Chapitre 19

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Les deux jours suivants, j'ai profité d'être à la maison pour passer du temps avec mon père. Bizarrement Dimitri ne s'est pas montré, alors que d'après Tiana, il passe ses journées à la maison d'habitude. J'apprends aussi qu'il est devenu le bras droit de mon père à la mort du sien. J'avais raison en lui disant à la piscine que les gens change. Avant que je ne parte, il m'avais dit lui même ne pas être fan à l'idée d'entrer activement dans la famille, et là le voilà boss -1. Aujourd'hui, l'infirmière de mon père doit apporter les résultats de ma prise de sang. Elle arrive et branche mon père à l'appareil de dialyse avant de nous donner le verdict.

Infirmière: Vous êtes compatible mademoiselle.

Moi: Parfait. Tu n'auras bientôt plus besoin de cette machine papa. Par contre, je laisserais des instructions à Tiana pour ton régime alimentaire. Alors avant l'opération ne fais pas trop d'excès, mais fais toi plaisir!

Papa: Tu es vraiment sure de toi ma merveille?

Moi: Oui papa, rien ne me fera changer d'avis.

Papa: Il faudra que je contacte la clinique pour tout sécuriser. Il es hors de question que tu risques un danger supplémentaire que celui de te faire opérer pour le prélèvement.

Je souris et secoue la tête. Encore une fois, il pense à moi en premier.

Moi: Si tu veux papa. Tiens, un bon livre et reste tranquille le temps du traitement. Moi, j'ai envie de me dépenser, je vais aller dans la salle de sport.

Papa: Pas de souci ma puce. On se voit après.

Je commence à quitter la chambre médicalisée et m'arrête sur le pas de la porte avant de me retourner.

Moi: Tu pourras me dire rapidement comment on s'organise, il faut que je prévienne à L.A.

Papa: Tu as une belle vie là-bas?

Moi: Oui, j'aime ma vie là-bas. Tu me manques, pourtant je m'y sens bien et je suis bien entourée. Mais ça je pense que tu le sais déjà...

Il sourit et hoche la tête. Je sais très bien que si moi, il me contacte une fois pour semaine pour parler, il doit le faire aussi avec Vlad et Youri pour un point sécurité. Je tourne les talons et ferme la porte. Je passe dans ma chambre pour passer une tenue de sport et c'est parti. Je m'échauffe en courant un peu dans le parc de la maison. Puis dans la salle, je fais quelques pompes et abdominaux. Ensuite, je me place devant le sac de frappe et cogne. Là, je revois Dimitri s'acharner sur ce pauvre punching-ball, le matin après qu'il m'ait fait l'amour pour la première fois. Je me revois lui dire que s'il voulait tenter un truc ensemble, je n'étais pas forcément contre...

Je revois aussi la suite de notre belle histoire d'amour. Parce qu'il m'aimait ça, je le sais, ce n'est peut-être plus le cas, mais il m'a aimé... Je comprends que nos vies soient différentes, nos chemins sont partis à l'opposé, mais ce n'explique pas son comportement froid et presque agressif avec moi. Ça me peine et me met la rage. Je me venge alors sur le sac de frappe. Heureusement que j'ai mis des gants parce que sinon, je crois que je me serai pulvérisé les jointures.

Le soir, j'arrive dans la salle à manger et la table est dressé pour trois... Je suis sûre que mon père a trouvé bon de se mêler de l'affaire Dimitri et moi. Mais moi, je pense qu'il ferait mieux de s'occuper de ce qu'il le concerne. Je sais, c'est con, mais j'ai ma fierté et il est clair que Dimitri ne veux plus rien avoir à faire avec moi. Je ne compte pas le supplier pour le contraire. De toute façon, une fois la transplantation effectuée, je retournerais à ma vie.

L'ambiance autour de la table est glaciale. Dimitri et moi nous regardons en chien de faïence sans ouvrir la bouche. Le silence est pesant, mais je n'ai rien à dire. Je m'adresse finalement à mon père, parce qu'entendre les mouches voler, ça va bien cinq minutes. Et puis les gardes nous fixe comme une télénovela. Savoir qui va exploser en premier. J'aurais que ce soit Vlad et Youri, mais depuis que je suis là, mon père leur a donné un congé bien mérité.

le poids d'un nomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant