Azazel avait passé deux jours à nettoyer le sang dans la chambre, pour la laisser aussi propre qu’à leur arrivée. Del se contentait de rester propre lui-même, et de soulever les meubles pour qu’Azazel lave tout. Quand tout fut parfait, ils firent leurs valises, et quittèrent l’hôtel, sans se retourner. Del dut se plier pour entrer dan le tout petit taxi qui accepta de les prendre, et les amenèrent devant une petite maison dans une petite ville éloignée de la capitale. Les deux hommes se retrouvèrent seuls, leurs valises en mains, devant une véritable ruine. Azazel semblait complètement déconcerté.
« Je me disais aussi, que c’était vraiment pas cher et rapidement disponible… » fit il
en baissant les épaules, alors que Del sautait partout, faisant le tour de la maison en souriant, sa queue canine étant apparue pour remuer follement. Il semblait adorer leur nouveau nid. Pourtant, le toit était miteux, les murs peu droits, la porte cassée, la cheminée bouchée par des nids d’oiseaux… Mais c’était chez eux. Azazel soupira, et entra, regardant à l’intérieur. Un rat lui passa entre les jambes, le faisant sursauter, et Azazel faillit vomir en voyant Del bondir sur le gros rongeur et l’avaler tout rond, ne lui croquant que le cou.
« 16 ! 16 non c’est dégoûtant ! Ne mange pas tout ce que tu trouves c’est pas vrai crache ça ! Heu non crache p- trop tard… beurk… »
Del, très obéissant, venait de régurgiter son amuse-bouche fumant aux pieds du petit brun. Azazel soupira, et laissa les bêtes récupérer la viande à peine mâchée dans l’herbe de la devanture de la maison, entrant dans la bâtisse. Il passa en revu tout ce qu’il y avait à l’intérieur : Une cuisine ouverte sur un grand salon, une cheminée, une chambre, une salle de bain, un placard, une seconde chambre et un bureau suivit d’une troisième chambre. C’était spacieux, bien que délabré. Il soupira encore, et baissa le regard sur le sol, du parquet en ruine. Il posa sa valise, et remonta ses manches, prêt à nettoyer tout ça. Mais ses hanches en décidèrent autrement, et quand il voulu monter sur un escabeau pour nettoyer les toiles d’araignées, il couina de douleur. Del, qui jusque là jouait dehors à pourchasser des oiseaux et des papillons, entra directement, les oreilles tendues, en alerte. Voyant Azazel en souffrance, il le descendit de la première marche de l’escabeau, et le posa sur une valise, regardant les toiles au plafond. Il comprit rapidement ce qu’il voulait faire, et se servit de sa queue comme d’un plumeau, tout en faisant le reste avec celui d’Azazel. Ce fut réglé en quelques minutes. Il nettoya sa queue à grands coups de langue, se fichant d’avaler de la toile ou des araignées, et s’assit de façon toujours aussi bestiale devant Azazel. Le docteur compris alors qu’il attendait les ordres, et sourit, amusé d’avoir une bonne à tout faire en guise de compagnon forcé.
En une journée, ils avaient réussi à rendre l’habitation au moins propre. Ils dormirent dans la chambre la moins en ruine, et le lendemain, s’attaquèrent aux travaux. En seulement un mois, ils remirent la maison sur pieds, et parvinrent même à en faire un nid douillet.
Le dernier jour, ils peint quelques murs, et finirent la décoration. Ensuite, ils iraient acheter des meubles. Azazel sourit délicatement à Del.
