Chapitre 6

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Ça doit bien faire une heure que je frappe de toutes mes forces dans le sac de frappe ou les pattes d'ours que tient Dimitri. Je laisse sortir une bonne partie de ma colère, de ma rage, de ma frustration et de ma peur. Je n'ai pas peur pour moi là, mais pour mon père, Alexis et leurs hommes. J'ai entrevu l'équipement qu'ils ont pris et c'était du lourd, ce qui veut dire que ça ne sera pas une partie de plaisir.

La frustration, c'est d'être à la maison, alors que moi aussi j'aurais souhaité me venger, mais en même temps non. Il faudra que je me décide sur ce point... Est-ce qu'un jour, je voudrais prendre la tête de la famille ou alors tout laisser derrière moi et vivre une vie loin de tout ça... J'ai toujours voulu être médecin. Je devrais d'ailleurs être là à la fac, là... On verra, mais il faudra que j'en parle avec mon père, car lui aussi a son mot à dire. Jusqu'à présent, il m'a toujours tenu éloigné des affaires.

Je commence à fatiguer et ça se sent, mes coups sont beaucoup moins puissants qu'au début. Néanmoins, cette petite séance de sport m'a fait du bien et je réalise que je n'ai rien perdu même avec ces mois sans en faire. Je m'éloigne de Dimitri et retire mes gants.

Dimitri: On arrête?

Moi: Oui, finis pour ce soir, je suis naze.

Dimitri: Ok. Je crois qu'on a tous les deux besoin d'une bonne douche.

Moi: Je suis d'accord. On se retrouve dans la cuisine dans vingt minutes pour manger.

Dimitri: Ok.

Je file dans ma chambre vu que j'ai ma propre salle de bain et Dimitri utilise celle de l'étage. J'arrive dans la cuisine la première. Tiana est sur le départ.

Tiana: Mademoiselle Sofia, je vous ai préparé des lasagnes, elles sont cuites, mais je les ai laissés dans le four pour qu'elles restent chaudes. Faites très attention en les sortant.

Moi: Merci Tiana.

Tiana: Pour le dessert, si vous voulez, il reste un peu de la glace que vous adorez dans le congélateur. Bonne soirée.

Elle quitte la pièce et je l'entends saluer Dimitri au passage. J'attrape les couverts et les dresse sur la petite table dans la cuisine. Il n'y a que Dimitri et moi, alors pas de chichi. je pose le dessous plat et Dimitri sort le plat du four. Nous mangeons tranquillement, puis nous mettons nos couverts dans l'évier et le reste de lasagne au frigo. Au passage, j'attrape le pot de glace et deux cuillères.

Moi: On prend le dessert devant un film.

Dimitri: Bonne idée. Salon ou ta chambre?

Moi: Ma chambre.

J'adore Youri, Vlad et les autres gardes, mais j'ai plus de tranquillité dans ma chambre.

Nous nous installons sur mon lit. Je caresse vit Izu qui part se coucher sur son arbre à chat dans un coin de la pièce. Nous nous calons dos à la tête de lit et on zappe à la recherche d'un truc regardable. On tombe sur un polar, pourquoi pas. C'était pas un super choix, finalement... À un moment, il y a une scène de torture ou le pauvre flic est retenu au plafond et tabassé. Irrémédiablement, ça me rappelle quand ses ordures m'ont pris pour sac de frappe. Dimitri change immédiatement de chaine, penaud.

Dimitri: Putain, je suis désolé Sofia...

Moi: C'est rien Dim... Je... C'est pas ça qui hante mes nuits...

Un blanc s'ensuit. Dimitri passe son bras autour de mes épaules et me reproche de lui.

Moi: Ils m'ont frappé ainsi, mais je m'en foutais. Ils pouvaient me frapper tant qu'ils qu'ils voulaient, j'aurais jamais trahi mon père. Ils m'ont même électrocuté, planté, mais je tenais bon... Mais quand... Quand je me suis réveillé nue, j'ai eu peur, vraiment peur... Et puis... Lorsqu'il m'a... en même temps que ça me déchirait de l'intérieur, j'ai senti quelque chose en moi se briser... Et après, ils sont revenus à la charge... je sais pas si... Si j'aurais tenu plus longtemps...

le poids d'un nomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant