Apocalypse : j+42

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Bonsoir, bonsoir... ptit honneur pour moi de vous annoncer que c'est probablement le dernier chapitre que je poste en tant que mineure (majorité j-7😏) !!

On va redescendre tranquillement des derniers rebondissements du précédent chapitre, bonne lecture !








À mes côtés, Asahi démarra en trombe et je crois bien qu'Akaashi, sur la banquette arrière n'avait pas encore complètement refermé la portière de la voiture. Je fus plaqué contre le dossier de mon siège et un silence étrange s'installa dans la voiture. Étrange car je crois que le grand brun à mes côtés ne parlait pas sous l'effet du stress et de la peur et quant aux deux autres à l'arrière, ils souffraient plutôt du contre coup lié au choc. Moi même je devais m'avouer particulièrement choqué de la suite des évènements. Bokuto ne pouvait pas être vraiment parti, si ?

La césure silencieuse fut rompue quand Akaashi étouffa un premier sanglot. Juste après, un deuxième résonna, cette fois émis par Sugawara. Par le rétroviseur intérieur, je vis Akaashi, les mains accrochées dans les cheveux et un visage sombre que je ne lui avais jamais connu. Suga ne se portait pas vraiment mieux à côté, je devais le reconnaître. Lui avait le visage dans ses mains, impossible pour moi de deviner l'air lugubre que prenait sans doute sa tête. Ses coudes sur les genoux, la seule chose qui me permettait d'affirmer qu'il pleurait était ses épaules qui se secouaient aléatoirement.

Soudain, son visage se releva et il eut l'air de réaliser quelque chose. Immédiatement après, le gris commença à se déshabiller, jetant ses vêtements par les fenêtres de la voiture. Il en récupéra d'autres qui traînaient pour les enfiler, croisant enfin mes yeux. Comme je lui quémandais des explications par mon regard, le gris soupira à travers ses larmes.

-Ils ont placé des puces dans mes vêtements, chuchota le garçon d'une voix rauque.

Après ces maigres paroles, il se renfrogna de nouveau et son dos tapa lourdement contre la banquette arrière. J'aurais bien aimé avoir plus d'informations mais au vu de la réaction de mon ex vice-capitaine, je me doutais qu'il avait besoin de digérer pour nous raconter. Un coup d'œil complice à Asahi me permit bien de confirmer ma théorie. Si je ne pouvais donc rien faire pour Sugawara pour le moment, je pouvais en revanche aider ou du moins soulager Akaashi. De la boîte à gant je retirais quelques mouchoirs et une bouteille d'eau glissés là à notre départ. Sans un mot, parce que parfois la parole était plus lourde que le silence, je les tendis au brun dans mon dos.

Akaashi, en simple symbole de son merci, émit un faible sourire. Mais il ne dit pas un mot, et c'est là que je vis l'étendue de sa peine : il ne pouvait pas parler. Sa voix était tout bonnement coincée dans sa gorge, incapable d'en réchapper. Désormais il n'y eut plus un bruit dans la voiture, jusqu'à ce qu'on arrive devant la maison de Kuroo. Je vis d'ailleurs ce dernier sortir précipitamment d'une voiture, tirant un Kenma au visage fatigué qui se laissait faire. Je posais pied au sol en même temps que Sugawara mais eut à peine le temps de le voir car il alla de lui-même se jeter contre Daichi. Asahi étant allé aider les autres, je me retrouvais à regarder certains d'entre nous se retrouver ou ceux qui n'avaient plus personne à réconforter, rentrer, seuls.

-Si Bokuto avait été là, je suis certain qu'il n'aurait pas cessé de me coller. Et j'aurais adoré le rassurer pour faire semblant que moi, je n'avais pas peur alors qu'en fait, l'avoir avec moi était ce que j'ai toujours trouvé de plus réconfortant, confia la voix posée du passeur de Fukurodani.

Parce que je connaissais assez bien le timbre de voix d'ordinaire assez rauque bien que calme du garçon, je saisissais les nuances de la peine qui en faisaient changer la sonorité. Comme à chaque fois, ou du moins après chaque perte et que je me retrouvais avec un endeuillé, je ne savais pas vraiment quoi dire. Bien que je partageais leur douleur parce que je souffrais moi aussi de leur perte, je ne pouvais totalement égaler leur peine. Je ne me trouvais pas atrophié de ma moitié. Qu'est-ce qui faisait le plus mal ? Perdre Bokuto ou voir Akaashi ainsi ?

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