« Tu veux dormir dans quelle chambre ? » fit il
avec une caresse sous le menton de la bête. Ils c’étaient rapprochés durant ce mois, à ce tenir chaud la nuit sans chauffage, à travailler ensemble, manger ensemble et veiller l’un sur l’autre. Aucun signe de la Bête en Del, le garçon aux cheveux gris avait eut la paix, et en était heureux. Il remua la queue, qu’il n’avait pas fait disparaître depuis des semaines, et s’en alla directement dan la chambre derrière la cuisine, celle donnant une vue sur le petit ruisseau qui coulait derrière la maison. Azazel hocha la tête, et fit approcher Del, lui faisant choisir une couleur de peinture, avant de lui peindre la main, et de la lui faire appuyer sur la porte, laissant une empreinte rouge sur la porte blanche. Puis, avec un pinceau, il lui fit écrire son prénom d’une écriture tremblante, très enfantine. Del, en voyant son nom sur sa propre porte, et de sa propre main, se mit à remuer joyeusement la queue, jappant de joie. Il avait un chez lui ! Euphorique, il bondit autour d’Azazel, et le fit trébucher, le faisant tomber sur le futon qu’ils partageaient dans le salon, et lui lécha grandement le visage. Azazel, amusé, était beaucoup plus détendu au touché du cheveux-gris.
« Tu sais, les humains se font des bisous, pas des coups de langues… » fit il
en riant, lui caressant le menton avec douceur. Del remua les oreilles, fronçant les sourcils, et sans hésiter, embrassa Azazel sur les lèvres. Le petit brun écarquilla les yeux et lui donna un coup dans la mâchoire, poussant un cris de terreur. C’était trop pour lui. Non pas que Del ne lui plaise pas, mais ça lui rappelait trop de choses. Del couina de douleur et recula, la queue entre les jambes, partant se cacher dans un coins. Il aimait bien les coins, il s’y réfugiait souvent. Il passa ses bras autour de lui, comme s’il se faisait un câlin à lui même. Azazel soupira, se calmant lentement de sa frayeur traumatique. Il s’approcha de Del doucement, et s’agenouilla difficilement devant lui, lui prenant les joues dans ses mains.
« Pas comme ça… Sur la bouche, c’est les gens qui s’aiment, mais qui s’aiment… enfin, qui sont amoureux, tu comprends ? Nous, nous sommes amis, d’accords ? Les amis, peuvent faire comme ça plutôt… » fit il
en embrassant ses joues, son front et son nez. Del remua le nez, et hocha la tête, même s’il avait baissé les oreilles à sa mention d’amis. Il voulu s’exprimer, bougeant beaucoup les mains.
« Moi, Del, chimère. Zazel, toi, humain. Chimères meute, Del seul. Del trouver… Particulier, Zazel, comprend toi ? Particulier, Chimère protège, aime, embrasse, nourri… » expliqua-t-il
le mieux possible, l’air de ramer un peu. Azazel le fixait, assez surpris, il ne l’avait jamais vu aussi bavard ! Il ne comprenait pas bien, mais réfléchissait. Un Particulier ? Comme une âme sœur ou un enfant ? Il avait besoin de réponse. Il sursauta fortement quand il entendit la voix de Del changer, se faisant plus grave et vibrante.
« Ŧᵾ nɇ ȼømᵽɍɇnđs ɍɨɇn, ħɇɨn, ᵽøᵾᵽɇ́ɇ ? Ŧᵾ ȺɨmɇɍȺɨs 𝚚ᵾɇ ɉɇ ŧ’ɇxᵽłɨ𝚚ᵾɇ ? » ronronna la voix.
Azazel recula, le plus loin possible, tremblant de tout son corps.
« Vous… je… vous voulez quoi en échange ? » répondit il
d’une voix tremblante, regardant Del se redresser et marcher de façon beaucoup plus humaine, aisée, et séductrice.
« Ⱥłłøns, ŧɍɇ́søɍs, ŧøᵾɉøᵾɍs ȼømmɇɍȼɇ… ɉɇ ᵽȺɍłɇ đɇ đøn ɇn ƀøn Ⱥmɨ~ » susurra la Bête
en retour, faisant asseoir Del sur le futon comme le ferait un gentleman dans un film américain. Azazel s’assit le plus loin possible sur le futon, tremblant toujours un peu.
« D-D’accords… je… dites m’en plus, s’il vous plaît… »
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Le balafré
ParanormalL'histoire de la rencontre entre Azazel, et Del, en Sibérie, il y a presque 20 ans.