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We're two slow dancers, last ones out
And the ground has been slowly pulling us back down
You see it on both our skin

We get a few years and then it wants us back


Two Slow Dancers - Mitski

Jean bailla une énième fois, il était fatigué, et il avait hâte que le prochain groupe vienne prendre la relève. Il regarda son ami, accoudé au rebord de la tour de guet entrain de regarder avec une grande admiration le ciel étoilé. Jean chercha la force de se lever de ses muscles douloureux, et vint se placer à ses côtés, il lui donna un léger coup de coude dans le bras et celui-ci lui sourit avant de reposer son attention sur le ciel.

-Tu sais qu'on doit surveiller la terre, pas le ciel?

-Je sais, mais je trouve toutes ses étoiles magnifiques. Ça me rappelle des souvenirs, des moments qui me manquent.

-Tu vie la nuit?

Marco rigola et tourna la tête vers Jean gardant ce sourire qui décorait son visage chaque jours. Après ce jour où Marco lui remit indirectement les idées en place, il n'arrêtait pas de penser, de trop penser, et ce n'était pas son genre. Il s'en était rendu compte après leur petite discussion nocturne de la dernière fois, mais il c'était attaché au brun. 

-Non! Mais mes parents avaient l'habitude de danser sous ce ciel étoilé pour chaque occasion. Apparemment le jour de leur mariage ils n'ont pas cessés de danser, jusqu'au lendemain matin.

-Ça alors, ils aiment danser tes parents.

-Je crois que c'est surtout car c'est un moment intime et merveilleux qu'ils partagent ensemble. Je savais danser avant de savoir parler grâce à eux, et je n'échangerai ça pour rien au monde!

-Tu sais danser toi?

-Je sens ton jugement! Et toi, tu sais danser?

Jean détourna le regard et haussa les épaules. Non il ne savait pas danser, mais cette situation devenait étrange et il redoutait la suite. Il voulait lui prouver qu'il savait faire pleins de choses, en fait il voulait juste l'impressionner, il voulait que Marco soit impressionné.

-Ouais, bien sûr.

Marco le connaissait, et il devina vite grâce au ton de sa voix et le fait qu'il détourne le regard que ce n'était pas aussi vrai qu'il voudrait l'affirmer. Il le connaissait, beaucoup trop que ce qu'il pouvait croire.

-Je sais que tu mens.

-Pas du tout!

-Aller viens!

Il l'entraîna par le bras au milieu de la tour en bois, heureusement pour eux, elle était assez grande. Il plaça son ami devant lui et prit la main gauche du châtain et la plaça sur son épaule tandis qu'il plaça sa main derrière son épaule. Jean avait sentit son pou s'accélérer lorsqu'il lui avait prit la main, sous le gêne il préféra ne rien dire et le laisser faire. Il avait chaud, très chaud, et il remercia le nuage qui passa devant la Lune pour cacher ses rougeurs aux joues. Il expira un coup, il se trouvait ridicule d'avoir ce genre de réaction, il fallait qu'il se reprenne.  Le brun prit ensuite sa main droite et la serra dans la sienne. Il faisait tout ça avec beaucoup de délicatesse et de douceur. Il retourna son attention sur Jean en face de lui.

-Tu as juste à te balancer de gauche à droite, je vais mener. OK?

Il préféra ne rien dire et Marco commença à bouger. En fait, ce qui le gênait n'étais pas tant de danser au milieu de la nuit dans une tour de guet en bois, ou même de danser avec Marco, non il avait peur de se rater sur quelque chose que maîtrisait si bien son ami. Il avait sa propre fierté. Alors même si il essaya de faire de son mieux, il ne pu manquer de lui marcher sur les pieds. Mais au lieu de se plaindre et de lui ordonner de faire attention, celui-ci riait, et son rire avait quelque chose d'envoûtante, de sincère et de joyeux. Alors il n'avait plus peur de le décevoir.

Après avoir fait le tour plusieurs fois, Marco tandis le bras et Jean fut envoyé à l'autre bout de la petite plate-forme avant d'être de nouveau attiré devant lui. Marco lui serra de nouveau sa main droite, elle était chaude, et c'était agréable, il n'avait pas envie de lâcher prise. Ils se regardèrent un moment. Jean reprit son souffle suite à cette danse périlleuse, pourtant Marco lui adressa un léger sourire comme à son habitude avant de lui lâcher les mains. Jean relâcha ses mains le long de son corps. Il n'osait rien dire, peur de briser cette atmosphère qui était entrain de s'installer. Il n'aurait pu poser un mot dessus, Marco lui l'aurait sûrement pu.

D'un geste hésitant, Marco posa ses mains sur les joues du châtain, il ne bougea pas, mais à ce contact il sentit son cœur rater un battement. Il voyait Marco plus qu'un confident, plus que son meilleur ami, il avait confiance en lui.

-Je peux?

Et Marco était quelqu'un de précieux, de gentil, de généreux, d'incroyable. Quelqu'un qui se souciait toujours des autres. Un rêveurs avec des ambitions. Mais si il ne partageait pas les mêmes idées que lui? Et si il avait d'une chose que lui ne voudrait pas, est-ce que ça serait grave? Il regarda les nombreuse tâches de rousseurs sur ses joues, elles lui rappelaient le ciel étoilé. Cette pensée lui donna une nouvelle pression dans son cœur, il ne se sentait pas seul, il n'avait pas peur d'être seul, parce que Marco était là. Il passa ses mains dans la nuque du brun et l'attira vers lui pour l'embrasser.

Le geste était un peu brusque, et l'adrénaline dans ses veines le brûlait. Mais Marco pressa plus ses mains contre ses joues. Ce baiser fut la chose la plus magique qu'il aurait pu imaginer.

Two Slow Dancers [ JARCO ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant