|Chapitre 13|

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  « Il faut que le corps ait de la rigueur pour obéir à l'âme...Plus le corps est faible, plus il commande ; plus il est fort, plus il obéit. »  

-Jean-Jacques Rousseau 

(Je vous recommanderai à un moment dans le chapitre une musique à lire avec un passage précis, à vous de voir si oui ou non vous le ferai, mais je vous le recommande car la musique amplifiera les sensations, les émotions et les réactions décrites des personnages. Bonne lecture :))

Le traque me frappe de plein fouet. Je lève la tête et contemple alors le gymnase me surplombant. Nerveuse, je ne cesse de triturer mes mains, me tordant les doigts violemment. Je ne souhaite plus qu'une seule chose à l'instant présent : rentrer dans ce foutu bâtiment et enfiler mes demies-pointes. Je pousse la porte du gymnase, anxieuse. Je sens le regard pesant de Miami sur ma nuque. Elle aussi est stressée, stressée pour moi. Elle aussi a peur de ce qui pourrait m'arriver sur le praticable. Je me retrouve en plein milieu du hall d'entrée. Désorientée, je titube un peu, ne sachant dans quel direction aller. Le complexe sportif est immense, les panneaux présents accrochés aux murs indiquent la présence de nombreuses salles. Je suis la flèche où il y est indiqué "Gymnastique", je pousse plusieurs portes mais ne fait que tomber face à des pièces remplies d'agrès. Tout au bout d'un couloir quelconque, j'ouvre une porte et découvre une immense salle. Le praticable est déjà déroulé, j'attrape mon sac de sport, sors mes engins et les poses au sol. Je saisis ensuite ma tenue et me dirige vers les vestiaires pour me changer. Une fois arrivée, je me déshabille lentement en me regardant dans les miroirs. Les couleurs de la pièce sont froides, austères, les néons ne font que grésiller et diffusent une lumière blafarde. Mon corps, bien qu'encore un peu mince, a bien évolué. J'esquisse un sourire, fière de mon parcours. Je n'ai pas honte d'avouer que je me trouve jolie. Et bordel qu'est ce que ça fais du bien d'affirmer ces mots là. Qu'est ce que ça fais du bien de me dire qu'après toutes les épreuves traversées, je suis encore là. Je me retrouve en sous vêtements et enfile donc mon short de sport noir d'entraînement et mon débardeur porte bonheur. Ravie, je me tourne pour observer mon reflet, mon prénom est floqué sur le dos de mon t-shirt en lettre d'argent. Je me sens revigorée. Et pour la première fois depuis des mois, pour la première fois depuis des semaines de privations, de douleurs et de sacrifices, je me baisse et enfile enfin mes demies-pointes.

Bouleversée je m'assois et redécouvre la sensation apportée par le chausson. J'esquisse quelques mouvements, le tissu se détend alors légèrement, les élastiques se raffermissent à nouveau. Je prend ma bouteille d'eau et retourne sur le praticable. Je branche ma clé USB à la chaîne HI-FI et lance une playlist au hasard pour m'échauffer. Miami me fixe dans les gradins, silencieuse. Je l'ignore, j'ai besoin de me concentrer, de me donner de nouveau corps et âme à cette discipline qui m'est si chère. Je pose un pied sur le praticable qui s'enfonce dans ce dernier. Je frissonne au contact de la moquette, hantée par d'anciens souvenirs. Je me laisse peu à peu aller et me détend, pour entamer doucement quelques tours de praticable. Miami me gueule d'aller moins vite mais je me fais confiance. Je sais de quoi mon corps est capable, je sais qu'il n'est pas tout à fait remis, mais qu'il peut encore performer correctement. Je m'arrête essoufflée et entame des étirements quelconques mais basiques pour échauffer mes quadriceps, mes aducteurs, mes coups de pieds, mon dos, ma nuque ect ...
Une fois étirée, j'attrape mon ruban et effectue quelques serpentins avec ce dernier. Je suis foudroyée sur place, choquée par les sensations présentes dans mes mains. C'est comme si tout était redevenu comme avant, comme si mes doigts se souvenaient des moindres mouvements, les réflexes mettent un petit peu plus de temps à arriver, les souvenirs me frappent mais je résiste : je dois vivre le moment présent. Je lance mon ruban le plus haut possible et le rattrape, mes habitudes n'ont guère changées, mes repères me reviennent. Je pose mon ruban et travaille mes grands écarts : j'ai perdu légèrement de ma souplesse, mais rien de grave, il faudra cependant la retravailler sans trop tarder. J'enchaîne quelques équilibres et sauts. Je ne décolle du sol plus autant qu'avant mais ils restent sans aucun doute bons. Je ferme les yeux et m'assoie sur le sol, perturbée. Je ne dois pas me renfermer sur moi même, je ne dois pas entrer à nouveau dans le même cercle vicieux. Je dois à présent trouver ma propre voie, trouver mon propre équilibre. Miami hurle mon prénom, complètement paniquée. Je ne répond pas et maintiens mes yeux fermés, agacée. Elle se jette à mes côtés. 

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 21, 2017 ⏰

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W.Y.F.S.D (Tome 1) - En Réécriture /!\Où les histoires vivent. Découvrez maintenant