Apocalypse

Apocalypse : j+21

Les quatre garçons, essentiellement sauvés par les rafales lointaine de Daichi et celles plus rapprochées de Sugawara mirent fin à la bataille après un long moment de lutte. Mais ils gagnèrent plus qu'amèrement, la vue du cadavre d'Iwaizumi leur hurlant l'échec qu'ils venaient d'essuyer. Ushijima s'accroupit aux côtés du brun et sentit son regard se flouter. Il entendait déjà la nouvelle vague d'atteints. C'est les mains tremblantes qu'il récupéra le revolver d'Iwaizumi ainsi que ses balles. Le grand jeune homme ouvrit chaque boîte pour récupérer toutes les munitions, particulièrement précieuses. Dans la dernière  boîte, il trouva un mot écrit à la main.

Je veux qu'e mon flingue et mes balles reviennent à Tooru si quelque chose m'arrive.

Ushijima essuya une larme. Il y avait toujours eu une rivalité spéciale entre Oikawa et lui. Mais pour rien au monde il ne voulait rentrer et voir son rival de toujours s'effondrer à cause de la mort de son amour. Il n'en n'avait pas la force. Mais il n'avait pas le choix. C'est ainsi qu'il se releva, rangea précieusement arme et balles appartenant à Iwaizumi et se mit à courir vers leur base. Il entendit Asahi partir aider Sugawara à porter Daichi avant que les trois terminales ne se mettent également à courir, sortant de la rue au moment où d'autres zombies apparaissaient là où ils avaient laissé le cadavre d'Iwaizumi.

Ushijima n'était déjà pas un grand bavard auparavant. Mais aujourd'hui, il ne décrocha même pas un mot jusqu'à ce qu'ils soient rentrés, dieu merci sans plus d'encombre. Ils firent d'une traite le reste du trajet, souhaitant tous les quatre rentrer le plus rapidement possible sous peine de craquer définitivement.

-C'est nous les gars, dit Asahi en toquant à la porte.

Cette dernière s'ouvrit pendant que les garçons s'engouffrèrent  à toute vitesse dans la base pour s'effondrer par terre. La tension sembla tout à coup retomber sur leurs épaules. Daichi tomba la tête entre les bras, amorti par Sugawara dont les larmes coulaient.

-Salut Tendou, chuchota durement Asahi, debout mais pas en meilleur état.

Le rouge ne ferma pas la porte immédiatement derrière Ushijima, attendant le cinquième. Son coéquipier secoua la tête pour faire comprendre que oui, ils n'étaient plus que quatre. Ushijima n'eut pas le temps d'appréhender l'annonce à son rival puisque ce dernier passa les portes de l'hôpital en courant. Il se stoppa instantanément en apercevant seulement quatre explorateurs. Quatre, les yeux mouillés de larmes et mal en point. Ushijima s'approcha de lui doucement, chaque pas lui coûtant plus que le précédent. Il venait de courir presque toute une journée, était blessé et pourtant, la distance qu'il avait parcouru lui paraissait minime en comparaison à celle qui le séparait d'Oikawa. Il finit par atterir devant lui et il ne sut même pas d'où lui était venue la force d'avancer. Pourtant, sans parler, il sortit le pistolet et les balles de son sac en les tendant devant lui, esquivant vivement les yeux bruns d'Oikawa.

-Je suis désolé. Iwaizumi voulait que tu les ais, s'excusa t-il durement le regard rivé au sol, n'arrivant pas à supporter les yeux brisés d'Oikawa.

Son visage s'était figé dans la terreur. Alors que son cœur battait, que son sang coulait dans ses veines et que l'air traversait ses poumons, il eut l'air mortifié. Il l'était de l'intérieur c'est certain, pensa Ushijima. La main tremblante d'Oikawa arracha les présents de son si précieux défunt des mains du revenant. Des larmes roulaient sur son visage emmuré dans l'horreur au moment même où ses yeux fusillèrent sur place l'ancien joueur de Shiratorizawa.

-J'ai passé ma vie à te détester... Et tu viens pour me donner sa dernière volonté ? Pourquoi c'est à toi qu'il a parlé la dernière fois ? Pourquoi toi ? Tu ne pourras jamais me dire ce qu'il ressentait précisément à ce moment là... Comment était-il ? Est-ce qu'il fronçait les sourcils ? Est-ce qu'il avait les larmes aux yeux ? Est-ce qu'il a soudainement paru, alors qu'il était aux portes de la mort, l'homme le plus vivant que la terre ait jamais porté ? Est-ce qu'il a accepté son sort ? Est-ce qu'il avait mal, est-ce qu'il souffrait, est-ce qu'il a soudainement tout regretté, est-ce qu'il aurait finalement préféré rester avec moi ici ? Est-ce qu'il aurait accepté si je lui avais demandé de s'enfuir avec moi, rien que tous les deux dans un coin où les zombies ne nous auraient jamais retrouvé ? Tu es incapable de répondre à ces questions car tu n'as jamais connu son visage au point de savoir le décrypter. J'ai même pas pu le sauver lui non plus, craqua le brun, complétement en larme désormais.