Azurite

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Blake attendit une heure avant de se faufiler à l'extérieur de sa chambre

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Blake attendit une heure avant de se faufiler à l'extérieur de sa chambre. Son plan, il y avait mûrement réfléchi : il n'allait pas s'échapper ce soir. S'évader ainsi était trop simple, et il était sûr qu'il s'agissait d'un test. Winter est quelqu'un d'intelligent et d'assez fourbe pour mettre ce genre de plan en action, il le savait. Partir d'ici ce soir était beaucoup trop risqué : il n'avait pas les plans exacts d'où il se situait, et il n'allait pas forcer la porte de Jules pour partir. Il en fallait plus. C'est pour ça que cette nuit, il allait juste partir en éclaireur.

À pas de velours, le prisonnier longea le couloir. Il avait déjà remarqué l'absence de caméras. S'il pouvait se faire prendre, c'était uniquement humainement. Ça l'arrangeait, il était doué pour espionner et repérer. Combien de fois il avait été payé pour écouter des discussions entre bourges... Beaucoup. Il ouvrit la porte doucement et glissa une pierre fine dans l'encadrement, pour éviter de se retrouver enfermé dehors. Telle une ombre dans l'obscurité, il glissa sur l'herbe fraiche de la nuit et contourna son bâtiment. Tout était silencieux, sauf le vent frais qui frappait ses cheveux ébouriffés. Il avança prudemment, ouvrant grand les yeux puisqu'il n'était malheureusement pas doté d'une lampe torche. Néanmoins il s'arrêta net lorsqu'une ombre immense se plaça face à lui. Il retint sa respiration et se rendit compte qu'il s'agissait du fameux grillage en question. Maintenant qu'il savait son existence, il décida de le longer.

Il aurait pu le toucher mais, on ne sait jamais. Blake n'était pas du genre à aimer se prendre 200 volts dans la tronche, ou bien de déclencher une alarme assourdissante dans tout le domaine. Dans les légères lueurs de la lune, il regardait à répétition l'heure qu'affichait sa montre. Le temps passait plus vite qu'il ne l'avait prévu, à vrai dire. Il leva le regard sur ce qui se présentait devant lui : un petit étang rond, avec de l'herbe pliée autour, comme si des gens squattaient ici. Il n'avait aucune idée d'où il était tombé, et, honnêtement, à part le grillage à sa droite, rien ne lui prouvait qu'il était encore dans la propriété des Nyworth.

Et là il ne put s'empêcher de se figer : dans l'ombre des arbres, il n'avait pas discerné la petite tâche blanche allongée sur le sol. Winter était là, sa respiration calme, un petit livre sur son ventre. Elle était habillée chaudement et semblait dormir. Plus aucun doute désormais, Blake était bel et bien encore dans leur propriété. Seulement là, il ne pouvait plus avancer. Il savait que l'histoire de la clef était un test, mais quel sort lui serait-il réservé s'il se faisait prendre ? Il n'avait pas peur, loin de là, seulement il avait bien avancé dans ses plans pour se casser d'ici, et s'il se faisait enfermer quelque part tous ses efforts auraient mené à rien.

Il respirait lentement, ne quittant pas du regard la louve endormie. Sans une once de bruit, il recula lentement, essayant à tout prix de ne pas faire sonner les craquements des feuilles mortes. La femme aux cheveux blancs était là, plus vulnérable que jamais. Un vulgaire assassin aurait pu la prendre en otage en échange de sa liberté et l'égorger au dernier moment, mais Blake n'était pas qu'un vulgaire assassin. Lorsqu'il tourna la tête pour faire machine arrière, il sursauta en voyant un fantôme face à lui. La peau aussi blanche qu'un vampire et les cheveux clairs, Spirit se tenait face à lui, le surplombant de 10 centimètres au moins. Pas assez discret apparemment..., pensa le prisonnier. Il hésita entre un coup dans la gorge ou dans les parties, mais avant même qu'il puisse attaquer, le Fantôme prit la parole :

WINTER [en pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant