Mes douleurs et le soleil qui perce les rideaux me réveillent. Dans les bras de Dimitri avec son souffle dans ma nuque, je suis apaisé. Mais malheureusement, la réalité me rattrape rapidement. Mes douleurs ne sont pas des courbatures que j'ai attrapées suite à mes retrouvailles avec mon chéri, elles sont dues à la journée de cauchemars que j'ai vécu hier. Mon père est mort et moi, j'ai tué deux hommes... À ces deux pensées, mon corps entier est secoué de spasmes et les larmes me montent à nouveau aux yeux. Je sens les bras de Dimitri se refermer davantage autour de moi.
Dimitri: Je suis là mon amour.
Moi: Mon père est mort Dim...
À ses mots, je ne peux retenir mes larmes. Mon cœur est comme dans un étau, j'ai si mal. Dimitri qui me connait par cœur malgré les années me câline tendrement pour m'apaiser. Il sait que quoi qu'il dira, aucun mot ne soulagera ma peine. Et que là tout ce dont j'ai besoin, c'est sa présence. Quand mes sanglots se calment, je me détache de ses bras. Je veux le voir, plongé son regard dans le sien. Je tente de me retourner, mais mes cotes se rappellent à mon bon souvenir. Je suis incapable de me mettre sur le flanc droit. Je me recouche sur le dos en soufflant doucement pour contrôler ma douleur et surtout ne pas forcer sur ma cage thoracique. Dimitri se redresse et c'est vrai qu'en y pensant bien, il a pris moins cher que moi. Certes son entaille au flanc est importante, mais il n'a que ça. Moi, entre mon bras, mes cotes, mon genou et mon visage, j'ai l'impression d'être passé sous un rouleau compresseur.
Dimitri: Tu as mal mon amour?
Moi: Oui, je vais demander à Vlad et Youri d'aller acheter des anti-douleurs. Il faudrait qu'il prenne des antibiotiques. Je nous ai fait une injection hier, mais on peut toujours chopper une infection. Tu as pas trop mal, toi?
Dimitri: Ça tire un peu, mais ça va.
Moi: Désolé, c'est pas fait dans les règles de l'art mais...
Dimitri: Sofia, tu as fait comme tu as pu et tu m'as sauvé la vie.
Moi: Allez on se lève. Faudrait aussi qu'ils me prennent une paire de béquilles. Et puis, il faut qu'on s'occupe de...
Dimitri: On lui rendra les hommages qu'il mérite.
Nous nous levons et nous aidons à nous rhabiller mutuellement. Nous arrivons au salon ou des flash info passent à la télé.
Journaliste télé: Hier le manoir Antonov a été le témoin d'une guérira. De très nombreux corps ont été découverts dans la maison et dans un réseau de galeries souterraines sous la propriété. Il s'agirait d'un règlement de compte entre la famille Antonov et la famille Kozar. Nous ne savons pas encore les identités précise des dépouilles découvertes. Ce carnage déplore plus de seize victimes. Une employée de maison a cependant été retrouvée vivante. Son état est très grave, mais d'après les médecins, suite à deux opérations, sa vie ne serait plus danger.
Moi: Tiana...
Cette nouvelle me fait du bien. Tiana fait partie de ma vie depuis tellement longtemps. De plus elle n'avait rien à voir avec les affaires de la famille. Elle n'aurait pas mérité de mourir. Tous ces hommes non plus, mais en entrant activement dans la vie d'une famille mafieuse, on en accepte les risques. Pour moi, l'évocation de ce carnage, me fait de nouveau penser à mon père, mais aussi au sang que j'ai sur les mains. En pensant à ça, mes mains se mettent à trembler. Mes mains qui d'habitudes me servent à faire le bien au quotidien avec mon travail, m'ont servi à faire le mal. J'ai ôté la vie à deux personnes et ça me donne envie de vomir. C'est d'ailleurs ce que je fais, je boitille le plus vite possible jusqu'à l'évier et gerbe tripes et boyaux.
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le poids d'un nom
RomanceEn Russe s'appeler Antonov n'est pas forcement une bonne chose. Du moins pour Sofia. C'est la fille d'un important parrain de la mafia russe. Elle va vivre plein de chose et aura d'important choix à faire.