La mission

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Keigo se réveilla sur un vieux matelas jonchant au milieu de la poussière et des déchets parsemant l'entrepôt dans lequel il se trouvait. Il papillonna des yeux pour analyser la pièce dans ses plus infimes détails. Les trous entre les taules et les planches de bois servant d'abris filtraient la lumière du Soleil brûlant d'Aout. Les seuls signes de vie de ce lieu étaient les toiles d'araignées décorant le plafond et les moucherons virevoltant tout autour. A côté de Keigo, des cadavres de bouteilles de Saké, Vodka, Whiskey et Vin Rouge bon marché. Rien de bien glorieux. Il y avait aussi un paquet de cigarettes à peine entamé. Keigo se redressa en s'étirant. Les souvenirs de la veilles fusèrent dans son esprit lui brouillant son cerveau.

Il tenta tant bien que mal de rassembler les informations qu'il avait déjà dans sa tête. Touya avait dû partir dans la nuit. Il fume et bois probablement. Il ne doit pas rouler sur l'or. Il n'a pas voulu lui montrer son visage, peut-être est-il complexé par ces brûlures que Keigo a senti sur sa peau en l'embrassant et le caressant.

Alors qu'il s'apprêtait à écourter sa liste d'information, il remarqua un morceau de papier arraché à un très probable carnet de notes disposé au-dessus du bandeau en satin soigneusement plié. Le héros sentit les battements de son cœur se presser de plus belle dans sa poitrine. Il le déplia soigneusement et lu la note qui y était laissé.

« Je suis désolé de t'avoir quitté comme ça si brusquement mais les affaires m'appelaient et tu es si beau quand tu dors que je n'osais pas perturber ton doux sommeil.

Keigo, je ne pense pas pouvoir me passer de toi plus longtemps au point duquel je me demande comment j'ai pu survivre aussi longtemps sans ta personne rythmant quotidiennement ma vie. J'ai testé beaucoup de drogue mais tu es de loin la plus additive.

Si tu ressens la même dépendance que moi, reviens demain soir, même heure, avec le bandeau.

Ton premier fan 😉 »

Telle une pré-adolescente ayant reçu une lettre de Saint-Valentin de la part de son crush, Le jeune héros disposa le papier contre sa poitrine et ferma les yeux en humant l'odeur de cigarette et d'humidité de la pièce comme-ci c'était celle émanant des cerisiers fleuris.

Il fut bien vite sorti de sa rêverie par un message du vilain qu'il aurait volontiers dégagé de sa vie.

Dabi : Tu fous quoi ??? Je t'avais dit rdv à 13h...

Son téléphone vibra à nouveau. Plusieurs fois d'affilées.

Dabi : Je m'en bas les couilles de tes rdv de héros, si t'es si prêt à les trahir, je vois pas pk tu t'embêterais à y assister.

Dabi : Si tu veux rencontrer Shigaraki fait au moins semblant d'être intéressé par les devoirs de la ligue sale piaf

Dabi : T où ??

Dabi : Le héros le plus rapide au monde MON CUL

Keigo se redressa plus rapidement que l'éclair, manquant de se casser la gueule sur son costume de héros qu'il enfila par la suite à la hâte. Il attrapa son portable le papier et le bandeau et s'envola à la hâte. Heureusement, le point de rendez-vous qu'il partageait avec Dabi se trouvait à moins d'une borne au-dessus d'un immeuble dont la rénovation avait été interrompue.

Le vilain n'était pas encore parti lorsque Hawks arriva. Il était debout face au vide, avec son insupportable look emo et son détestable visage, dénué d'expression faisant ressortir sa facette psychopathe. Keigo le détestait.

« Tu es en retard. »

Sa voix, c'était ce que Hawks haïssait le plus. Froide, vide, tranchante mais pourtant si sexy. Le héros avait juste envie de le pousser dans le vide lorsque Dabi prenait ce ton-là.

« Désolé, Endeavor m'a retenu. »

« Je vois ça... Beau suçon en tout cas. Tu me déçois Hawks, je ne te savais pas du genre à te faire baiser par une ordure pareil. »

Son ton était sarcastique et moqueur, empourprant les joues de du héros qui se reteint de lui trancher la gorge avec l'une de ses plumes.

« Je ne te permets pas. De comparer. Celui que j'aime. Avec cette chose. »

« Il le déteste. » pensa intérieurement Keigo.

Le regard de Dabi changea pendant quelque seconde, il devint plus doux, comme si son masque de vilain imbuvable et insensible venait d'être traversé par une émotion. Mais avant que Hawks ne puisse ajouter quoi que ce soit, un rire moqueur envahit les alentours.

« 'Il' ? Donc t'es une petite tapette, je vois... Tu aimerais bien que je te baise comme la pute que tu es, Birdie ? »

Le blond inspira en gonflant légèrement ses ailes, tentant de garder tout son calme et sa diplomatie.

« Je veux bien partager tes convictions, mais tes commentaires homophobes, tes moqueries et tes préjugés sur les homosexuels, tu te les gardes pour toi. Et non merci, je mélange pas boulot et vie privé, moi. »

« Okay, okay, détends-toi un peu, je rigolais juste. »

« Pourquoi m'as-tu fais venir ici ? » demanda Keigo qui commençait à être lassé de leur échange.

« Parce que j'ai une mission pour toi et si tu la réussis je te laisserai intégrer la ligue. »

Le visage du héros s'illumina. Durant ses années d'apprentissage, il avait appris quelque chose. Tout effort avait sa récompense, aucun n'était vain. C'est pour cela que Hawks avait toujours doublé voir triplé les attentes qu'on avait de lui, surprenant toute la société héroïque plus d'une fois. Il s'était distingué ainsi, par des nuits blanches entières à améliorer ses techniques de combat, à élaborer des stratégies ou encore à repousser les limites de son corps et de son alter. Aujourd'hui, il avait, après des mois sans résultats, enfin un progrès à sa quête.

« Dis, je suis prêt à tout. »

Dabi sourit en coin, se qui ne le rassura absolument pas. Son espoir d'enfin pouvoir entrer dans la ligue des vilains pour mener à bien la mission que lui avait donné la commission s'envola à coup d'ailes.

« Tu dois tuer Best Jeanist. »

Et là, tout s'effondra pour Keigo.

« Tu as trois semaines, autrement, je me verrais dans l'obligation de te tuer... J'aime beaucoup le poulet rôti, fais gaffe à toi. »

***

Nouveau chapitre, pour une fois je suis régulière yes !

À l'Aveugle {Dabihawks}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant