dans leurs regards indiquaient qu'ils savaient exactement ce qu'ils faisaient.

_ C'est vrai qu'elle ne ressemble pas à un fléau , s'étonna la femme aux cheveux pervenche. Enfin, ça m'est égale. La paie est suffisante pour me faire tenir toute l'année.

_ Cesse donc de penser à l'argent, Mei Mei. Nous sommes là parce qu'elle représente une menace.

_ Il doit y avoir erreur, balbutia la brune en tentant de reculer doucement vers son atelier, là où elle pourrait sans douter s'armer de ses outils - même si elle doutait de sa capacité à désarmer un homme possédant une lame aussi grande sans y laisser un bras.

_ Pas d'erreur possible, je n'ai jamais vu quelqu'un dégager autant d'énergie, rétorqua l'homme aux cheveux noirs. Finissons-en rapidement, je n'ai pas envie de m'attarder ici.

Comprenant qu'ils n'abandonneraient pas, la jeune femme prit ses jambes à son cou et se précipita dans son atelier pour récupérer ses outils et se dissimula derrière la porte. Ses deux assaillants prirent leur temps pour arriver, si bien qu'elle eut le temps de blesser l'homme, qui fut le premier à entrer. Grognant de douleur après s'être pris un rifloir dans la côte, il fit un bond sur le côté, furieux d'avoir été piégé aussi facilement. Sa plaie était profonde, mais elle n'avait atteint aucun organe. Un part un gros saignement, il ne risquait pas grand chose. La bleue gloussa, avant de relever la tête, affirmant qu'un autre « exorciste » arrivait. Laissant son camarade seul, elle retourna à l'entrée pour l'accueillir, curieuse de voir quel collègue allait les rejoindre.