|Chapitre 1|

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"Le sport va chercher la peur pour la dominer, la fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre ... " -Pierre De Coubertin


PDV extérieur :

Chelsea se réveille en sursaut, une affreuse nausée lui torturant l'esprit. Prudemment elle se dresse sur ses pieds, le sol tanguant sous ces derniers. Elle se rassoit sur son lit, ferme les yeux durant quelques minutes et enfouit son visage dans le creux de ses mains. Puis elle relève soudainement la tête : ses nausées ont disparues. Elle file à la douche. Chelsea a dix-sept ans, dans un mois précisément elle en aura dix-huit, ce même jour sera le plus important de toute sa carrière puisqu'elle participera à ses derniers JO de la jeunesse, elle entrera ensuite dans la cour des grands. Chelsea enfile ensuite un simple jean noir, avec un débardeur moulant blanc et sa veste du club noir et blanche. Elle met ses blazer blanches, se brosse les cheveux et se fait une simple queue de cheval haute puis elle sort de sa chambre en trombe. Elle dévale les escaliers, manquant plusieurs fois de tomber, croisant sur son chemin d'autres gymnastes.



PDV de Chelsea :

Je débarque dans le self qui est aussi bruyant que d'habitude, 114 gymnastes y sont en train d'y petit-déjeuner tranquillement. Je suis scolarisée dans cet établissement depuis maintenant bien des années, de nombreux sportifs de hauts niveaux y ont été formés. Il y a des gymnastes mais aussi des nageurs, des basketteurs et des footballeurs.Je prends un plateau et me sers : une pomme, un bol de céréales, du jus d'orange et du lait. Je me dirige ensuite vers ma place habituelle à la table des vétérans où se trouvent les meilleurs sportifs. Je sais ce que je vaux je connais mon talent ainsi que mes capacités. J'entame ma pomme, mais à peine trois bouchées plus tard, je repousse mon plateau avec découragement : je n'ai pas faim, comme tous les jours, comme tous les matins. Agacée, je me lève brusquement, prends mon plateau et pars le débarrasser. Je commence aujourd'hui par quatre heures de cours et enchaîne avec 5 heures de GRS minimum. Je me rends alors dans ma salle de cour.

La matinée file comme d'habitude : anglais, maths, français, histoire, les matières toutes plus ennuyantes les unes que les autres. Je n'écoute plus mes professeurs depuis longtemps, le fait de relire mes cours le soir me suffit entièrement : je suis plutôt intelligente dans ce domaine là. Je sais pertinemment que je pourrai avoir l'air de me vanter mais je le répète encore une fois : je sais ce que je vaux. J'ai grandi dans un environnement où je dois me battre pour prouver ma valeur, je ne peux donc pas me permettre de ne pas avoir confiance en moi. Les heures passent et midi arrive enfin. Je sors précipitamment de ma salle de cour et me rends devant mon casier.

" Chel' ! Crie une voix que je reconnaîtrai entre mille. Ca fait longtemps ! Dit mon frère essouflé.

- Salut Mark. Replique-je froidement.

- Ça va ? T'as passé une bonne semaine ?

- On peut dire ça comme ça et toi ? Lui demande-je.

- Ça va, bien qu'un peu fatigué, t'as entraînement cet aprèm ?

- Oui, t'as basket toi, non ? Dis-je à mon frère d'une voix désintéréssée.

- Yup, bon ben ... euh ... à plus.

- A plus. Répondis-je en soupirant."

En déjà 11 ans de scolarisation, je n'ai passé que très peu de temps avec mon frère jumeau, Mark. Nous ne nous sommes jamais très bien entendu et n'avons jamais été très fusionnels. Avant notre arrivée dans cet établissement notre relation était déjà très houleuse et pratiquement inexistante. Seul notre physique trahit notre appartenance à la même famille. Je me dirige ensuite vers le self, me sers mon déjeuner et me dirige vers ma table sous le regard des nageurs. Je ne suis jamais sortie avec quelqu'un par manque de temps et d'envie, mais je sais pertinemment que je ne laisse pas la gente masculine indifférente. Je m'assois en face de Kyara (une soi disant "amie") et entame mon repas : des pâtes à la bolognaise. Mais à peine ai-je commencé mon repas, que je le repousse une fois de plus, souffrant d'un haut le cœur. Ma tête tourne et des frissons me parcourent de haut en bas. Je me lève et file dans les vestiaires pour me préparer. J'arrive évidemment plus d'une demie-heure en avance. J'enlève mes habits et m'assois, la fraîcheur de la ferraille me faisant frissonner, je suis désormais en sous-vêtements. Au bout d'une dizaine de minutes passées seule, Maria ma coach arrive. Cette dernière est une belle femme et m'entraîne depuis maintenant 11 ans. Contrairement à toutes les autre gymnastes, je n'entretiens pas de relations amicales et encore moins fusionnelles avec Maria. Elle n'est que ma coach et rien d'autre, pour la grande majorité de mes "amies", leurs entraîneuses sont en quelques sortes leurs secondes mères ou leurs grandes sœurs ainsi que leurs confidentes. Pour moi, Maria n'est rien de tout ça, une relation autre que professeur-élève serait impossible. Elle est bien trop froide, calculatrice, acerbe, intolérante et manipulatrice.

W.Y.F.S.D (Tome 1) - En Réécriture /!\Où les histoires vivent. Découvrez maintenant