Chapitre 10. Confrontations, deuxième partie.

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L'excitation des Serpentard ne s'était nullement atténuée avec le temps. Le 4e match de l'année avait été remporté par les Gryffondor et comme les Serpentard étaient assurés de gagner leur troisième match, les Poufsouffle étaient définitivement éliminés de la course. Le seul obstacle à la victoire des Serpentard était l'hypothèse où le gagnant du dernier match aurait un score final très conséquent. Comme la probabilité était mince, ils se sentaient déjà maîtres de la Coupe de Quidditch. Les Gryffondor, confiants, étaient persuadés de pouvoir transformer la Coupe aux couleurs de leur maison. Les Serdaigle s'accrochaient eux aussi à leur dernier espoir et refusaient de s'avouer vaincu. Les Poufsouffle, bien que retirés de la compétition, ne perdaient pas de leur enthousiasme et attendaient les derniers matchs avec impatience. A cette humeur festive s'ajoutait le temps, beaucoup plus doux à mesure que le printemps approchait. Le mois d'avril avait offert des températures supérieures à la normale et nombre d'élèves profitaient des premiers beaux jours de Soleil. Enfin, pour accentuer l'euphorie générale, il ne restait que quelques jours avant les vacances de Pâques. Il n'y avait que des bonnes nouvelles à Poudlard. Cependant, à l'opposé de ses camarades, Ellie était en proie à une réelle détresse ; elle avait perdu le bracelet offert par son frère aîné Ezy. Comme le bijou était devenu son talisman porte-bonheur lui rappelant sa famille, elle ne le retirait jamais. Aussi, quand elle vit un jour son poignet nu, elle fut prise d'une panique mêlée de tristesse. Jose l'avait aidé à chercher et ensemble, elles avaient fouillé le dortoir de fond en combles, sans succès. Ses amis tentaient de la réconforter mais rien n'y faisait ; elle était inconsolable. Peu avant la fin du mois de mars, Terry avait eu l'erreur de dire que « ce n'était qu'un bijou après tout », ce qui lui valut un regard noir de Jose. Pour éviter de trop assombrir l'ambiance, Ellie s'efforçait de sourire mais elle restait dépitée. Rongée par la culpabilité, et n'étant pas parvenu à retrouver le bracelet, elle s'était résignée à envoyer une lettre à son frère pour lui annoncer la nouvelle. Le hibou de l'école qu'elle avait emprunté était revenu très vite.

« A ma plus adorable des sœurs,

Ellie, ne t'inquiète pas pour le bracelet ! Je sais que tu ne vas pas aimer ce que je vais te dire, mais il ne s'agissait que d'un simple bijou. Nous pourrons toujours t'en offrir un autre, il est inutile de te mettre dans tous tes états. C'est normal de perdre des objets au cours de sa vie, même s'ils sont importants à nos yeux. Si tu savais le nombre de fois qu'Exy a perdu ses lunettes ! Ou qu'Eddie a perdu sa baguette (mais c'est un secret, les parents ne sont au courant que de la fois où il l'a égaré en troisième année en pleine période scolaire). Et puis, tu sais, avec le temps, nous finissons même par perdre des gens. C'est comme ça, on n'y peut rien !

Je me rends compte que ma lettre est un peu trop déprimante, donc je vais essayer de l'égayer un peu. Que dirais-tu de m'accompagner t'acheter un nouveau bracelet pendant les vacances de Pâques ? J'essaierai de prendre un jour de congé et nous irons ensemble ! Tu pourras toi-même choisir le modèle comme ça (et nous pourrons l'ensorceler pour que tu ne le perdes jamais, haha).

Réponds-moi vite pour que je puisse me préparer à retourner en France. En attendant, voici quelques petites choses pour te remonter le moral !

Je t'embrasse très fort, j'ai hâte de te revoir.

Ton frère préféré,

Ezy ».

La lettre avait été accompagné d'un colis assez volumineux rempli de friandises, dont certains étaient introuvables en Europe comme des chocolats fourrés au beurre de cacahuètes, ainsi que des ouvrages sur la Défense contre les forces du Mal. Touchée par le geste, Ellie s'était dépêchée de répondre qu'il était inutile d'acheter un autre bracelet. Elle considérait que c'était sa faute si elle l'avait perdu et elle refusait de recevoir plus de gentillesse de la part de son frère. Dans tous les cas, la missive d'Ezy l'avait mise de meilleure humeur. Elle partageait les friandises avec ses amis et s'attelait à décortiquer les livres. Terry avait inlassablement harcelé le professeur Sullivan à chaque occasion. Comme le professeur n'était jamais présent aux repas, il devait l'attendre après ses cours. Finalement, il céda à sa demande et leur donna l'autorisation à la condition qu'ils soient les seuls à s'en servir et uniquement pendant les vacances de Pâques. Les quatre amis ne s'étaient pas attendus à cette dernière condition, qui représentait une difficulté ; ils avaient déjà tous prévenu leur famille respective qu'ils rentraient pour les vacances. La question de créer un groupe d'entraînement resta donc en suspens.

Poudlard - 1989Où les histoires vivent. Découvrez maintenant