Apocalypse

Apocalypse : j+20

Chapitre spécial : point de vue externe

-Oikawa, appela son ami brun de longue date d'un ton tranchant dans le but qu'il s'arrête de marcher.

La voix coupante d'Iwaizumi avait bel et bien réussi à stopper le brun dans son élan. De ce fait, le plus petit des deux put se rapprocher de son ancien passeur. Toutefois, Iwaizumi resta dans son dos, ne voulant pas brusquer son ami.

-Oikawa, répéta t-il plus doucement en posant une main sur l'épaule du brun.

-J'en peux plus Iwa, lâcha Oikawa. J'en peux plus, je vais pas tenir, répéta t-il. Je veux pas voir des gens mourir encore ! J'en peux plus, je vais pas le supporter. D'abord ma famille, puis le club ! Kindaichi et Kunimi se sont fait bouffer sous mes yeux, j'ai rien pu faire et ils sont morts. Comme tous les autres et c'est ce qui va nous arriver aussi et je pourrais encore rien faire ! J'ai même pas pu faire quelque chose pour Takeru. Lui sourire au moins pour le laisser partir tranquille, même ça j'ai pas réussi. J'ai jamais rien réussi, je suis... Je...

Iwaizumi le laissa se vider, il en avait besoin. Quand il comprit que le brun n'arrivait plus à parler à cause des sanglots qu'il retenait, l'attaquant décida de passer à l'action. Il connaissait Oikawa mieux que lui même et comme il l'avait toujours fais quand le brun craquait, Iwaizumi allait être là pour lui et le soutenir comme chaque fois. Par une pression sur l'épaule de Oikawa, le noiraud le fit se retourner et se rapprocha d'un pas, à bonne distance pour poser un poing serré contre son cœur.

-T'es quoi ? Un incapable ? C'est ça ce que t'allais dire comme merde ? Tooru, reprit fermement Iwaizumi. Ta famille est morte quand tu étais avec moi et ce parce que je t'avais demandé de me rejoindre. S'il y en a un à blâmer, c'est moi. On s'entraînait tous ensemble quand les atteints ont déboulé dans le gymnase et tu as été le seul à t'élancer pour essayer de sauver Kunimi et Kindaichi. Je suis resté sous le choc et j'ai réagi seulement quand un atteint à faillit te bouffer donc là aussi, je suis à blâmer. J'ai détourné le regard seulement dix secondes quand tu récupérais Takeru et j'ai pas pu voir l'atteint qui l'a choppé. Moi aussi, j'aurais pu faire quelque chose si j'avais été plus attentif, énuméra Iwaizumi. On aurait tous pu faire quelque chose de plus. Tooru tu n'es pas responsable de ces morts, tu as été dépassé par les évènements comme nous tous, tenta d'expliquer calmement Iwaizumi, secrètement hors de lui quand il voyait Oikawa se dévaloriser.

Alors qu'Iwaizumi allait continuait de lui parler, il fut coupé par les bras d'Oikawa qui vinrent l'enserrer subitement. Le plus petit réagit tout de suite et plaça ses bras dans le dos de son passeur. Il se contenta de le serrer plus fort lorsqu'il avait des tremblements ou un sanglot qui s'échappait. Il détestait le voir se dévaloriser car pour lui, même si Oikawa était la définition d'égocentrisme, il n'existait personne de plus fort mentalement que lui. Sa motivation avait toujours été une source de fascination pour l'attaquant, de même que son acharnement à réussir. Ne pas aller aux nationales lui avait fait du mal. Mais savoir qu'Oikawa n'irait jamais avait été pire. Aujourd'hui ils avaient tout perdu. Tout. Mais Oikawa en plus d'avoir tout perdu, avait tout perdu sous ses yeux. Iwaizumi s'arrangea pour le faire comprendre à son passeur sans un mot en enfouissant une main dans ses cheveux tandis que l'autre serrait sa taille et que ses doigts fondaient presque dans sa peau.

-Merci Iwa, dit Oikawa et à ce moment là Iwaizumi sut. Il sut qu'Oikawa savait tout ce qu'il pensait de lui et il en était si rassuré que son cœur se serra moins fort. J'ai pas envie que tu partes en expédition, rajouta Oikawa.

-J'ai pas le choix, j'ai déjà esquivé la dernière fois que c'était à mon tour, soupira le plus grand avec regret.

Oikawa enfouit son visage dans le cou de son ami alors que ce dernier frissonna en sentant le bout du nez du passeur contre sa peau. L'expiration du jeune homme ne fit qu'augmenter les frissons sur son corps. Les deux jeunes hommes restèrent un long moment l'un contre l'autre, appréciant l'instant comme il leur était donné de le faire et tant que cela leur était encore possible. Oikawa ne le sentait pas, comme presque chaque fois qu'il n'était pas collé à son attaquant.