Chapitre XIV

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Les petits oiseaux se sont envolés. Je les admire depuis un moment, se protégeant les uns aux autres du froid que la nuit commence à installer.

J'entends au loin l'écoulement de l'eau. Il doit prendre sa douche. J'ai réussi à dissimuler une discussion avec quelqu'un d'autre au téléphone. Mais je n'ai pas réussi à savoir ce qu'ils se disaient. Je ne pensais pas qu'il avait des potentiels amis, lui qui semble aimer la solitude.

Je le vois très mal entretenir une relation avec des humains hormis avec moi. Il provient d'une dimension parallèle. Il déteste ce monde, alors il s'enfouit inconsciemment dans son univers pour éviter de souffrir. C'est malheureux.

Je l'entends revenir. Le parquet fait un bruit tellement fort que ça pourrait réveiller des morts. Il ouvre la porte doucement et je le découvre torse nu, avec une serviette enroulée autour de sa taille. Par réflexe, je me cache les yeux.

- Tu aurais pu te couvrir. Je rétorque sèchement.

- Pourquoi ?

- Je n'ai pas envie que tu m'offres cette vue.

- J'aurai pu débarquer tout nu. Ricane-t-il.

- Non. Reste comme tu es.

Il part vers l'armoire pour se vêtir. Ce n'est pas trop tôt. Il enfile un vieux jogging et un t-shirt noir. Il se pose à côté de moi, me serrant fort contre lui. Chose qui m'insupporte.

- Jin, je suis mal à l'aise avec les câlins.

- Qui t'as dis que tu avais le choix ?

Je soupire. Je ne peux pas rester comme ça, c'est pas possible. Il faut que je trouve une solution. Le soucis, c'est que si je me loupe lui risque de me le faire payer cher.

- Tu parlais avec qui tout à l'heure ?

- Un ami à moi.

- Je ne savais pas que tu avais des amis.

Il se décale sur le côté pour me regarder dans les yeux.

- C'est le seul ami que j'ai. Il s'appelle Ron.

- Il est comme toi ?

Il penche la tête sur le côté, braquant un sourcil.

- C'est à dire ?

J'ai peur de répondre. La dernière fois que je lui ai dit quelque chose de méchant, j'ai eu droit à une claque. J'essaie de trouver mes mots pour modérer mes propos. Tâche difficile.

- Au sens où vous êtes tous les deux différents. Son regard s'adoucît ce qui me procure un sentiment de soulagement.

- Il est pire que moi. Son sourire s'élargit comme si il cherchait à me narguer. Je déglutis face à sa réponse.

- Comment ça pire que toi ?

- C'est un tueur à gage. Voyant aucunes réactions de ma part, il continue. Il ne te fera pas de mal, ne t'en fais pas pour ça. Il tue que sous contrat. C'est son boulot.

- Il... a tué plus que toi ? Je m'imagine déjà un homme de grande taille, musclé, fumant toujours le cigare. Le cliché.

- Ahah, oui. Au niveau de son compteur, il me bat sans problèmes. Il continue de rigoler. Ça ne me fait pas du tout rire. Je pense à toutes les victimes ayant perdus la vie à cause de ce genre de type qui accepte des contrats.

- Tu aurais aimé faire ce métier ?

- Non. Je ne tue pas pour avoir de l'argent, mais pour mon plaisir personnel. Je m'en tape de l'argent, du moment que j'ai toi. Je roule des yeux. Malgré son côté psychopathe, il est assez dragueur. Quoi ? Tu sais très bien que tu vaux bien plus que de l'or Rachel, ça ne sert à rien de lever les yeux en l'air.

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