Poudlard - 1989

Chapitre 12. Duel de sorciers.

- J'ai rarement vu quelqu'un d'aussi brillant à un si jeune âge.

Le professeur Sullivan s'approcha du groupe d'amis qui était resté figé sur place. A chaque pas, son corps semblait fondre. La bedaine d'hydromel disparut et laissa place à un corps plus musclé. Sa taille rétrécit de quelques centimètres et les cheveux grisonnants se transformèrent en une belle chevelure rousse. Les yeux gris se tintèrent d'un vert d'eau, similaires à ceux d'Eléanore. Lorsqu'elle fut à leur niveau, ce n'était plus un sorcier dégarni qui se tenait mais une jolie sorcière d'âge mûr.

- Malheureusement, rien de bon n'arrive à ceux qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas.

- Vous allez nous attaquer ? demanda timidement Jose.

- Je me demande, dit doucement Mme Debussy.

Ellie respira lentement et attrapa discrètement sa baguette magique.

- Inutile, Stevenson. Si j'ai réussi à esquiver le MAMF, je n'aurais aucun mal à battre quatre enfants.

- Vous vous en êtes tirée en jetant votre fille, répondit Ellie avec dégoût.

- Je ne te permets pas de parler comme ça à ma mère !

Eléanore arriva à son tour, les joues roses après avoir couru. Le visage déformé par la haine, elle pointa sa baguette directement sur Ellie.

- Ce n'est pas ma mère qui m'a jeté, dit-elle la voix tremblante. Je me suis jetée au milieu. Pour la protéger.

Sans réussir à l'expliquer, Ellie fut prise d'un sentiment de sincère pitié envers elle.

- Doucement, ma chérie, dit tendrement Mme Debussy. Ca ne sert à rien de t'énerver.

Eléanore baissa légèrement sa baguette au contact de sa mère.

- Que vais-je faire de vous, maintenant ? susurra Mme Debussy. Je ne suis guère enchantée à l'idée d'attaquer des enfants, surtout s'ils sont des camarades d'Ellie.

Ellie n'apprécia guère de noter qu'Eléanore avait le même surnom qu'elle.

- Je m'en fiche, répliqua celle-ci. De toute façon, je ne les aime pas.

- Le sentiment est partagé, cracha Jose.

Adrian échangea un regard inquiet avec Ellie. Ils ne savaient pas quelle serait l'issue de cette confrontation. Tout ce qu'ils savaient, c'est qu'ils devaient essayer de gagner du temps.

- Vous ne pouvez pas nous agresser, dit Terry.

- Oui, renchérit Adrian. Surtout si vous êtes innocente ! Cela ne fera qu'empirer votre cas.

Jose, comprenant où ses amis voulaient en venir, vint à leur rescousse.

- C'est vrai ! Nous pourrons vous servir de témoins ! dit-elle.

Mme Debussy eut un rire sans joie.

- C'est très gentil, mais personne ne croira vos paroles. Vous n'êtes que des enfants. Ce ne sera pas suffisant à prouver mon innocence.

- Il n'empêche que vous ne pouvez pas nous attaquer, dit calmement Ellie.

- C'est vrai, reconnut Mme Debussy. En revanche, je peux vous faire perdre la mémoire.

Ellie déglutit. Du coin de l'œil, elle vit Jose bouger imperceptiblement.

- Ce n'est pas contre vous, les enfants. Mais je ne peux pas courir le risque de me faire attraper. Même si vous croyez en mon innocence, il vaut mieux pour moi que personne d'autre ne connaisse la vérité.