My sweet baby-sitter/ Sortie prévue sur Amazon en juillet 2021

Chapitre 1-La conception MIA

Assise à la table de notre restaurant préféré, je compte les minutes qui me séparent de mon destin final, je veux parler de celui qui attend toute jeune américaine qui, comme moi, a rencontré son prince charmant, français de surcroit. Le rêve éveillé que je vis depuis un an est d'autant plus fort quand le fameux prince appartient à une riche famille possédant un vignoble bordelais et le château qui va avec. Je ne réalise pas qu'en à peine un an, moi, la petite blonde paumée sortie de sa cambrousse de l'Arkansas, je sois en couple avec Raphaël de la Tour Dupin, l'homme le plus convoité et le plus sexy de tout New-York, de Paris et peut-être même du monde entier.

            Je dévore Raphaël du regard, tandis que la lumière des chandelles qui nous séparent fait danser une flamme terriblement séduisante dans ses beaux yeux marron clair. Je prends le temps de détailler le soin qu'il a apporté à sa tenue pour fêter l'anniversaire de notre histoire. Sa chemise bleu ciel laisse apparaitre une chaine en argent assortie à sa chevalière portant les initiales « TD », mettant l'accent sur ses origines étrangères et prestigieuse. Ses cheveux d'un noir bleuté, légèrement ondulés sont plaqués en arrière, marqués les traits du peigne qui les a disciplinés.

Alors qu'il arrangeait sa serviette sur ses genoux, son regard me capture à nouveau tout entière.

            — Tu as aimé ton repas, ma chérie* ?

            Et voilà. La simple prononciation de ce petit mot doux français suffit à me faire fondre. Conquise par sa galanterie ainsi que par sa gentillesse, je m'empare de sa main et noue mes doigts aux siens sans le lâcher du regard.

            — C'est parfait. Tout est parfait.

            — Tu n'as pas encore vu la suite, me signifie mon petit ami en me décochant l'un de ses sourires ravageurs. La surprise se trouve dans le dessert !

Je suis devenue la petite amie du grand Raphaël de La Tour Dupin par un heureux hasard. Je travaille en tant qu'assistante du professeur de français dans le groupe scolaire privé français de Jersey City. Avec mes élèves de CP, nous visitions le quartier de Manhattan. C'était ma première sortie en tant que responsable car l'enseignante, madame Dupois, une française expatrié depuis une dizaine d'année aux Etats-Unis, était clouée au lit par la grippe. Pendant que je jouais au guide en m'exprimant dans un français presque parfait et que je marchais à reculons pour ne pas perdre de vue mes huit bambins, je n'ai pas aperçu un grand brun qui fonçait droit sur moi. Sous l'œil hilare de mes petits, nous nous sommes tout simplement rentrés dedans. Alors que je m'apprêtais à l'engueuler comme du poisson pourri, en me retournant, ça a été un vrai coup de foudre, une rencontre comme on n'en voit qu'au cinéma.

Pourtant, si à chaque fois que nous sommes ensemble, la vie semble pétiller de mille cœurs roses et rouges qui volètent autour de nous, Raphael n'a pas encore vraiment sauté le pas. Je ne connais ni ses amis, ni sa famille. Je me répète toujours que c'est parce que sa mère vit en France et que son père est décédé. Je me dis que si je ne connais pas ses amis, ni son entourage, c'est que sa profession de négociant en vins ne lui laisse que peu de temps pour le faire.  Je me persuade que s'il décline la rencontre avec mes parents que je meurs de faire depuis des mois, c'est parce qu'il attend le bon moment. Je me dis tout simplement que Raph est extraordinaire. C'est pour cela que je ne me plains pas. Je préfère de loin savourer chaque moment tendre passé avec lui plutôt que de les transformer en remontrance.

Ce soir, je sens que quelque chose se prépare. Je ne lâche pas la main de Raphaël tandis que les serveurs nous amènent notre dessert. Un fondant au chocolat*. Ça me change de l'habituel brownie tout sec de la machine à café mais que j'ingurgite tous les matins dans la salle des profs de l'école.