Apocalypse : j+365

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En retard jusqu'au bout sur cette histoire...🥲 je crois que mon inconscient voulait pas poster ce chapitre parce que c'est le dernier🥲 Bon sinon globalement assez déçue de mon écriture sur la fin de cette histoire mais bon très contente d'enfin la terminer, elle m'aura suivi pendant loooooongtemps ! Savourez, on se retrouve juste après dans le mini épilogue <3










Quand j'entendais enfin du bruit derrière moi, il m'était impossible de dire combien de temps s'était écoulé depuis qu'Asahi m'avait laissé pour aller en forêt. Je m'étais retranché contre le tronc d'un arbre, les jambes repliées contre mon torse, assis juste en face de la tombe de mon défunt ami. J'avais pleuré pendant de longues minutes, mes larmes ne se tarissant qu'une fois que j'étais complètement épuisé. J'avais de la terre sur les mains, sur les jambes et certainement même sur mon visage. Je me sentais tellement mal que je n'arrivais même pas à me lever, je me sentais pitoyable d'oublier la mort de mon meilleur ami constamment.

Une main, dont je connaissais la forme, la douceur, la couleur, la force dans les moindre détailles se posa sur mon épaule et la serra, comme si cela pouvait un tant soi peu me réconforter. Et ça le fit. Juste un peu, parce que la peine que je ressentais, qui me lacérait le cœur chaque seconde passant ne disparaîtrait jamais complètement. Le temps, peut-être, l'apaiserait. Mais il ne fera que ça, il ne pourra jamais l'annihiler. Et je ne voulais pas l'oublier d'ailleurs cette douleur. Comme je ne voulais pas effacer de ma mémoire tout ce que j'avais ressenti avec Ryu. Tous les moments, les bons comme les mauvais, parce qu'il était là à chaque fois. On a pleuré ensemble, on a ri ensemble, on a gagné ensemble mais aujourd'hui c'est seul que je le perds. Tout ça, tous ces souvenirs de lui, c'était les cendres de mon amitié la plus forte, les restes de tout l'amour que je lui portais. Et c'est pour ça précisément que je voulais me souvenir. L'oublier complètement serait la pire trahison que je pourrais lui faire, cela n'honorerait en rien sa mort. Parce que la douleur resterait, il fallait que je garde ancrée qu'elle n'était que le revers de la médaille qui s'appelait amour. Et que tôt ou tard, tout le monde finissait par en voir le reflet de revers. C'était la vie, il en avait toujours été ainsi, même avant l'Apocalypse.

-Noya, je sais dans ces moments que tu as juste besoin de repos, de calme et d'amour mais là... Je suis désolé de ne pas pouvoir te l'offrir. On a encore un problème ...





Et c'est comme ça que je venais de me retrouver lancé à toute allure dans des routes de montagnes, assis au siège passager pendant qu'Asahi était au volant. Évidemment que nous avions encore eu un problème. Un problème qu'on n'avait pas vraiment vu arriver, ou plutôt qu'on avait oublié de surveiller car présent depuis le début. Il avait tenu, encore et encore, seul face à tous ces sentiment et on s'était tous contentés de ça, bien trop tristes et accablés nous mêmes pour surveiller qu'il ne chutait pas. On s'était rassurés en constatant au début qu'il tenait, coûte que coûte, comme s'il n'y avait aucun risque que l'usure n'ait raison de lui.

On avait un nouveau problème qui s'appelait Tsukishima et qui n'avait apparemment pas l'air décidé à rentrer, plus de sept heures après son départ.

-Mange Yu, tu ne sauveras personne si ton corps ne tient pas la route parce qu'il est affamé.

-Je suis désolé, me contentais-je de répondre à Asahi, m'excusant à demi-mots de ne pas être assez fort pour deux, assez fort pour qu'il se repose sur mon épaule, assez fort pour qu'il soit faible de temps en temps.

-Tant que tu es là, fit-il en comprenant parfaitement le sens de mes excuses et surtout en devinant ce que je ne lui avouais pas de vive voix, je tiendrais.

J'acquiesçais, des regrets pourtant plein le cœur. La nourriture n'avait plus de goût, ou peut-être était-ce mes papilles qui s'étaient, elles aussi, engourdies par la peine. Sans grande joie donc, je mangeais ce qu'Asahi m'avait préparé, lancé dans une voiture à plus de 150 kilomètres à la poursuite d'un ami que nous ne retrouverions sûrement jamais.

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